*La transition s'essouffle. Nul doute : un scandale autour du voyage des
candidats au pèlerinage, une grève estudiantine, entre autres épines dans
les pieds du pouvoir et de la classe politique.

Tout ceci est si mal géré au crépuscule d'une ère 'cmjdéenne' marquée par
moins de vingt mois de concentration sur la mise en place de mécanismes pour
garantir l'alternance au pouvoir. Et ce au grand dam de la résolution de
questions sociales pourtant plus épineuses.

A peine sommes-nous sortis des élections, décisives à plus d'un titre, nous
voilà 'réconciliés' avec nos réflexes de complexés et de malhonnêtes.
D'abord la crise estudiantine: un événement aussi anodin qu'il s'en trouve
partout dans le monde. Au départ on a cherché une main extra scolaire : le
FLAM. On a arrêté dans un premier temps des étudiants bien colorés pour
donner l'impression que cette formation qui combat en se tenant hors de
l'arène a une influence encore dans ce pays.
*


*C'était comme cela encore lors des déplacements du chef de l'Etat dans la
région du fleuve en vue de faire valoir ce qui était son projet de
constitution pour la Mauritanie. Les énervements du chef évoquant le racisme
à Sélibaby et à Kaédi ont été assimilés par certains 'causeurs' aux effets
de graffitis et tracts survenants après le passage à l'époque de l'aile
dissidente du FLAM : le Flam/rénovation alors venu tendre la main aux partis
politiques de la place.

Dans un second temps, c'est la police qui s'en prend violemment à quelques
étudiants comme si elle avait été envoyée pour 'casser' de la manière
habituelle une grève légitime du fait de la justesse des revendications qui
la sous-tendent.

Ensuite, ce problème de pèlerins qui voient le chemin de la Kaba s'étirer
trop longuement par la faute d'une boite décadente qui n'arrive même pas à
acheminer le courrier à l'intérieur du pays et qui prétend être en mesure de
mener à bon port quelques centaines de mauritaniens qui ont décidé
d'accomplir un des cinq piliers de l'Islam. Les difficultés d'Air Mauritanie
sont ainsi l'autre défi que les gouvernants n'ont pas su relever au moment
même où ils se targuent d'avoir remis les pendules financières du pays à
l'heure. A 'la bonne heure' !

A présent, force est de remarquer que ce qui arrive aux étudiants
mauritaniens ne semble pas intéresser assez suffisamment la classe politique
plus portée à se hisser au pouvoir qu'à regarder de plus près les véritables
problèmes de la société. Ni d'ailleurs ce qui arrive à un, deux ou trois
milliers de candidats au pèlerinage.

Ceci est d'autant plus inquiétant que l'on a voulu au départ donner un
caractère politico-racial au mouvement de revendication déclenché par des
étudiants il y a maintenant un peu plus de cinq semaines. Seule une
candidate aux présidentielles avait exprimé dans une déclaration sa
solidarité aux étudiants arrêtés et appelé les autorités à satisfaire leurs
doléances.

Un parti de la coalition des forces pour changement, l'UFP, dans une
déclaration publique est lui aussi intervenu après coup. Cette intervention
aurait pu être faite en synergie par la dizaine de formations qui au début
de leur alliance avaient marché, portés par la passion, pour le peuple
palestinien alors en proie aux feux d'Israël. Tandis que du côté de la
direction de l'université et de la police on accusait les grévistes de
mouvement téléguidé par les FLAM, les acteurs politiques avaient les
consciences rivées sur les résultats des élections. Passée la campagne
flatteuse à l'endroit des jeunes, très peu de gens ont plaidé la cause de
ces pauvres étudiants.

Si finalement on peut accrocher au palmarès du CMJD une augmentation en deux
temps des salaires des fonctionnaires, une maîtrise des dépenses, la
permission à beaucoup de mauritaniens de voter et d'avoir l'impression de ne
l'avoir fait que cette fois-ci, il appartient à ceux qui auront à hériter de
l'aventure 'Présider la Mauritanie après la transition' de mieux faire.
Mieux faire en matière d'amélioration des conditions de vie, mieux faire en
matière de justice. Surtout que de ce côté-là, le prochain président de la
république et ses partenaires risquent de se faire harceler. Et chacun sait
pourquoi!

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