Les Echos Par Mohamed Fouad Barrada Ils habitent en majorité à Dar Elbaida, quartier à risque du 6ème arrondissement pas loin du cimetière de Pk 7, juste à 1 kilomètre de la place où nos morts dorment en toute sécurité. Leurs maisons se situent à droite de la route bitumée passant devant le cimetière et allant vers Rosso. Qui sont-ils? Des déportés mauritaniens victimes du conflit sénégalo-mauritanien. Depuis 17 ans ils galèrent, depuis leur arrivée (en 1989), ils étaient dispersés dans les quartiers pauvres de Nouakchott. Une grande partie dentre eux occupaient à lépoque des terrains illégaux de la Kebba du marché de la mosquée marocaine. Dautres étaient rentrés chez-eux aux villages, après un grand calvaire, ils ont émigré à la capitale pour des raisons purement économique. Voici le témoignage de certains parmi eux. Une famille de 7 personnes, le père travaille pratiquement toute la journée, la mère surveille le ménage. Une fille étudie dans une école publique, un fils fait des études coraniques, les autres contribuent au financement du foyer. «Tout le monde se démerde pour arracher le gagne pain, depuis la déportation de mon époux, nous avons bénéficié daucun soutien, aucune aide. Avant nous étions dans la contrainte de louer une maison dans le 6ème arrondissement ; parfois nous narrivons pas à payer le loyer à la fin du mois. Cela nous a poussés à faire des économies pour acheter une maison dans ce quartier. Tout ce que je sais que lEtat ne nous a rien donné comme soutien. Nous entendons parler des aides par-ci par- la. Sincèrement nous ne savons pas comment les gens procèdent pour avoir des telles aides», précise Fatimetou Mint Samba la mère de cette famille. Pas loin de cette famille, une femme, la cinquantaine, habite seule dans une baraque, ses fils sont allés au village pour la cueillette, son mari était retourné au Sénégal, après la normalisation des relations en 96 ; cette famille a bénéficié, néanmoins, dun terrain car elle était parmi celles qui ont été transférées du quartier de la mosquée marocaine. Abboullahi Ould MBarek, chef dune famille de 11 âmes confirme quant à lui que «la majorité de sa famille travaille pour subvenir à leurs besoins. Deux filles ont pu continuer leurs études, les autres exercent des activités diverses. Lui-même est un ramasseur de coquillages. Ces coquillages rentrent dans la composition des briques de construction.» Emahatt Mint Abeidellah, divorcée de son époux déporté et mère de six enfants, passe son temps à ramasser le blé et le riz disséminés dans les rues à côté du port de lamitié de Nouakchott. Il sagit des céréales répandues en petite quantité suite au transfert des cargaisons vers les camions. Parfois, elle arrive à remplir un sac de 50 kilos, après «purification» du sac, elle se trouve avec 10 voire 15 kilos, ce que lui permet de les vendre aux marchés. Une autre divorcée, grâce au commerce de détail, assure a elle seule le fonctionnement de son ménage. Elle a la charge de 3 garçons et une fille. Son commerce lui permet une rente moyenne de 1500 Ouguiyas par jour. Ses fils vont à lécole. Elle est, dailleurs, déterminée pour que ses fils continuent leurs études. Elle nous a précisé que depuis 14 ans, la date de son divorce, na de soutien que ce commerce de détail, et que son mari ne leur donne rien depuis cette date. Toutes ces familles sont unanimes sur le fait quils nont bénéficié daucun soutien de lEtat. Certaines parmi elles ont essayé à lépoque de contacter des structures étatiques de la place, mais elles nont reçu aucun écho favorable, aucun soutien, rien que leurs mains et leurs maigres revenus. Pas même la compassion de ces nationalistes qui, aujourdhui, les utilisent comme prétexte. [EMAIL PROTECTED] Source La Tribune n°361via www.barrada.unblog.fr
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