CONFEDERATION GENERALE DES TRAVAILLEURS DE MAURITANIE CGTM
BP : 6164 Nouakchott ; Tél./fax : +222 525 80 57 ; courriel : [EMAIL PROTECTED]
Site Web: http://www.cgtm.org 
 
DECLARATION
 
Les travailleurs mauritaniens avaient fondé des espoirs motivés pour 
l’amélioration de leurs conditions économiques et sociales et le respect des 
principes et droits fondamentaux au travail au lendemain de l’aboutissement de 
la période de transition couronnée par des élections libres et démocratiques, 
les premières du genre dans l’histoire de notre pays ; et  qui ont permis la 
mise en place d’institutions représentatives de la volonté populaire.
 
La CGTM à l’instar de tous les acteurs politiques, économiques et sociaux a 
contribué, même modestement, à l’avènement de cette ère nouvelle, malgré 
l’impasse réservée au volet social par la transition.
 
Aujourd’hui, l’espoir d’antan cède malheureusement de plus en plus la place à 
des inquiétudes grandissantes quant à l’amélioration des conditions de vie et 
de travail des milliers de travailleurs dont les droits fondamentaux sont 
violés, bafoués et remis en cause d’une manière croissante et, ce sans que les 
pouvoirs publics ne réagissent conformément aux engagements qu’ils avaient pris 
de faire respecter la justice et le droit et d’assurer de meilleures conditions 
d’existence aux populations en général et dont les travailleurs constituent la 
force vive.
 
En effet, plusieurs sociétés et entreprises publiques sont en train, soit de 
disparaître, soit de connaître des privatisations et des restructurations dont 
le dénominateur commun est le licenciement des travailleurs sous une forme ou 
une autre :
 
1. Les employés de la Société Air Mauritanie viennent de constater amèrement la 
légèreté avec laquelle le sort de leur compagnie se joue avec la complicité des 
pouvoirs publics et dans l’opacité totale quant au  sort de centaines de 
travailleuses et travailleurs et leurs familles.
Créée depuis 1963, cette compagnie, symbole de la souveraineté nationale, a 
longtemps mobilisé la participation du contribuable mauritanien qui a consenti 
des sacrifices énormes pour la pérennisation de cet important outil de 
développement. La notification de sa liquidation aux représentants du personnel 
par le ministère de tutelle veut effacer toutes les traces de  mauvaise gestion 
qu’a connue cette société et qui a été à l’origine de cette crise financière 
grave, et en même temps jeter dans la rue des ressources humaines dont les 
compétences sont avérées et attestées par les experts de la navigation aérienne.
 
La CGTM estime qu’Air Mauritanie doit être sauvée de la mise à mort annoncée 
par la prise de mesures énergiques de redressement qui mettent en avant 
l’intérêt national et la préservation des emplois des travailleurs qui sont 
prêts à relever les défis s’ils sont associés à la gestion de leur compagnie.
 
2. Au niveau de la Société Nationale Industrielle et Minière des informations 
relayées par la presse locale  font état d’une éventuelle  cession par l’Etat 
de 30% de ses parts dans le capital de la société à des privés étrangers, et 
l’Etat n’a fait aucune réaction face à ces informations. Si cette option 
devrait se réaliser, on assistera au bradage d’un pan important de l’économie 
nationale pour lequel la nation et les travailleurs en particulier ont 
consenti, des fois au prix de leur vie, des sacrifices inouïs pour faire de la 
SNIM une société performante et productive, en un mot, la fierté de la 
Mauritanie.
 
3. Le Port Autonome de Nouakchott dit Port de l’Amitié entame une série de 
restructuration dont le redéploiement du personnel constitue une composante et 
qui s’est matérialisé récemment par l’organisation de tests de niveaux pour les 
postes de responsabilité. Le résultat de cette opération révèle l’amateurisme 
des experts et la persistance du clientélisme et du népotisme de la part de la 
direction générale de cet établissement, ce qui s’est traduit par la sélection 
des moins attitrés et des moins expérimentés à des postes stratégiques 
consacrant ainsi des pratiques qui avaient conduit depuis quelques années le 
PANPA à la situation anarchique actuelle.
4. La Société Mauritanienne de l’Electricité et la Société Nationale De l’Eau 
vont entamer très prochainement des programmes de restructuration dont les 
dommages seront très certainement un plan de dégraissage du personnel à l’image 
de ce qui s’est passé à la Mauritel S.A.
La CGTM est très indignée face à ces menaces qui pèsent sur les emplois de 
milliers de travailleurs qui sont les victimes de modes de gestion et de 
management chaotiques qu’ont connus ces sociétés et entreprises de la part de 
responsables véreux préoccupés par l’accumulation de biens et de profits  
personnels   sans jamais en répondre devant la justice.
 
La CGTM dénonce énergiquement le bradage du patrimoine économique national au 
profit de milieux d’affaires privés étrangers au détriment de l’intérêt 
national.
La CGTM tient le gouvernement responsable de cette gestion chaotique des 
sociétés publiques et para publiques et considère que les thérapies préconisées 
pour ces sociétés ne concordent nullement avec les engagements pris devant le 
peuple au moment de solliciter son suffrage.
 
