ATELIER DE RECHERCHE Théories biologiques / Théories politiques
1900-1945 Un atelier organisé à l’Ecole normale supérieure, Paris, le jeudi 16 juin de 9h30 à 18h, en format hybride. Ouvert à tou·te·s, y compris aux étudiant·es de master, après inscription. Si vous souhaitez assister à l'atelier (que ce soit en personne ou à distance), merci de remplir le formulaire suivant : https://framaforms.org/atelier-theories-biologiques-theories-politiques-1900-1945-ens-ulm-16062022-1650980465. Suite à l'indisponibilité d'une des intervenantes, les horaires de l'atelier ont été modifiés comme suit : * Programme* 9h30 : Mots d’ouverture par Frédéric Worms (ENS PSL), et introduction par les organisateurs : Arto Charpentier, Marco dal Pozzolo, et Matteo Pagan [Première session : Évolutionnismes] 10h : Caterina Zanfi (CNRS, ENS PSL) : « Un darwinisme néoromantique : le monisme politique d’Haeckel » [11h-11h30 : pause-café] 11h30 : Barbara Stiegler (Bordeaux-Montaigne) : « Théorie de l’évolution et démocratie. Nietzsche et le pragmatisme américain » [12h30-14h : Déjeuner] [Deuxième session : Biopolitique et milieux de vie] 14h : Ferhat Taylan (Bordeaux-Montaigne) : « Road to survival. Malthusianisme et biopolitique dans les réflexions environnementales aux États-Unis (1900-1950) » 15h : Mathieu Arminjon (HESAV Lausanne) : « Sélectionner ou protéger ? Walter B. Cannon et les fondements politiques de la physiologie du stress » [16h-16h30 : pause-café] 16h30 : Andrea Angelini (Florence, Pise) : « Biopolitique, technologie, écologie : entre Foucault et Canguilhem » 17h30 : Discussion générale et conclusion de la journée. *Organisation* *Comité d’organisation :* Arto Charpentier (ENS PSL), Marco dal Pozzolo (Université de Bourgogne) et Matteo Pagan (SNS Pise et EHESS). Cet atelier de recherche prend place dans le cadre des activités du Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine (CIEPFC), une composante de l’UAR 3608 La République des savoirs, en lien avec l’UMR Pays Germaniques – Transferts Culturels. Il reçoit le soutien de l’EUR Translitterae au travers du projet « Philosopher en France et en Europe du XXème siècle à aujourd’hui : figures, réceptions, critiques » coordonné par Perrine Simon-Nahum et Caterina Zanfi. Informations et programme détaillé : https://republique-des-savoirs.fr/events/event/atelier-de-recherche-theories-biologiques-theories-politiques-1900-1945/ . NB : La salle de l'atelier et le lien de connexion seront transmis aux personnes inscrites quelques jours avant l'atelier. *Argumentaire* Le but de cet atelier est d’explorer, sans prétention à l’exhaustivité, une série de tentatives d’articulation entre des théories biologiques et des théories politiques proposées en Europe et aux États-Unis pendant la première moitié du XXe siècle. Si l’utilisation par les nazis d’une théorie biologique raciste à des fins de justification de leur politique d’extermination a mis un coup d’arrêt durable aux tentatives philosophiques pour articuler théories politiques et théories biologiques après 1945, cette éclipse ne saurait faire oublier l’extrême diversité des articulations proposées en ce sens au travers de l’histoire de la philosophie, selon des modalités conceptuelles et des orientations à la fois biologiques et politiques radicalement variées. Cet atelier se propose d’examiner plusieurs de ces tentatives d’articulation issues de la première moitié du XXe siècle qui font référence à divers domaines des sciences du vivant, tels que la physiologie, la théorie de l’évolution, ou encore l’étude des milieux de vie. Notre objectif est de réfléchir à la diversité de ces modalités possibles d’articulation, qu’elles relèvent d’un simple emprunt conceptuel ou d’un usage analogique (des dynamiques internes au champ social et politique étant censées « mimer » le fonctionnement de dynamiques biologiques, ou vice-versa), de l’identification d’effets d’interaction entre ces deux plans (des processus biologiques intervenant dans des dynamiques sociales ou politiques pour en affecter le fonctionnement, ou inversement), ou encore de la postulation d’une véritable continuité entre les deux plans (des dynamiques biologiques trouvant à se prolonger et à se parachever dans le champ socio-politique). Nous entendons réinscrire ces tentatives d'articulation dans leur contexte historique, afin d’interroger à partir d'exemples précis les enjeux spécifiques qu’ils soulèvent, sur les plans à la fois pratiques et théoriques. Ce détour historique est également pour nous le moyen de faire un pas de côté par rapport à la façon dominante dont les rapports entre vivant et politique ont été thématisés au sein de la philosophie contemporaine depuis les années 1970, au travers du paradigme biopolitique. Si ce paradigme, tel qu’il a pu être développé notamment par Michel Foucault, Giorgio Agamben ou Roberto Esposito a assurément fait preuve de sa fécondité, en ouvrant des horizons multiples sur la façon dont des dynamiques biologiques ont été investies par des dispositifs de pouvoir et transformées en cibles de techniques de gouvernement en Europe occidentale depuis le XVIIIe siècle, il n’en présente pas moins à nos yeux une série de limitations potentielles qui justifient cette tentative de décentrement. En particulier, en mettant l’accent sur la façon dont des dispositifs de pouvoir se sont appuyés sur des discours d’inspiration biologique et des techniques bio-médicales pour renforcer leurs opérations, ces approches biopolitiques tendent parfois à proposer une vision trop unilatérale des rapports entre savoirs et pouvoirs, en présentant les sciences du vivant comme un champ univoque et unifié, faisant fi de la diversité des propositions qu’elles recèlent et des débats multiples dont elles sont traversées, ainsi que des usages variés dont elles ont pu faire l’objet dans le champ politique. Comme l’illustrent plusieurs exemples évoqués – du laissez-faire de Spencer à l’anarchisme de Kropotkine, en passant par l’expérimentalisme démocratique de Dewey –, la référence à des théories biologiques a pu servir d’instance de justification à des théories politiques radicalement variées, qui bien loin d’être toujours alignées dans leurs intérêts avec la préservation de l’ordre établi, revendiquent parfois une dimension résolument critique et transformatrice. A ce titre, cet atelier entend développer une approche historique à la fois alternative et complémentaire de l’approche foucaldienne, afin d’envisager d’autres articulations possibles entre biologie et politique, avec et au-delà du paradigme biopolitique. Contact : arto.charpent...@ens.psl.eu, marco.dal-pozz...@u-bourgogne.fr, matteo.pa...@sns.it. <https://www.avast.com/sig-email?utm_medium=email&utm_source=link&utm_campaign=sig-email&utm_content=webmail> Garanti sans virus. www.avast.com <https://www.avast.com/sig-email?utm_medium=email&utm_source=link&utm_campaign=sig-email&utm_content=webmail> <#DAB4FAD8-2DD7-40BB-A1B8-4E2AA1F9FDF2> -- https://www.vidal-rosset.net/mailing_list_educasupphilo.html