Principal bailleur de fonds de la Mauritanie (56% de l'aide publique 
au développement), et l'un des partenaire clés du processus 
électoral, avec un apport de 2, 76 milliards d'ouguiyas pour les 
différents scrutins programmés durant la transition, l'Union 
Européenne fait un tour d'horizon de sa coopération avec la 
Mauritanie, au cours de l'année 2005-2006.
Ce rappel est d'autant plus judicieux qu'il englobe plusieurs 
domaines de coopération, qui a nécessité la mobilisation de 110 
milliards d'ouguiyas au titre du Fonds européen de développement. Il 
faut souligner que l'intervention de l'Union européenne en 
Mauritanie vise à favoriser le développement économique et social, 
l'insertion harmonieuse dans l'économie mondiale, la lutte contre la 
pauvreté, la consolidation de la démocratie, l'ancrage des droits 
humaines et des libertés. Cette coopération date de 1958 et s'exerce 
dans le cadre général de l'Accord de partenariat ACP-UE signé en 
juin 2000 à Cotonou.           
L'Union européenne appuie et finance un panier de projets 
communautaire intéressant la Mauritanie et d'autres pays de la sous-
région comme le Projet d'Appui au renforcement de l'indépendance 
vaccinale (ARIVAS) qui concerne 13 Etats avec un budget de 2,2 
milliards UM signé en mars 2001 pour trois années. Ce projet a 
permis à la Mauritanie de réduire considérablement des maladies 
infanto-juvéniles comme le BCG, la diphtérie, le tétanos, la 
coqueluche et la rougeole. L'Union européenne a permis aussi à 
l'Aftout (zone de grande pauvreté) à couvrir l'essentiel de ses 
besoins, grâce au Projet Besoins fondamentaux de le région de 
l'Aftout financé à hauteur de 271 millions UM pour trois ans à 
partir de mai 2003. Ce projet a permis de couvrir 9 villages sur les 
24 prévus en matière de puits, de digues, écoles, unités de santé…et 
semble être sur le point de réaliser son objectif global. «Eau de 
l'Espoir» est également un projet d'envergure financé par l'UE avec 
un montant de 1,6 milliards UM pour 60 mois à partir de juin 20001. 
Il couvre le Brakna, l'Assaba, le Tagant et les deux Hodhs et a pour 
objectif d'améliorer la condition de vie des populations traversées 
par la route de l'Espoir, soit 40.000 habitants. Il a permis la 
réalisation de 37 adductions d'eau, le développement des capacités 
de gestion des populations, l'amélioration de leurs conditions 
sanitaires. Autre projet d'intervention de l'UE, l'Enlèvement des 
épaves de la Baie de Nouadhibou, avec un apport de 8,8 milliards UM, 
signé le 10 octobre 2006 pour 36 mois. Ce projet doit permettre 
l'amélioration des conditions de navigation, la mise aux normes de 
sécurité de la baie de Nouadhibou, la protection de l'environnement 
et le renforcement des capacités de l'administration. La Facilité 
ACP-UE pour l'Eau, d'un montant de 178 millions d'Euros, a pour 
objectif d'assurer une bonne gouvernance dans l'eau et 
l'assainissement, mais aussi leur accès aux populations les plus 
pauvres en milieu rural et urbain. 
D'autres projets ont également vu l'importante contribution de 
l'Union européenne, tels le Projet Mère-Enfant, centré sur la lutte 
contre la mortalité et la morbidité sévère de la mère et du petit 
enfant dans la région de Néma (367 millions UM), le Projet d'appui à 
la Commune de Chinguitty (1,1 milliard UM), le Projet d'Aménagement 
rural dans les Oasis de l'Adrar (3,4 milliards UM), le Programme 
d'Appui à la Société civile et à la Bonne Gouvernance (1,5 milliards 
d'UM) signée le 20 juillet 2006 pour un appui stratégique et global, 
intégré et cohérent à la consolidation de la société civile, le 
Programme d'Appui au développement de la région du Gorgol (12 
milliards d'UM), dans le but d'assurer une plus grande sécurité 
alimentaire aux populations et intensifier la lutte contre la 
désertification, le Programme régional Santé en Afrique de l'Ouest 
(15 millions d'Euros) pour le renforcement de l'intégration 
régionale par la coordination et l'harmonisation des politiques de 
santé, la libre circulation des populations, des biens, des services 
et des technologies. Il y a aussi le Programme Régional solaire 
Phase II (1,1 milliard d'UM) en Adrar, Assaba, Brakna, Gorgol, 
Guidimagha, Inchiri, Tagant et Trarza, dans le but d'améliorer la 
desserte et la qualité de l'eau pour les populations de 26 localités 
de ces régions. La construction de la route Aïoun-Hassi Ehel Ahmed 
Bechna (4,9 milliards d'UM) financée par l'UE (4,9 milliards d'UM) 
pour la desserte des régions sud du pays et pour permettre les 
échanges avec le Mali. D'autres projets bénéficient également de 
l'appui de l'UE, comme le Projet de construction de la Route Kaédi-
Gouraye (22 milliards d'UM) prévue pour 52 mois, la Route Rosso-
Bogué (15,5 milliards d'UM), le Projet Assainissement Zazou (244 
millions d'UM), générateurs de revenus pour les femmes de Nouakchott 
et coup de balai dans l'assainissement de la capitale, Programme 
lutte anti-acridienne (3,1 milliards d'UM), le Programme 
communautaire d'appui à la sécurité alimentaire (5,8 milliards d'UM) 
pour renforcer les capacités nationales de gestion des politiques et 
programmes visant la sécurité alimentaire en Mauritanie et le Projet 
d'appui à l'Ordinateur national (1,2 milliards d'UM), lancé en 2004 
pour 4 ans et dont 40% ont déjà été décaissés. Il vise à doter le 
Ministre des Affaires économiques (Ordonnateur national) à améliorer 
l'identification, la programmation et le suivi des projets, 
maximiser l'absorption de l'aide communautaire, améliorer 
l'avancement physique des projets et procéder à des évaluations 
périodiques. Une Cellule de coordination rattachée à l'Ordonnateur 
national depuis 1995 permet de fournir l'ensemble de ses données qui 
servent à maximiser l'efficacité de l'aide et assurer la cohérence 
des actions de développement.
En dehors de cette coopération avec l'Union européenne, la 
Mauritanie bénéficie aussi d'appuis bilatéraux avec d'autres pays de 
l'Union, tels que la France, l'Allemagne et l'Espagne. Cependant, le 
premier secteur de concentration du partenariat Mauritanie-UE reste 
les infrastructures et le transport qui absorbent environ 80% du 
FED. La pêche fait quant à elle l'objet d'un partenariat dont la 
donne a été révisée par les autorités de transition, qui ont relevé 
la contrepartie européenne et porté un regard plus strict sur la 
qualité pêche et les retombées socio-économiques pour le pays.
Cheikh Aïdara 


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