La Mauritanie mérite de figurer dans la liste des nations soucieuses du devenir 
de leur peuple et de leurs travailleurs en leur garantissant des conditions de 
vie et des emplois décents et la préservation des secteurs vitaux afin 
d’assurer un développement national durable.
 
La CGTM demande avec insistance au gouvernement de procéder aux audits de 
toutes les sociétés concernées afin de déterminer les responsabilités de leur 
mauvaise gestion et que les auteurs avérés en répondent devant la justice 
 
La CGTM appelle les travailleurs mauritaniens à se mobiliser et à rester 
vigilants face à ces plans machiavéliques qui hypothèquent dangereusement leur 
devenir et celui du pays tout entier et à se tenir prêts pour engager des 
luttes conséquentes pour faire entendre leur voix et faire respecter leurs 
droits.
 
L’injustice ne passera pas !
Non au bradage de l’économie nationale ! 
Non à la liquidation d’Air Mauritanie ; symbole de notre souveraineté !
Halte aux privatisations et aux restructurations aveugles !
Vive la lutte des travailleurs !
Nous vaincrons !
 
Nouakchott le 6 octobre 2007.
 
 Le Comité Exécutif 
 
_________________________________________


CONFEDERATION GENERALE DES TRAVAILLEURS DE MAURITANIE
CGTM
BP 6164 Nouakchott Mauritanie, Tel/ Fax + 222 525 80 57, 
mail : [EMAIL PROTECTED], Web : www.cgtm.org
 
 
 
COMMUNIQUE DE PRESSE
 
La Société SESAME, chargée de la sous-traitance de la sécurité à la SNIM, vient 
de procéder le 02/10/07 au licenciement de 17 travailleurs sur les 28 qu’elle 
utilisait sous le prétexte que ces derniers ont refusé de signer le récent 
contrat de travail qu’elle  leur a présenté.
 
En effet, la société SESAME fait travailler ses employés 12 heures par jour 
avec un salaire mensuel de 30.000 UM, violant ainsi les dispositions 
règlementaires en la matière car ces traitements ne correspondaient à aucune 
grille de gardiennage en vigueur dans notre pays.
 
C’est ainsi que les travailleurs ont saisi depuis le mois d’août 2007 
l’Inspection régionale du Travail de Nouadhibou et ont fait effectuer une 
contre expertise sur le calcul de leur traitement qui doit  normalement être de 
60.000 UM mensuellement.
 
L’employeur, informé de cette disposition légale, n’a trouvé d’autre réponse 
que de dire : << Moi, je donne 40.000 UM comme salaire, celui qui veut c’est 
ça, sinon c’est votre affaire>>.
 
L’inspection du travail n’a malheureusement pas levé le petit doigt pour faire 
respecter la Loi par la Société SESAME bien que les travailleurs aient recouru 
à ses services pendant une longue période.
 
 C’est ainsi que la CGTM a informé par écrit la Direction Générale de la SNIM, 
en tant qu’employeur principal solidaire de par la Loi à son tâcheron, et lui a 
demandé de rappeler à l’ordre SESAME, mais à ce jour, aucune suite ne nous est 
parvenue dans ce sens.
 
Pire, la Société SESAME a donc présenté aux travailleurs son fameux contrat 
qu’ils n’ont pas signé parce que non-conforme aux dispositions de la 
réglementation de travail dans notre pays et n’a trouvé d’autre alternative que 
le licenciement des 17 avec une confiscation de leur salaire dû qu’elle ne leur 
versera que s’ils  ne renoncent par écrit à toutes poursuites pour leurs droits 
et qu’ils rendent leur tenue de travail.
Pendant ce temps, l’Inspecteur de Travail refuse d’établir le procès verbal de 
non conciliation violant ainsi les dispositions de l’article 339 du Code de 
Travail qui stipulent que dans tous les cas, aucun conflit ne peut rester 
au-delà de 30 jours à l’Inspection du Travail , délai dépassé par la saisine 
faite par les travailleurs effectuée depuis le 26/08/07.
 
La CGTM dénonce avec la dernière énergie ces pratiques arbitraires que la 
société SESAME fait subir aux travailleurs en les licenciant abusivement et en 
confisquant leurs salaires dus et ceci devant une arrogance et une impunité que 
l’Inspecteur du Travail cautionne avec une complaisance manifeste.
 
La CGTM dénonce le mépris avec lequel SESAME traite les Droits de Travail en 
vigueur dans notre pays et appelle le Gouvernement à prendre les mesures 
rigoureuses pour faire cesser ces violations répétées des Droits de Travail qui 
commencent à devenir une monnaie courante.
 
La CGTM appelle les travailleurs à resserrer leurs rangs et à se mobiliser 
davantage pour faire respecter leurs Droits à travers leurs luttes et leur 
solidarité agissante.
 
 
 
Nouakchott, le 07 octobre 2007.
 
Le comité exécutif
 
 
L'actualité syndicale en Mauritanie
http://cgtm.org
_______________________________________________
M-net mailing list
M-net@mauritanie-net.com
http://mauritanie-net.com/mailman/listinfo/m-net_mauritanie-net.com

Répondre à