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Thèmes du jour :

   1. Les rêves se brisent à Nouadhibou ( RFI ) (News-Bulletin de M-Net)


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Message: 1
Date: Mon, 20 Mar 2006 20:58:11 +0200
From: "News-Bulletin de M-Net" <[EMAIL PROTECTED]>
Subject: [M-net] Les rêves se brisent à Nouadhibou ( RFI )
To: m-net@mauritanie-net.com
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        <[EMAIL PROTECTED]>
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Le News-Bulletin de Mauritanie-Net, vous informe sur les actualites de la
Mauritanie email de la rédaction : mauritanienet at gmail.com
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Immigration Les rêves se brisent à Nouadhibou RFI - 20-03-2006
http://www.rfi.fr/actufr/articles/075/article_42594.asp

Alors que l'Espagne et la Mauritanie viennent de réactiver un accord de
rapatriement des clandestins, les migrants continuent d'affluer à
Nouadhibou, la deuxième ville du pays qu'ils considèrent comme une porte
ouverte sur l'Europe. Mais la réalité est tout autre.

Les arrivées par pirogues de clandestins subsahariens, au départ de la
Mauritanie et à destination des îles Canaries, se sont multipliées ces
dernières semaines. Du coup, l'Espagne a décidé de réactiver avec le pays
africain un accord bilatéral de rapatriement des clandestins, signé en 2003.
C'est ce qu'a annoncé, samedi, à Ténérife, la vice-présidente du
gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega. Qui a précisé que
son pays allait rapatrier « *immédiatement* » 170 immigrants clandestins
maliens, sénégalais et mauritaniens. Maria Teresa Fernandez de la Vega a
indiqué que le contrôle des frontières allait être renforcé et des
patrouilles conjointes mauritano-espagnoles mises en place.

Face à la « *pression croissante* » des migrants, le Premier ministre
mauritanien avait demandé la semaine dernière l'aide de la communauté
internationale. Selon les autorités locales, plus de 3 000 immigrants
clandestins venus d'Afrique sub-saharienne ont été interceptés dans les eaux
canariennes entre janvier et mars, soit une augmentation de 200% par rapport
à la même période de l'année dernière. Selon le Croissant Rouge mauritanien,
quelque 1 200 personnes se sont noyées entre novembre 2005 et la première
semaine de mars 2006, en tentant la périlleuse traversée
Nouadhibou-Ténérife. Quant aux autorités mauritaniennes, elles ont annoncé
avoir appréhendé 600 candidats au départ au mois de février et évoquent le
nombre de 10 000 migrants massés à Nouadhibou. « *Il faut faire attention
avec ces chiffres* », précise d'emblée la géographe Armelle Choplin qui a
réalisé plusieurs enquêtes de terrain sur les flux migratoires en
Mauritanie. « *On parle de 10 000 migrants à Nouadhibou mais tous ne veulent
pas aller aux Canaries. Il faut savoir qu'à peine 5% des gens arrivent à
passer.* »

*Le mythe du passage*

Les Africains sub-sahariens qui se rendent dans la deuxième ville de
Mauritanie n'ont pas conscience de ce qui les attend une fois sur place. « *La
majorité ne savent pas où se trouve Nouadhibou. De la ville, ils ne
connaissent que le nom* », explique Armelle Choplin. « *Les migrants
affluent, considérant Nouadhibou comme l'une des portes de l'Europe,
convaincus que les Canaries ne sont qu'à quelques encablures. Mais la
réalité est autre : les rives espagnoles sont bien loin et l'on ne passe pas
? ou plus ? à Nouadhibou* », écrit-elle dans un article paru fin 2005, en
collaboration avec Cheikh Oumar Ba, socio-anthropologue sénégalais.

Pour elle, Nouadhibou n'est plus une ville de transit mais le mythe du
passage a la vie dure. « *Il y a eu plusieurs phases. Avant la guerre du
Sahara, qui a débuté en 1975, il était très facile de passer à pied ou par
camion et il y avait déjà des clandestins. Dans les années 80 et début 90,
on pouvait encore remonter facilement et les Africains étaient au courant de
ce passage terrestre. C'est entre le milieu et la fin des années 90 que les
migrants sont arrivés en plus grand nombre en Mauritanie. Et depuis 2000,
leur nombre explose même s'il est très difficile d'avoir un chiffre précis.
La question est aujourd'hui : pourquoi sont-ils autant à partir d'un
coup ces dernières semaines ?* »

*Changement de parcours*

Tout d'abord, le mythe du passage serait entretenu par les rares personnes
qui parviennent à gagner l'autre rive. « *Il suffit qu'un seul réussisse,
pour entraîner les autres* », précise Armelle Choplin. Qui évoque un
faisceau d'autres facteurs. « *Certains sont liés à la Mauritanie : depuis
le coup d'Etat de 2005, il y a une sorte de 'vent de liberté' qui souffle
dans le pays et dont les migrants ont entendu parler. Ils doivent se dire
que c'est le moment propice.* *De plus, jusqu'à très récemment, le nouveau
gouvernement ne s'était pas prononcé sur la question de l'immigration.
Ensuite, la Mauritanie est un pays pétrolier depuis trois semaines. Il y a
eu de grosses rumeurs sur la création d'emploi, qui sont fausses mais que
l'Etat n'a pas démenti ! Enfin, la route Nouakchott/Nouadhibou est
complètement opérationnelle depuis un mois et on peut y circuler depuis
novembre dernier. *» Avant, on mettait entre 12 et 36 heures pour parcourir
les 500 km de piste sablonneuse. Le goudron ramène la durée du voyage à 7
heures?

