La Transition fait « cadeau » à Bouamatou de 35 milliards UM

  Sur un total de plus 48 milliards d’ouguiya émis en bons de Trésor, au cours 
de la période de la transition, 35 milliards d’ouguiya ont été adjugés à la GBM 
de Mohamed Ould Bouamatou. Pourquoi ? Seul le ministre des Finances, Abdellahi 
Ould Soulymane peut répondre à cette question. Avec un taux de 14%, Ould 
Bouamatou a engrangé, en quelques mois, plus de 5 milliards d’ouguiya de 
bénéfices nets. Un gain qu’aucun terrien ne peut réaliser, même dans la plus 
grande loterie du monde. Autre « cadeau », non moindre, pour Ould Bouamatou, 
celui du paiement de créances fictives contractées par la Sonimex de un 
milliard sept cents millions ouguiya. Rappel : en 2002, la Sonimex, dirigée à 
l’époque par Bebaha Ould Ahmed Youra, actuel directeur du Port Autonome de 
Nouadhibou, pour les besoins de l’approvisionnement du marché en produits de 
première nécessité, contracte un prêt auprès de la GBM à travers un compte 
débiteur. Cependant, au lieu de consolider les comptes de cette
 entreprise, la GBM continue, pendant une longue période, à multiplier les 
agios sur le compte débiteur de la Sonimex, pratique par laquelle la GBM a fait 
supporter d’énormes dettes à plusieurs sociétés d’Etat et institutions comme le 
Commissariat à la lutte contre la pauvreté. Bien entendu, ces pratiques sont 
faites avec la complicité de certains responsables qui ont eu à diriger ces 
institutions, contre de fortes commissions et des véhicules tout-terrain Nissan 
dernier cri. En 2003, Cheikh El Avia, Premier ministre était sur le point de 
solder la facture de la GBM, mais la tentative du coup d’Etat du 8 juin 2003 
met un bémol au règlement. Lorsque Bouamatou présente sa facture à Sghair Ould 
M’Bareck, devenu alors Premier ministre, ce dernier hésite, puis convoque tous 
les responsables du ministère des Finances qui lui affirment qu’il est 
impossible de payer un montant de 1,7 milliard d’UM sans laisser de traces. On 
réfléchit, pendant de longues semaines, car il faut
 satisfaire le chef du patronat mauritanien dont les associés sont des 
personnes influentes du système : l’associé d’Ahmed Ould Taya (frère de 
Maaouya), Aicha Mint Ahmed Tolba (épouse de Ould Taya) et Ely Ould Mohamed Vall 
(directeur général de la Sûreté nationale).
  Finalement, le ministère des Finances propose que le paiement de la GBM soit 
effectué contre des bons de Trésor. Des bons de Trésor qui, en réalité, n’ont 
jamais été émis. Mais, voilà, au moment de passer à la caisse, survient le 3 
août, mais c’est un coup d’Etat qui est loin d’inquiéter Ould Bouamatou, loin 
s’en faut. Cependant, le nouveau directeur de la Sonimex Moulaye Arbi Ould 
Moulaye, estimant que le temps était à la transparence refuse de cautionner le 
dossier des fausses créances de la GBM. Le Premier ministre, Ould Boubacar le 
convoque et lui demande de signer le dossier. Ce qu’il refuse. Ould Boubacar 
s’inquiète car le limogeage du directeur de la Sonimex, un brillant cadre et 
honnête, pourrait faire des vagues et éclabousser la transition. Le PM trouve 
la solution avec le ministre des Finances, Abdellahi Ould Soulymane Ould Cheikh 
Sidiya qui prend la responsabilité de signer une lettre n° 177/MF en date du 13 
juillet 2006 par laquelle il engage l’Etat
 mauritanien à payer à la GBM 1,7 milliards d’UM. Ce grand scandale peut être 
vérifié par n’importe quel inspecteur du ministère des Finances et beaucoup de 
Mauritaniens verraient bien l’Inspection générale de l’Etat qu’on dit honnête 
jeter un coup d’œil sur cette affaire. (A continuer).


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