Sabotage du PRDS La première manuvre politique qui réussit sans grande difficulté à Ould Mohamed Vall est sans doute la dislocation du PRDS. Acculés par Ould Mohamed Vall, les barons de ce parti créent une nouvelle formation politique..Mais, Ould Daddah et ses amis (Ahmed Ould Hamza, Ould Marrakchi, Baba Ould Ahmed Youra, etc.) qui entourent le président du CMJD insistent auprès de lui pour qu'il finisse avec le "parti de Ould Taya". Le vu du leader du RFD est également celui de l'APP de Messoud Ould Boulkhaïr, de l'UFP de Mohamed Ould Maouloud et de l'écrasante majorité des cadres qui soutenaient l'ancien régime. En moins de quatre mois de transition, le PRDS est démoli mais certains membres influents du CMJD juge l'opération partiale et reprochent à Ould Mohamed Vall d'avoir créé un gap sur la scène politique qui profite indéniablement aux partis de l'ancienne opposition. Ils demandent à Ould Mohamed Vall de se tenir à équidistance des partis politiques, mais son entourage immédiat (Ahmed Ould Hamza,Ould Marrakchi et d'autres éléments de sa tribu) l'empêchent d'observer une stricte neutralité. Ould Mohamed Vall s'ingénie et décide alors de créer "un pôle politique" appelé "les indépendants". Mais l'inconvénient de cette démarche est qu'elle ait donné aux islamistes l'occasion qu'ils cherchaient depuis une décennie pour émerger en tant que mouvement ayant un certain poids sur l'échiquier politique. Ely Ould Mohamed Vall, s'escrime alors et disloque le nouveau pôle qu'il venait à peine de créer. Les indépendants "dépendants" voient le jour en tant que groupuscule de pression affilié directement au président du CMJD. En quelques mois, le PRDS était exsangue. La plupart de ses adhérents et anciens responsables l'ont abandonné dans un flux migratoire vers d'autres formations politiques (RFD, UFP, notamment).Ould Daddah était désormais entouré par d'anciens pontes du PRDS et cherchait à en attirer encore tout en fustigeant ceux qui refusaient de le rejoindre. Son discours était clair mais ridicule: "ceux qui me rejoignent auront ma repentance, ceux qui refusent seront punis par Dieu en colère". Dah Ould Abdi, Mohamed Lemine Ould Dahi, Mariem Mint Ahmed Aïcha, Kaba Ould Elewa, M.A.Ould Moïne,Haïbetna Ould Sidi Haïba,Cheikh Ahmed Ould Zahaff, Cheikh Ould Baha, Hammoud Ould Ely,Mohamed Ould Mohamed Aly, Senya Mint Sidi Haïba, Elhadrami Ould Ahmed(cousin inamovible de Taya) ne sont que quelques éléments de la kyrielle des laudateurs de Ould Taya qui avaient rejoint Ould Daddah uniquement pour avoir cru qu'il pourrait accéder à la magistrature suprême. Chacun d'eux nous dira combien de fois il est capable de retourner sa veste et de piétiner la morale et les bonnes murs pour des profits illusoires et purement personnels.
La campagne pour le référendum Eu égard aux exigences de l'opinion publique et de la majorité des membres du CMJD, Ely Ould Mohamed Vall va se pencher avec ses meilleurs juristes, du plus grand au plus petit, à l'élaboration d'une nouvelle constitution pour renforcer le principe du pluralisme et consacrer l'alternance au pouvoir. Pendant que les intellectuels et la classe politique nourrissent de leurs commentaires les innovations apportées par la nouvelle constitution, Ely était déjà en campagne pour le référendum du 25 juin 2006. Il sillonne les capitales régionales accompagné de la plupart des leaders des partis politiques. L'homme attire les foules et les galvanise, mais ses discours incohérents vont entamer sérieusement sa crédibilité. L'homme s'exprime mal en hassanya. Il recourt souvent au français pour se faire comprendre. Mais ses dérapages ne se comptent plus, quelle que soit la langue qu'il choisit pour s'exprimer. Chaque intervention devant les populations charrie son lot de contradictions et d'inepties. En abordant des thèmes aussi délicats que l'esclavage, les réfugiés mauritaniens au Sénégal et au Mali, le passif humanitaire, Ould Mohamed Vall va s'attirer les foudres des négros africains et des maures. Tous, le trouvent inconséquent et peu soucieux des questions qui les préoccupent. Durant la campagne en faveur de la nouvelle constitution, Ahmed Ould Daddah va prendre la défense de Ould Mohamed Vall dont il ose épouser publiquement les positions. Il se présente comme l'homme du CMJD. Il est sur toutes les tribunes et se dispute fréquemment avec les hommes du BASEP pour occuper le siège le plus proche de Ould Mohamed Vall qu'il n'hésite plus à couvrir d'éloges publiquement et en privé. Son parti, le RFD, propage partout qu'il bénéficie du soutien de l'appareil militaire et qu'il est incontestablement le futur président de la République. Ce fut alors la ruée vers l'homme de Boutilimitt. Les actes d'allégeance vont se multiplier et des alliances contre-nature verront le jour. Ainsi, le premier ministre, Sidi Mohamed Ould Boubacar, qui a fait toute sa carrière dans l'ombre de Ould taya sera l'un des premiers opportunistes à rallier Ould Daddah. Il sera suivi par le ministre secrétaire général de la présidence, Ould Hemmette dont l'épouse est une ancienne esclave de la tribu de Daddah, le ministre des finances, Ould Cheikh Sidya. D'habitude, Ould Boubacar agit en sourdine, mais la présence de son épouse, Oum Elkirame, sur tous les fronts avec les militants de Ould Daddah prouve bien qu'il s'est rangé du côté de ''son marabout''. Parmi les membres du CMJD, les colonels Sidi Mohamed Ould El Alem, chef d'Etat-major adjoint, Ould Meguette, commandant de la deuxième région militaire vont aussi tendre la main au leader du RFD. Dans la foulée, des barrons du PRDS vont également rejoindre Ould Daddah qui se donne ainsi une nouvelle aura et un certain charisme qui s'avérera aussi éphémère qu'insignifiant. Soit, l'homme va se démener pour remporter les élections municipales et législatives. Aux yeux de l'opinion publique, son parti est sans conteste favori. A suivre.... Sylla L.G.
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