Dans un contexte sous-régional plus large, la chercheuse rappelle que l'axe
migratoire Agadez (Niger)-Tamanrasset (Algérie) est « *complètement bloqué* ».
« *Les contrôles ont été renforcés et les convois sont refoulés aux
frontières. Les migrants sont très réactifs. Comme ils ne peuvent plus
passer au centre, ils se sont reportés vers l'ouest. La politique marocaine
est aussi de plus en plus dure et, côté Sahara occidental, il est
aujourd'hui quasiment impossible de passer par voie terrestre. La frontière
est minée, les postes de contrôle ont été renforcés et le Polisario arrête
régulièrement les migrants. *»

*Nouadhibou-du-monde*

On retrouve à Nouadhibou ces « aventuriers » qui veulent rejoindre l'Europe
à tout prix. Mais ils seraient à peine 70% des étrangers présents dans la
ville. Les autres sont des Africains des pays voisins qui choisissent de
s'installer en Mauritanie pour des raisons économiques. Il y a aussi ceux
qui, faute de pouvoir s'embarquer sur une pirogue ou un chalutier, se
retrouvent coincés dans cette ville « *cul-de-sac* » comme l'appelle Armelle
Choplin. « *Les arnaques sont nombreuses. Nouadhibou, loin d'être le point
de passage imaginé, se présente plutôt comme le lieu des rêves brisés. Ceux
qui échouent se retrouvent sans argent et sont condamnés à travailler pour
refaire leur vie.* » Une douzaine de nationalités serait aujourd'hui
représentée dans la cité côtière. Selon les chiffres récoltés par la
chercheuse, les plus nombreux sont les Sénégalais (6 000), suivis des
Maliens (5 000) et des Guinéens (3 000). Viennent ensuite les
Bissau-Guinéens (3 000), les Gambiens (300), les Sierraléonais (500), les
Nigérians (500) ou encore les Ghanéens (200) et les Burkinabés (200). Des
réseaux de solidarité et d'entraide se sont mis en place pour accueillir les
nouveaux arrivants. Les migrants occupent le centre-ville, où l'on trouve le
quartier Accra, apparu en 1990, et Ghana Town?

Nouadhibou a toujours drainé une importante main d'?uvre étrangère du fait
de son activité de port de pêche et de débouché pour les activités minières
de la Société nationale d'industrie mauritanienne. De fait, face aux
migrants et aux immigrés, « *les autorités oscillent entre une hostilité
indéniable et une certaine forme de tolérance *», explique Armelle Choplin.
« *Pour les Maures comme pour les Négro-mauritaniens, le migrant est au
mieux vu comme un travailleur, au pire comme un trafiquant de drogue ou un
proxénète. Pourtant, les Mauritaniens ont bien conscience d'avoir besoin de
cette main-d'?uvre étrangère bon marché.* » De plus, le passage des
clandestins « *fait désormais partie des trafics forts rentables au dire des
Mauritaniens qui résident dans la ville* », les armateurs se transformant en
passeurs et les Mauritaniens impliqués bénéficiant de la « compréhension »
de la police locale. Pendant ce temps-là, sur les plages de
« Nouadhibou-du-monde », comme l'ont surnommée les migrants, on continue de
ramasser les noyés du rêve européen. On les appelle ici les « courbines »,
du nom d'un gros poisson pêché dans les environs.



par Olivia  Marsaud

Article publié le 20/03/2006 Dernière mise à jour le 20/03/2006 à 17:11 TU
A lire : « Tenter l'aventure par la Mauritanie », l'article d'Armelle
Choplin et Cheikh Oumar Ba dans le numéro 36 de la revue Autrepart (2005),
numéro spécial « Migrations entre les deux rives du Sahara » (éditions
Armand Colin).


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Drame des migrants subsahariens : Un crime organisé, pensé et financé par
l'Union Européenne
Le Grand Soir *20 mars 2006*
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=3440

En peu de temps, des centaines de subsahariens ont trouvé la mort en tentant
de rejoindre les îles Canaries par la Mauritanie

En barricadant les frontières de Ceuta et Melilla, en truffant les côtes
espagnoles de barrières électroniques, en installant, dernièrement, des
systèmes de détection le long des côtes est des îles Canaries tout en
exigeant du Maroc d'organiser la chasse aux migrants subsahariens, la
politique européenne ne laisse à ces derniers d'autre choix que de risquer
leurs vies ....

L'Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) qui s'indigne
devant l'indifférence et le silence complice qui entourent la mort de tous
ces subsahariens, dénonce le cynisme du délégué gouverneur des Canaries
quand il déclare que "c'est une tragédie humanitaire extraordinaire"..

Non c'est un crime organisé, pensé et financé par l'Union Européenne !

Les pressions exercées sur la Mauritanie ne feront que de déplacer encore
plus au sud les personnes qui souhaitent venir en Europe et nourrir les
mafias de la traversée.

L'ATMF exige l'arrêt des subventions de l'UE aux politiques répressives, le
démantèlement des ceintures de sécurité électroniques et l'arrêt des
patrouilles maritimes communes. L'ATMF estime que seule la libre circulation
peut mettre fin à ce cycle morbide...

Paris le 20 mars 2006

*

Association des Travailleurs Maghrébins de France
E.mail : [EMAIL PROTECTED]
Site : www.atmf.org
*


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Fin de Lot M-net, Vol 75, Parution 5
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