Retour au statu quo ante ! Les partis politiques ayant rejeté la 
proposition avancée par les autorités de corser l'accès à la 
Magistrature Suprême, le Gouvernement de transition a décidé de 
revenir aux textes antérieurs. Désormais, les candidats n'auront 
plus besoin que de 50 signatures de conseillers pour postuler à la 
Présidence de la République. Haro sur la maison brune !

Contrairement aux appréhensions de l'opinion publique, les autorités 
de transition avaient finalement associé l'ensemble des acteurs 
politiques sur la redéfinition des règles d'accès à la Présidence de 
la République. C'est dans ce sens qu'il fallait considérer la 
proposition engagée par le CMJD et le gouvernement visant à relever 
le niveau de la participation. Celui-ci prévoyait en effet de fixer 
le montant de la caution entre 5 à 10 millions d'ouguiyas et 
d'exiger la signature de 100 conseillers municipaux dont au moins 5 
maires. Cette proposition a été par la suite soumise à l'ensemble 
des partis politiques. Ces derniers, qui avaient quinze jours pour 
réfléchir sur les nouvelles dispositions, avaient tous répondu dans 
les délais. Après analyse de toutes les réponses, le Gouvernement a 
décidé, face aux divergences entourant la question, de surseoir au 
projet et de revenir aux pratiques antérieures. Désormais, les 
candidats à la Magistrature Suprême n'auront plus que 50 signatures 
à collecter, étant entendu qu'un maximum de 20 % seulement devra 
être issu de la même Wilaya.
Il faut dire que si certains partis politiques avaient répondu 
favorablement à la proposition avancée par les autorités, nombreux 
furent ceux qui y entrevoyaient une manière discriminatoire de 
sélectionner les candidats sur la base de leurs avoirs financiers. 
Un pan de l'opinion était même allé jusqu'à soutenir que les 
conditions draconiennes introduites par le projet encourageait les 
riches, sans regard sur l'origine de leur  fortune, au détriment de 
ceux qui sans être des Crésus, avaient peut-être des projets de 
société plus valides.
Si le retour à l'ancienne méthode répond aux exigences d'équité 
souhaitées par tous, il constitue cependant une porte ouverte à tous 
les aventuriers. Simplifié à ce point, la candidature à la 
présidentielle y perd son prestige. N'importe quel quidam peut 
demain se déclarer candidat, le temps de vendre son image et de 
perturber la scène politique, même si ces chances de devenir un jour 
Président de la République, sont aussi minces que son quotient 
intellectuel.  
Cheikh Aïdara 


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