Voici l'article d'aujourd'hui du républicain lorrain
Noyade en kayak: deux enquêtes en cours (24/04/2001)
Le milieu du sport en eau vive est sous le choc après le décès d'une jeune
Messine, morte noyée au cours d'une compétition de kayak. Aujourd'hui des
questions fondamentales sur la sécurité se posent. Deux enquêtes, l'une
pénale, l'autre technique et sportive, ont été ouvertes pour reconstituer le
drame.
NANCY. - Deux enquêtes sont en cours pour faire toute la lumières sur les
circonstances dans lesquelles une jeune fille originaire de Metz, Marylène
Taton, a trouvé la mort, dimanche après-midi au cours d'une compétition de
kayak à Pont-Saint-Vincent. La première de ces enquêtes est pénale. C'est
celle du parquet de Nancy qui a confié cette tâche au commissariat de
Neuves-Maisons. "La question qui se pose est celle de l'observation des
règles de sécurité par les organisateurs", explique le substitut Belargent.
"Existe-t-il un règlement de sécurité en la matière, quelle est sa teneur et
a-t-il été respecté?". En d'autres termes, les policiers de Neuves-Maisons
doivent s'attacher à comparer les règles écrites de sécurité de
l'organisation de ce type de manifestation et celle qui ont été mises en
oeuvre dimanche le long du Madon.
L'autre enquête est technique et interne au milieu sportif du canoë-kayak.
Elle porte bien évidemment sur la question fondamentale de la sécurité et
sur la prévention des risques en milieu naturel.
Trois experts de la FFCK
Aujourd'hui même, plusieurs experts de la Fédération française de
canoë-kayak (FFCK) vont se rendre sur les lieux du drame pour faire sans
tarder un diagnostic des circonstances de l'accident. Les conclusions de
leur rapport seront transmises pour information aux autorités car l'affaire
est en effet éminemment technique.
Le milieu du sport en eau vive est en état de choc après ce drame. "C'est la
première fois qu'un décès survient en compétition, nous sommes atterrés"
déclarait Eric Journaux, directeur technique national adjoint à la
Fédération française de canoë-kayak. "Il est trop tôt pour tirer les
moindres conclusions. Laissez-nous le temps de faire notre enquête.
Aujourd'hui je pense surtout à la famille de cette jeune fille" ajoutait
pour sa part Vincent Holher, président de la Ligue lorraine de kayak.
Il n'en demeure pas moins qu'il faudra éclaircir certaines points: le
repérage du parcours a-t-il été effectué par des personnes ayant la
compétence suffisante? Les branchages qui ont littéralement "piégé" le kayak
de Marylène, le maintenant au fond de l'eau, ont-ils été signalés,
constituaient-ils un danger éventuel, et les compétiteurs en avaient-ils
conscience? Ou bien, compte tenu de son niveau de pratique - pagaie bleue -
était-ce un obstacle facilement surmontable par la jeune fille?
Hier, des kayakeurs messins confirmés, pensaient que les branchages en
questions auraient dû être coupés, ou qu'à tout le moins, un poste de
sécurité aurait dû être installé à proximité: "On ne laisse pas des gamins
de cet âge là sans surveillance sur la rivière. C'est élémentaire. Les
branches, c'est réputé hyper dangereux dans le monde du kayak. Tout le monde
le sait".
M. R.
www.republicain-lorrain.fr