Plop,

Lexique suite à demande sur IRC. C'est un peu simplifié.

NZD : Non Zero Dispersion shifted fiber, en gros les (pre-)G.655. Le
mix en alternance de NZD+ et NZD- permet de compenser la dispersion
chromatique naturelle en bande C pour éviter le recours à un
compensateur de dispersion chromatique.

La dispersion est une dénaturation du signal (surtout visible sur des
modulations simples type NZR) causée par le fait que les différentes
longueurs d'ondes ne voyagent pas à la même vitesse. C'est vaguement
similaire à la distorsion en acoustique.

Un compensateur fonctionne en faisant circuler le signal dans un bout de
fibre dont la dispersion est inverse à celle du support de transport. Ça
implique plus de longueur (latence) et de pertes (dans le circulateur
puis la fibre qui forme un réseau de Bragg, au moins 1,2dB de perte
d'insertion)

ILA : In Line Amplifier. C'est typiquement ce que tu héberges tous les
80km le long du tracé long-haul. Traditionnellement on utilise un ampli
RAMAN pour pomper en amont et/ou un EDFA pour booster en aval.

La longueur de 80km tient à deux choses :
- En SDH on régénère complètement le signal à chaque shelter pour le
re-synchroniser
- Ça correspond à entre 16 et 24dB de budget optique en fonction des
fibres et longueur d'onde, soit à peu près la plage de réglage d'un
vieil EDFA (+17 à +22dB) et à la puissance admissible par des fibres
légèrement dégradées (micro-fissures créant de l'opacité ponctuelle, si
on shoote trop fort dedans ça peut déclencher un "Fiber Fuse" (chauffe
de la silice à cause de l'opacité ponctuelle, la chauffe rend le
substrat amorphe donc opaque, donc l'accumulation et la chauffe se
produit plus haut, et ainsi de suite, bousillant la fibre sur toute sa
longueur)

EDFA : Erbium Doped Fiber Amplifier . Il contient un segment de fibre
dopée à l'Erbium dans lequel passe à la fois le signal et un apport de
puissance (en 1480nm "plat", c'est à dire non modulé) pour exciter les
ions Erbium (saut électronique), qui redescendent à la collision avec
les photons du signal modulé en libérant plus de puissance.

RAMAN : pompe à diffusion Raman. On utilise la résonance de la structure
cristalline de la fibre de transport pour shooter du 1450nm plat à
revers du signal et pré-charger le milieu afin de pré-amplifier avant
l'arrivée à l'ILA.

EDRAM : combinaison d'un EDFA et d'un RAMAN qui a généralement de
meilleures perfs en terme de rapport signal/bruit que les deux installés
bout à bout


DP-QPSK : la modulation utilisée en 10G cohérent, permettant de coder
4bits par symbole et qui s'avère beaucoup plus robuste que la NZR
lorsqu'elle passe au travers d'amplis. Elle permet aussi de décoder avec
plus de marge de budget (sensibilité accrue). On est passé à ce genre de
modulations principalement grâce aux progrès des DSP intégrables dans
les optiques.

OTU4 : canal de donnée modulé à environ 112Gbps, qui permet le transport
d'une ODU4 (104,8Gbps) et de la FEC (Forward Error Correction) associée.
Un 100Gbps ethernet rentre tout juste dans une ODU4.

Note : QSFP28 = 4 lignes à 28Gbps, une par bit de chaque symbole, qu'on
peut aussi utiliser indépendamment (25GbE) ou par paire (50GbE), ou en
100G-LR4 ou chacune va être modulée indépendamment. C'est pour ça que le
QSFP28 est en passe de devenir le form-factor standard, comme le QSFP
(4*11,1) avant lui.



Avec tout ça, et le retour d'expérience sur les différents réseaux
long-haul disponibles sur le marché, on peut partir du principe que 120
bornes est le maximum "safe" sans ampli intermédiaire pour du 10G, parce
qu'il faudra compenser, et qu'on peut raisonnablement envisager 240km en
100G avec du matos de très bonne qualité. Les meilleures équipements
affichent 400 à 600 bornes théoriques, mais perso j'ai pas trop envie de
fuser un long-haul en shootant au delà de +30dBm (1W) dedans.


@+

-- 
Jérôme Nicolle
06 19 31 27 14


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