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Revue de presse ESPAGNE - Un général prêt à envahir la Catalogne pour sauver l'unité nationale Le général José Mena Aguado a été démis de ses fonctions pour avoir évoqué la possibilité d'une intervention militaire au cas où le statut d'autonomie élargie de la Catalogne, actuellement en débat à l'Assemblée nationale, dépasserait les "limites" de la Constitution. La polémique ranime le spectre du coup d'Etat franquiste. José Mena Aguado - AFP "Lors de mes visites dans les unités de l'armée ces derniers mois, j'ai pu constater que les deux grandes préoccupations des cadres du commandement sont le terrorisme et l'unité de l'Espagne. L'inquiétude à propos de la seconde est devenue patente depuis la présentation du statut de la Catalogne", déclarait, à Séville vendredi 6 janvier, le général de l'armée de terre José Mena Aguado lors d'un discours devant un parterre de militaires. Dans ce discours, rapporte le quotidien El País, Mena a même évoqué l'éventualité d'une intervention militaire si le futur statut d'autonomie élargie de la Catalogne dépassait les "limites" de la Constitution. L'officier justifiait cette possible intervention par un article de la Constitution espagnole qui donne aux forces armées la mission de garantir la souveraineté et l'indépendance de l'Espagne, de défendre son intégrité et l'ordre constitutionnel. La réaction du pouvoir exécutif a été sans appel. Le jour même, le ministre de la Défense José Bono ordonnait la mise aux arrêts du général Mena. "Par cette sanction, le gouvernement a voulu signifier que la démocratie a son propre espace de débat politique, en dehors de l'enceinte militaire", note La Vanguardia. Le grand quotidien catalan ajoute que, selon le ministère de la Défense espagnol, "le cas Mena est un cas isolé. Les militaires savent parfaitement quel est leur rôle et il n'y a eu aucune réaction à la sanction imposée au général de corps d'armée José Mena Aguado". D'autre part, "on n'a remarqué aucune réunion militaire concernant l'analyse de la situation à propos du statut de la Catalogne, et encore moins une volonté d'intervention militaire au cas où ce statut serait voté. Rien donc en rapport avec les insinuations du général aujourd'hui écarté", rapporte La Vanguardia. D'ailleurs, insistent des sources au sein de l'exécutif auprès d'El País, "il n'y a pas de problème avec l'armée. Ce qui s'est passé est juste une question de discipline militaire". Le gouvernement espagnol appuie ses affirmations sur un sondage réalisé dans les rangs de l'armée. Reste que "les opinions et analyses relatives aux propos du général Mena vont dans tous les sens : de ceux qui les considèrent comme 'intolérables', voire 'putschistes', jusqu'à ceux qui estiment que cet épisode témoigne de la censure concernant la liberté d'expression des militaires, en passant par ceux qui croient que tout est de la faute du manque de clarté de l'article 8 de la Constitution ou ceux qui dénoncent la 'légèreté' du Premier ministre ou le 'patriotisme bon marché' du ministre de la Défense", note El Mundo. Le journal espagnol de droite rapporte également les réactions des dirigeants nationalistes. L'un des plus virulents, déclare El Mundo, Jaume Sastre, du "lobby pour l'indépendance de Majorque", a déclaré : "Les stupides généraux putschistes espagnols, venant de Castille ou d'autres régions d'Espagne, tel José Mena Aguado, qui veulent, comme ce fut le cas en 1936, assassiner les civils sans défense d'origine catalane, basque, galicienne, doivent savoir que cette fois-ci il n'y aura ni Hitler ni Mussolini pour les soutenir et leur envoyer la légion Condor pour bombarder Guernica". En revanche, dans les colonnes du conservateur ABC, le chroniqueur Juan Manuel de Prada prend la défense du "général traîné dans la boue" contre le ministre socialiste de la Défense. "Le général Mena, un patriote austère, a seulement rappelé les principes de base de l'ordre constitutionnel ; le ministre Bono, un patriote BCBG, l'a malgré tout traîné dans la boue, le présentant comme un militaire nostalgique, sous les applaudissements de toutes les forces politiques et devant le silence lâche de ses compagnons d'armes. On veut faire honte à ceux qui se disent espagnols". D'après le chroniqueur d'El Mundo David Gistau, "il n'y a pas de tentation de coup d'Etat au sein de l'armée, pas même de nostalgie. L'erreur de Mena consiste à avoir permis à une expression de ressortir du pourrissoir grammatical dans lequel elle se trouvait, du flacon de formol dans lequel terminent tous les mots abandonnés depuis que l'Espagne a su inventer une formule de transition politique [amorcée après la mort de Franco, en 1975]". Philippe Randrianarimanana .
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