Tournant historique, rendez-vous de l'histoire, à la croisée des chemins 
chroniqueront les sophismes. Or il n'y a de majseté de l'histoire que dans le 
résultat, de valeur que dans l'oeuvre déjà accomplie. L'action n'est pas grande 
ou glorieuse dans ses commencements et ses cheminements. Elle n'acquiert de 
sens que finie. Car l'action humaine tient sa force dans ce qu'elle aura 
entraîné, dans ce qu'elle aura réussi à interpeller ou changer. Lorsqu'on saura 
qui,  des acteurs du changement qu'incarne d'une certaine façon Ahmed Ould 
Daddah ou des forces de la réaction, des puissances de l'argent, auront 
remporté. C'est à ce moment qu'il peut y avoir mesure et jugement de ce qui 
fut, regard sur les attentes déçues. 

  La Mauritanie va clore dimanche 25 mars un processus électoral et ce n'est 
véritablement qu'à son terme que la vérité pourra être dite. Ainsi ce qu'il est 
convenu d'appeler la transition démocratique, expression qui est déjà une 
condamnation de toutes les élections que la Mauritanie a connues sous l'ère 
Taya, ne peut en elle-même induire le parfait et l'excellence. La teneur des 
problèmes et les solutions en cours constituent sans nul doute le critère le 
plus objectif pour juger de l'efficacité de la politique. Les perspectives et 
les réponses sont plus importantes en ce domaine que dans n'importe quel autre. 
Les directions et les itinéraires qu'on emprunte sont la mesure de la gestion 
de la cité. Ici nous sommes dans l'univers du monde interhumain, de la 
nécessité d'organiser la multitude, de permettre l'accès au bonheur du plus 
grtand nombre d'hommes. Elle n'est donc pas une incantation, un précepte. Elle 
se définit comme articulation d'une idée avec la vie des hommes
 en société. C'est donc au regard des traitements proposés, de la sincérité des 
volontés qu'il faut réfléchir sur les élections.

A ce niveau l'esquive et la dérobade, l'hypocrisie institutionnelle n'ont pu 
prévaloir ( en dépit des ingérences du CMJD, des pesanteurs de la réaction) sur 
les questions de fond : l'égale dignité des hommes et des cultures, la liberté 
de tout sujet vis-à-vis d'un autre, la résurgence de la Question Nationale. 
L'émergence d'un homme, Ibrahima Moctar SARR est le concentré de ces 
problématiques. Ce fervent musulman, ce féru de culture a été particulièrement 
suivi  pour ses idéaux de justice et d'égalité. Il fut l'emblème d'une 
Mauritanie opprimée, celle qui a payé le prix fort  par des déportations et des 
éxécutions sommaires. L'orphelin et la veuve ont perçu en Ibrahima SARR le 
porteur de voix. Passeur de révolte et d'indignation il sut canaliser dans 
l'intelligence d'un vote les rêves d'espérance et de réconciliation. Désormais 
le passif humanitaire, la cohabitation dans un Etat respectueux de la diversité 
culturelle de ses citoyens ne sont plus des questions tabou. Elles
 sont l'épine dorsale de l'avenir de notre pays. 
Uniquement par le verbe et la conviction, le poète et écrivain journaliste a pu 
donner lumière à ce qui était occulté et obscurci. Il apporte la preuve que le 
combat n'est pas l'affaire d'un dogme, d'une recherche d'une emprise 
idéologique ou d'un renom. Il est dans la stratégie, dans la connexion des buts 
et du réel. La connaissance intime des hommes et de leurs problèmes est 
l'endroit du contrat qui stipule des individualités libres et égales. C'est 
pourquoi toute forme d'imposition d'un modèle de lutte unique fait l'impasse 
sur l'unité des opprimés, de ceux qui doivent parler d'une même voix. En plus 
de divisions inutiles. La diversité des démarches enrichit les perspectives de 
libération. Dans la république du silence ou de la parole, celle de la 
servitude ou du dire sans faire, c'est le projet et ses formes de réalisation 
qui doivent imprimer l'adhésion. L'accord sur les principes de société, la 
république et l'Etat que nous voulons imprime le refus de la diversion.
 C'est en cela que la candidature d'Ibrahima SARR est instructive. De 
l'intérieur comme de l'extérieur, la considération de ce qui est essentiel, la 
résolution de la Question Nationale, peut être prise en charge. Les voix 
muettes de l'injustice subie, et dont l'écho n'est jamais assourdissant, ont 
élevé leur clameur là où le risque est encore plus grand. Face aux discours 
négationistes, dans le style les déportés sont des aventuriers, des hommes et 
des femmes ont su traduire sans violence leur conscience aiguë de l'Etat de 
droit. Reconnaissons le crédit et le mérite immense d'Ibrahima SARR. L'heure 
n'est pas aux anathèmes. Ce qui est réussi ici porte valeur et sens dans 
l'invention du juste et de l'équité. La leçon inspire par son exemplarité: une 
conviction, une cause juste, une revandication d'un nouveau contrat que des 
citoyens anonymes, souvent très modestes ont intériorisées. Le temps politique 
est à la constitution d'une force stratégique, diplomatique pour que la
 Mauritanie s'appartienne à elle-même, reste ce trait d'union dont elle ne doit 
jamais sortir. De l'exil comme de l'intérieur l'urgence est à la saisie de 
cette opportunité, à la réflexion d'une unité d'action entre AJD., PLEJ, 
FLAM-Rénovation, FLAM au moment où le sursaut réactionnaire englobant les 
féodalités et aristocraties régnantes de la vallée et les acteurs d'un système 
s'active autour de la candidature de sidioca. Le sens politique serait dans le 
dépassement de soi, voire des organisations et dans le mûrissement collectif 
d'un projet où chaque mauritanien jouit des mêmes droits et des mêmes devoirs.
   
  Docteur BÂ Kassoum Sidiki



  

                
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