Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s collègues,
Le séminaire du Collège International de Philosophie "Actualité de Deleuze et Guattari (V)" a l'honneur et le plaisir d'entrer dans sa cinquième année qui nous conduira à aborder la thématique : "Histoire universelle et genèse du capitalisme" (https://www.ciph.org/spip.php?page=activite-detail&idevt=1115). La deuxième séance aura lieu ce soir, jeudi 20 mai, de 18H30 à 20H30. Elle portera sur la question : "La révolution néolithique : fallait-il inventer l'agriculture ?" pour laquelle nous recevrons Jean-Paul Demoule, professeur émérite de protohistoire européenne à l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne et membre honoraire de l'Institut universitaire de France. Résumé : Il y a douze mille ans, au Proche-Orient, de petits groupes de chasseurs-cueilleurs plus ou moins nomades se sédentarisèrent et entreprirent de domestiquer des plantes (blé et orge) et des animaux (mouton, chère, bœuf et porc). C'est la « révolution néolithique », qui eut lieu en même temps, mais de manière indépendante, en une demi-douzaine d'autres régions du monde. Elle impliquait un rapport nouveau au territoire, devenu fixe et permanent, et un rapport nouveau à la nature, de domination. A partir de là, le nouveau mode de vie, en provoquant un boom démographique sans précédent, gagna peu à peu l'ensemble de la planète. Ce dernier eut trois conséquences principales : d'abord une course permanente au progrès technique, afin de nourrir une population en augmentation constante dans un environnement fini (invention de la roue, de la traction animale, de la charrue, de la métallurgie, etc), course qui dure toujours ; puis l'émergence de différences sociales de plus en plus marquées ; enfin une augmentation continue de la violence, visible dans les fortifications comme dans les traces de destruction et sur les corps. Cela débouchera il y a cinq mille ans sur les premiers États et les premières villes du monde. Peut-on, par l'archéologie, repérer si ce processus s'est effectué sans heurts, ou bien si des mécanismes de résistance, ou des difficultés particulières, se sont élevés contre cette marche vers l'État ? Ce cheminement était-il irrémédiable, tout comme ces conséquences actuelles à long terme, celles de l'anthropocène ? Pour rappel (concernant les dates passées et futures) : -la première séance qui portait sur le concept d'"histoire universelle" chez Deleuze & Guattari s'est déroulée le 6 mai dernier et a donné lieu à une riche et intéressante discussion sur ce thème ainsi que sur le dépassement de la distinction nature/culture chez les deux philosophes. -la troisième séance aura lieu le jeudi 27 mai de 18H30 à 20H30 et aura pour thème : "Deleuze & Guattari face à l'anthropologie structurale et anarchiste". -la quatrième séance aura lieu le jeudi 3 juin de 18H30 à 20H30 et portera sur la "Théorie de l'État archaïque (Urstaat) : entre appareil de capture et mode de production asiatique". -la cinquième séance aura lieu le jeudi 10 juin de 18H30 à 20H30 et portera sur "La monnaie en Grèce ancienne: un demi-siècle après Deleuze/Guattari et Foucault", pour laquelle nous recevrons François de Callataÿ, directeur d'études à l'École Pratique des Hautes Études, chaire d'Histoire monétaire et financière du monde grec. -la sixième séance aura lieu le jeudi 17 juin de 18H30 à 20H30 et portera sur "Le premier âge du capitalisme (1415-1763)", pour laquelle nous recevrons Alain Bihr, professeur honoraire de sociologie à l'Université de Bourgogne-Franche-Comté. Au plaisir de vous y retrouver Quentin Badaire Doctorant en philosophie à l'École doctorale 540 École transdisciplinaire Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (ENS-Ulm Paris, PSL), UMR8547 « Archives Husserl » Jérôme Rosanvallon Directeur de programme au Collège International de Philosophie et auteur (avec Benoît Preteseille) de _Deleuze & Guattari. A vitesse infinie, t. I & II_ -- https://www.vidal-rosset.net/mailing_list_educasupphilo.html