Le Dimanche, 2 Avril 2006 21.33, Marc Geiser a écrit : > Mon propos n'est pas uniquement de mettre en lumière des pratiques > commerciales douteuses, c'est avant tout de montrer que les > barrières qui actuellement limitent l'utilisation de Linux ne sont > plus technologiques comme elles pouvaient l'être, il y a quelques > années.
Entièrement d'accord. > Il y a d'abord l'ignorance. Qui connaît Linux ? Et parmi ceux qui en > ont entendu parler, un grand nombre ignorent même que Linux possède > une interface graphique qui n'a rien à envier à ces concurrents. Entièrement d'accord. > Il y a également l'habitude. Un utilisateur de 55 ans qui a déjà dû > faire l'effort de se mettre à l'informatique ne va pas changer > d'environnement comme ça. On y pense pas, mais parfois, une simple > barre d'outils qui n'est pas à sa place et c'est un drame. Contre exemple, un membre de ma famille, 64 ans, passe sous linux (c'est moi qui l'ai installé, mais macosx qu'il avait avant était aussi déjà préinstallé) et tout va bien. L'adaptation s'est faite très rapidement. > Enfin, il y a le problème de l'enseignement. Aujourd'hui, de manière > générale, on enseigne pas l'informatique dans les écoles, mais on > apprend comment utiliser les logiciels Microsoft. Ce point est très important. J'ai aujourd'hui plus d'élèves qui s'intéressent à linux, posent des questions et tentent de l'installer que de collègues prof qui m'en parlent (chacun sait qu'il vaut mieux ne pas en parler). Permettre aux élèves de comparer les deux OS pourrait bien en convaincre plus d'un. C'est pourquoi Microsoft veut s'imposer dans l'éducation. Mais il n'est pas le seul. Former les élèves à utiliser un traitement de texte est une chose, les encourager à réfléchir sur sur la philosophie des logiciels libres et plus généralement sur les monopoles du traitement de l'information en est une autre. Manifestement, certains pouvoirs n'ont aucun intérêt à laisser le choix. Sous prétexte d'économie d'échelle, la centralisation informatique correspond à une éviction des enseignants dans leur rôle de critique de l'information et ... des outils qui la contrôlent. On leur retire la possibilité de montrer les différences, plus même, on leur interdit de porter un regard autre que traitement de texte et tableur sur l'informatique qu'ils doivent utiliser (on est allé jusqu'à déconseiller aux enseignants de brancher les fils des ordis qu'ils avaient reçu !). En d'autre termes certains se disent certainement que l'informatique est une chose trop importante pour la laisser aux enseignants ou ... aux élèves. Et cela fait des ravages. Certains profs "laissent tomber", cessent leur discussion sur le sujet, se tournent vers autre chose tout simplement parcequ'ils n'ont plus l'impression de jouer un rôle dans les choix qui sont faits, parce qu'ils se disent que de toute façon tout est déjà décidé. Personnellement, je ne fais plus du tout d'informatique à l'école. Et j'avoue porter un regard amusé sur certains de mes collègues qui passent deux fois plus de temps à faire avec l'informatique ce que je fais sans. Car finalement, je pense qu'avant de parler d'informatisation des écoles, il aurait fallu se demander à quoi elle peut servir dans l'enseignement. Dans sa fonction traitement de texte - tableur j'ai beaucoup de doutes et je pense que les domaines ou l'informatique m'est réellement nécessaire à l'école sont très rares. Pas inexistant, mais très rares. Jamais aucune discussion à se sujet n'a été entamée chez les enseignants et comme pour les autorités "il fallait tout d'abord mettre les machines et réfléchir ensuite à leur utilisation", la majorité silencieuse de mes collègues qui n'utilisent jamais l'informatique dans leur enseignement a beau jeu de dire qu'ils ne veulent pas perdre leur temps. -- Vincent Guyot Enseignant (physique) Lycée Blaise Cendrars [EMAIL PROTECTED] _______________________________________________ gull mailing list gull@lists.alphanet.ch http://lists.alphanet.ch/mailman/listinfo/gull