Salut à tous !
Le 22/02/2021 à 14:20, BERTRAND Joël a écrit : > C'est justement ce que je reproche. On fabrique aujourd'hui, ce qu'on > appelle dans l'électronique des "pousse-cartes". Des gens qui savent à > peu près bricoler mais qui ne maîtrisent plus grand'chose. Encore une fois, le but du programme d’informatique au lycée est d’enseigner la programmation, pas l’électronique. Ensuite, le lycée ne peut pas former des ingénieurs électroniciens. Cette question n’est pas pertinente vis-à-vis du programme du lycée. Se tromper sur les objectifs est le meilleur moyen de ne jamais les atteindre. > Ben non, là encore, je ne suis pas d'accord. On simplifie le > développement au détriment des ressources utilisées. Il faudrait que tu définisses dans quel sens tu utilises le terme « simplifier », parce que je ne le comprends pas. La programmation objet, la programmation modulaire, etc., n’ont pas pour objectif de simplifier la programmation. En revanche, ces approches permettent de réaliser des choses qui ne sont pas possibles simplement avec l’approche impérative. Également, cela permet de gérer des projets bien plus complexes, tant dans le sens de la complexité des concepts utilisés que de la structure des applications et de la taille des équipes de développement. > Un bel exemple est le premier proto du linky Je ne connais pas Linky, je ne peux pas parler. Cela dit, alors qu’il est question de la programmation au lycée, tu prends un exemple d’informatique embarquée : c’est très loin de l’objectif. > un passage en assembleur > est nécessaire pour bien savoir de quoi on parle. En quoi l’assembleur est-il éclairant sur le fonctionnement d’une base de données relationnelle ? En quoi l’assembleur aide en quoi que ce soit à comprendre la calculabilité ? En quoi l’assembleur aide en quoi que ce soit à comprendre le fonctionnement d’un algorithme randomisé ? En fait, pour avoir enseigné ces matières – qui ne sont pas de l’électronique, encore une fois ne pas se tromper d’objectif – je préfère même lorsque les étudiants n’ont pas vu la programmation impérative, mais uniquement l’approche fonctionnelle, parce qu’en ayant uniquement en tête l’approche impérative, ils ont plus de mal à comprendre ces notions. Ton expérience d’électronicien est extrêmement valable. En revanche, elle ne peut pas être appliquée en dehors de son domaine, c’est se tromper d’objectif. > Sauf que sans le passage par la case assembleur, il est difficile de > comprendre comment fonctionne réellement le bazar. Pour ma part, je fais du calcul haute performance. Pour passer des architectures vectorielles aux architectures superscalaires, pour comprendre, j’ai essayé d’abord de coder en assembleur. Je n’arrivais à rien. Finalement, j’ai pris de la hauteur et c’est en expérimentant avec Fortran que j’ai vraiment compris ce qu’il se passait. Ce n’est qu’une expérience personnelle, mais ça corrobore également mon expérience d’enseignement. Mais, encore une fois, ce n’est pas une expérience d’électronicien. Je m’y connais beaucoup trop mal en électronique, si je fais quelque chose un électronicien trouvera immédiatement que je fais n’importe quoi et il aura raison. À l’inverse, il ne faut pas s’imaginer que parce qu’on s’y connaît en électronique on s’y connaît en programmation. > Comment expliques-tu à > un étudiant qu'on ne renvoie pas une variable automatique en C si tu ne > lui a pas expliqué avant comment fonctionne la pile ? Pour ma part, lorsque j’enseigne le C++, que donc j’enseigne avant C, j’explique le fonctionnement de la pile. De ce que j’en sais, c’est assez généralisé parmi mes collègues. > Le dernier, c'était un centralien. Tous mes stagiaires sont bac+4/5 en > école d'ingénieur (électronique et/ou informatique). Bon, je n’ai jamais enseigné l’électronique, je ne peux pas me prononcer à ce sujet. Après, j’ai par exemple enseigné la programmation à l’École des ponts, je confirme que ce n’est pas un cours d’électronique, ce n’est pas son objectif. Si on prend en stage d’électronique un étudiant qui n’a pas suivi d’enseignement d’électronique, en effet, il va y avoir un problème. Mais, encore une fois, il ne faut pas confondre électronique et programmation informatique. > Ben tiens.. L'arduino... Je reproche à l'Arduino exactement ce que je > reproche au développement informatique moderne. En l’espèce, on parle bien de l’enseignement de l’électronique au lycée, pas en école d’ingénieur. Encore une fois, on ne peut pas poursuivre le même objectif avec des lycéens qu’avec des élèves ingénieurs. Il est essentiel de ne pas se tromper d’objectif. En sortant du lycée, on ne peut pas attendre qu’un lycéen soit capable de concevoir un compteur Linky. > Je te laisse répondre que l'évolution de l'informatique va forcément > dans le bon sens Je n’ai jamais dit ça, merci de ne pas déformer mon propos. Tout ce que j’ai dit, c’est que l’informatique a évolué et qu’il faut prendre cette évolution en compte. À bientôt. -- Yoann LE BARS https://le-bars.net/yoann/ Diaspora* : yleb...@framasphere.org