et proposent des solutions de sortie de crise
C’est parce que les nouvelles autorités mauritaniennes ont pris des engagements 
fermes de se donner les moyens nécessaires pour un règlement définitif des 
questions des déportés et du passif humanitaire que les Mauritaniens de la 
Diaspora ont senti le besoin d’apporter leur pierre à l’édification d’une 
Mauritanie nouvelle, réconciliée avec elle-même. Une contribution faite sous 
forme de rapport, réalisé au mois de juillet 2007, et dont copie a été remise 
aux autorités du pays. 

Les Mauritaniens vivant en Europe ne veulent pas être en rade du processus de 
reconstruction de leur pays. Un pays déchiré depuis 1989 par une difficile 
cohabitation de ses composantes. Une situation qui avait fait que des milliers 
de négro-mauritaniens avaient été dépossédés, maltraités, déportés en dehors de 
leur pays de naissance. Dix ans après, les nouvelles autorités, arrivées au 
pouvoir par la grâce du coup d’Etat contre Ould Taya et le processus de 
démocratisation qui a été institué par Ely Ould Vall, ont pris la ferme 
résolution de faire revenir leurs compatriotes afin de recoller, 
définitivement, les morceaux du tissu social de la Mauritanie. C’est, selon 
eux, le seul gage pour assurer le développement économique, social et politique 
de la Mauritanie. 
  La volonté des autorités s’est manifestée par l’institution d’un comité 
interministériel pour le règlement du passif humanitaire et du problème des 
déportés. Seulement, la mise sur pied d’un tel cadre ne semble pas suffisant 
pour une meilleure résolution de la situation. Suffisant pour que les 
Mauritaniens de la diaspora pensent à mettre sur pied un Comité de suivi et de 
gestion des préjudices, composé de différentes associations de Mauritaniens 
établis en France dont le Collectif des Anciens Militaires Mauritaniens en Exil 
(Came), lesFlam/Rénovation, les représentants de partis politiques et d’autres 
personnalités qui ont été contraintes à l'exil et parmi lesquelles, l’ancien 
président du Rathadev et journaliste, Oumar Dia, l’ancien gouverneur du Trarza, 
Ba Thierno Yacoub… 
  Selon les initiateurs du rapport, le traitement de la question du passif 
humanitaire et des déportés passe, en plus du jugement des autorités d’alors 
qui ont ordonné la répression, par des indemnisations. Et loin de s’arrêter à 
cela, ils ont proposé différents types de réparations qui pourraient aider à 
régler définitivement la situation. La première est ce qu’ils appellent ‘la 
diyya'‘ qui veut dire ‘le prix du sang’.Ce qui constitue, à leurs yeux, ‘se 
substitue à l’application de la peine capitale contre la personne qui s’est 
rendue coupable de meurtre’, expliquent-ils. Une répartition qui est destinée 
‘à soulager la peine des ayants droit de la personne tuée’. Car, constituant 
‘l’indemnisation du préjudice moral spécifique au meurtre non sanctionné par le 
talion’. Son application doit être systématique, soutient le rapport. 
Parallèlement à la diyya, conseille le rapport, ‘il convient, dans la mesure du 
possible, de restituer les dépouilles des personnes disparues à
 leurs familles pour que celles-ci puissent les inhumer conformément aux règles 
et prescriptions de la religion islamique’. 
  En plus de la Diyya, les autorités mauritaniennes doivent veiller à corriger 
les préjudices économiques. Une correction qui doit passer par une allocation 
‘sous forme de rente, capital ou pension à toutes les familles dont le chef a 
été tué ou a disparu’, pensent les signataires du rapport. Qui souhaitent que 
‘l’indemnité pour préjudice économique versée aux ayants droit des disparus 
soit proportionnelle aux revenus réels ou supposés de ceux-ci’. Et en cas de 
difficultés de justification par les ayants droits les membres du comité 
suggèrent que ‘la référence puisse être faite à la catégorie professionnelle à 
laquelle appartenait le disparu’. 
  Le rapport propose, également, ‘le remboursement de l’ensemble des biens 
mobiliers et immobiliers dont la perte est liée à la déportation : maisons, 
campements, terres cultivables, cheptel, objets de valeurs, commerce, activité 
artisanale.’ 
  Concernant les fonctionnaires, contractuels et autres agents de l’Etat et 
salariés du secteur privé qui ont perdu leur emploi lors des événements, le 
rapport propose ‘leur réintégration suivant un caractère rétroactif qui se fera 
par le paiement des traitements et salaires avec les arriérés mais aussi 
l’actualisation de leur grade et échelon, l’allocation d’une pension de 
retraite pour les fonctionnaires et salariés atteints par l’âge légal ou 
conventionnel’. 
  Pour l’apaisement des souffrances et rancœurs, le comité demande à l’Etat 
mauritanien de donner les gages de sa volonté de promouvoir la réconciliation. 
Cela, en allouant à toutes les familles de déportés, aux rescapés des camps de 
la mort ainsi qu’à ceux qui ont été victimes des détentions arbitraires, sans 
avoir été jugés et condamnés, une indemnité pour préjudice moral. 
  Le rapport a, en outre, fait des propositions allant dans le sens de la 
réhabilitation des villages déguerpis, en faveur des enfants, des anciens 
détenus politiques et des exilés. Le rapport a, par ailleurs, demandé 
l’institution de cours relatant cette période agitée et tragique de l’histoire 
de la Mauritanie dans les programmes scolaires. Mais aussi, l’institution d’une 
journée nationale de souvenir et de recueillement à la mémoire de toutes les 
victimes tout autant que l’édification d’un mémorial en leur honneur. Des 
propositions pour la cohabitation harmonieuse des populations de la Mauritanie 
ont été aussi formulées par les rédacteurs du rapport. 
  Elh S. N. DIA 
       
  


       
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