Chers tous,

J'ai le plaisir de vous annoncer la prochaine soutenance de ma thèse de 
philosophie, intitulée "Sortir de la caverne, entrer dans la grotte : 
étude épistémologique sur l'art paléolithique et la préhistoire, au 
carrefour des sciences naturelles et humaines".
La soutenance aura lieu mercredi 5 juin à 14h, à l'École Normale 
Supérieure (45 rue d'Ulm, Paris 5ème arrondissement), en salle 
Cavaillès.
Si vous souhaitez y assister, répondez s'il-vous-plaît à ce mail avant 
le 29 mai !
Vous trouverez ci-dessous le résumé des propos tenus.

Bien cordialement,

Ségolène Lepiller


SORTIR DE LA CAVERNE, ENTRER DANS LA GROTTE : ÉTUDE ÉPISTÉMOLOGIQUE
SUR L’ART PALÉOLITHIQUE ET LA PRÉHISTOIRE, AU CARREFOUR DES SCIENCES
NATURELLES ET HUMAINES

L’entreprise philosophique est traditionnellement associée depuis
Platon à la sortie de la caverne. Nous nous proposons ici d’adopter
l’itinéraire inverse, en interrogeant philosophiquement les grottes
et les éléments de mobilier ornés par les hommes qui ont vécu en
Europe avant la fin de la dernière glaciation. Cet objet singulier
invite d’abord à réfléchir sur la définition de la science
préhistorique, qui ne peut être assimilée à l’étude de ce qui
précède l’histoire, et sur l’unité de ce qui a été nommé «
art paléolithique ». Cependant, au-delà de ces considérations
conceptuelles, il convient de prendre acte du double défi dont a été
porteuse la découverte de cet art au XIXème siècle. Elle a en effet
permis de questionner, d’une part l’identité et l’origine de
l’homme, et d’autre part l’unité de la discipline préhistorique,
ainsi que sa place dans le champ des sciences. Concernant le premier
point, si les interrogations autour de l’existence de l’homme
fossile avaient progressivement permis, au fil du XIXème siècle, de le
penser contemporain d’espèces animales disparues, la découverte de
ses œuvres artistiques, initialement controversée, a fait apparaître
ses aptitudes esthétiques, ses capacités spirituelles, et finalement
sa pleine humanité. Pour ce qui est de la seconde question, l’art
paléolithique a radicalisé et rendu tangible la situation instable des
études préhistoriques, au carrefour de plusieurs sciences à la fois
naturelles et humaines. L’analyse des discours et des pratiques des
préhistoriens montre ainsi que ce terrain de recherche peut être
considéré comme un laboratoire où se rencontrent différents modèles
scientifiques. Cependant, la conception de l’homme et de la science
véhiculée par la préhistoire s’est trouvée, dans les dernières
décennies du XXème siècle, remise en question par de nouveaux
paradigmes d’anthropologie naturalisée. À l’intersection des
sciences naturelles et des sciences humaines, les études portant sur
l’art paléolithique s’avèrent ainsi offrir un poste
d’observation privilégié sur les rapports entre plusieurs manières
de voir le monde, de comprendre l’homme, et de définir les principes
de la science.

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Pour toute question, la FAQ de la liste se trouve ici:  
https://www.vidal-rosset.net/
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        

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