Le cycle des Grandes Conférences des Archives Henri Poincaré est conçu comme un espace de rencontre entre chercheurs et grand public. Il couvre de nombreux champs disciplinaires : philosophie, épistémologie, éthique, histoire des sciences et des techniques, histoire des institutions, sociologie des sciences et des organisations, etc.
Le 18 novembre 2020, nous vous invitons dans ce cadre à écouter l'exposé présenté par Jean-Jacques KUPIEC (Systems Biology Group Lab / Biologie des Systèmes, l'Université La Sapienza, Rome) « Et si le vivant était anarchique ? » La conférence se fera entièrement en ligne – inscrivez-vous ici pour recevoir les codes de connexion et y participer directement : https://forms.gle/71mf9YVaJ3ZCQKfaA L'évenement facebook https://www.facebook.com/events/340073410316829 Résumé Le déterminisme a toujours dominé en biologie. Avec la génétique et la biologie moléculaire, le vivant a été conçu comme la réalisation d'un ordre codé dans le génome, toute l’activité cellulaire étant supposée dirigée par le programme génétique. Cette vision doit être remise en cause. D’une part, la génétique oscille depuis ses origines entre une version forte (un gène détermine un caractère d’un être vivant) et une version faible, de nos jours appelée « épigénétique » (le déterminisme du gène est tempéré par d’autres facteurs dont l’environnement). Les biologistes sont pris entre ces deux versions de la génétique, dont la coexistence a pour effet de la transformer en une idéologie infaillible. D’autre part, on a trouvé du désordre partout où l'ordre (le programme) était censé régner dans le vivant, y compris dans le fonctionnement des gènes. Il est temps d’accepter la part anarchique du vivant, c’est-à-dire la variation aléatoire qui en est la propriété première et d’en tirer les conséquences. Il n’existe aucun ordre biologique intrinsèque qui déterminerait la vie. Les êtres vivants ne sont pas des sociétés centralisées de cellules obéissant aux ordres du génome ou de l’environnement, mais des communautés de cellules anarchistes actrices de leur destin, grâce au hasard qu’elles utilisent à leur profit. Publications importantes de Jean-Jacques Kupiec : * Et si le vivant était anarchique ?, Paris, Editions Les Liens qui Libèrent, 2019. * avec Pierre Sonigo, Ni Dieu ni gène : pour une autre théorie de l'hérédité, Paris, Seuil, coll. « Science Ouverte », 2000. * L'Origine des individus, Paris, Fayard, coll. « Le Temps des Sciences », 2008. Pour d'autres conférences, allez sur le site des Archives Henri-Poincaré - Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies (AHP-PReST) http://poincare.univ-lorraine.fr/fr/grandes-conferences-des-archives-henri-poincare Toutes les conférences peuvent être suivies en direct sur internet. En raison de la situation sanitaire certaines conférences seront programmées uniquement à distance. Inscrivez-vous ici – https://forms.gle/s83u3WxB3xJNxhEL8 – pour recevoir des informations de connexion avant chaque conférence. Programme des séances à venir 9 décembre 2020 (à Nancy) | Laurent Jaffro (Paris 1 Panthéon-Sorbonne & Institut universitaire de France) Une approche épistémologique du goût esthétique 27 janvier 2021 (à Nancy) | Guy Boistel (Centre François Viète, Université de Nantes) Les calculateurs et calculatrices du Bureau des longitudes (19e-20e siècles) 3 février 2021 (à Strasbourg) | Valérie Dufour (CNRS, Institut plurisciplinaire Hubert Curien, Université de Strasbourg) Les primates non-humains et les corvidés peuvent-ils tenir compte du temps et du risque et des autres, lorsqu'ils s'engagent dans une interaction réciproque ? 17 février 2021 (à Nancy) | Gregory Bochner (Université libre de Bruxelles) L’externalisme pragmatique 24 mars 2021 (à Nancy) | Corinne Defrance (CNRS, Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe) 31 mars 2021 (à Strasbourg) | Marina Gasnier (Université de Franche-Comté, Laboratoire FEMTO-st) Les humanités numériques dans l’étude et la compréhension du patrimoine industriel et technique 21 avril 2021 (à Nancy) | Magali Bessone (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) Justice réparatrice et injustices coloniales 5 mai 2021 (à Strasbourg) | Stéphanie Ruphy (Ecole normale supérieure – Université PSL, Paris / Centre Cavaillès) Les mérites de la démocratie participative sont-ils transposables à la recherche scientifique ? Apports (et risques) des sciences participatives et citoyennes -- https://www.vidal-rosset.net/mailing_list_educasupphilo.html