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- Nouakchott contre Woodside ( Jeune Afrique-L'Intelligent )
-Démissions en séries à Woodside ( nouakchoutt-Info )
- La baraka pétrolière ( Jeune Afrique-L'Intelligent )
 
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Nouakchott contre Woodside
Jeune Afrique-L'Intelligent du 19 au 25 février 2006 par Abdellah Ben Ali
Dimanche 5 février, les Mauritaniens ont appris l’ampleur du différend entre leur pays et la société australienne Woodside, chef de file du consortium qui exploite leur or noir. Dans un discours radiotélévisé entièrement consacré au litige, le président Ely Ould Mohamed Vall a en effet exprimé, ce jour-là, le refus de Nouakchott d’être « spolié » et sa détermination « à défendre fermement, continuellement et en toutes circonstances les droits du peuple et les intérêts du pays »
Que reproche-t-on à la firme australienne ? Son « entêtement » à vouloir se prévaloir des quatre avenants au contrat initial de partage de production pétrolière liant les deux parties. Signés par Zeidane Ould Hmeida, ex-ministre de l’ancien président Maaouiya Ould Taya (renversé le 3 août 2005), ces textes additifs sont récusés par Nouakchott en raison de leur « illégalité », mais aussi de « l’énorme préjudice » qu’ils portent aux « intérêts nationaux ».
Pour étayer sa version des faits, le gouvernement a démontré que les avenants étaient antidatés. En effet, les quatre textes n’ont été signés par Woodside que le 14 février 2005, soit deux semaines après le vote de la loi autorisant leur approbation. Au Conseil des ministres comme au Parlement, Ould Hmeida - arrêté et inculpé le 16 janvier - a présenté les documents comme étant de « simples avenants d’extension de durée de validité » du contrat initial alors qu’ils introduisaient, en réalité, de substantielles modifications à celui-ci. Comment ? « En allégeant les mesures de protection de la flore et de la faune maritimes, en minorant la fiscalité pétrolière, en réduisant la part de l’État du profit-oil, en écartant les opérateurs nationaux du secteur pétrolier et en déchargeant Woodside d’importants travaux d’exploration », peut-on lire dans un communiqué rendu public, le 13 février, par les avocats de l’État mauritanien.
La dénonciation publique des avenants en question par les autorités mauritaniennes traduit l’irritation de Nouakchott face à l’attitude de Woodside qui, après des semaines d’échanges aussi discrets qu’intenses, continue de considérer ces documents comme « appropriés, valides et exécutoires pour chaque partie ». L’affaire pourrait être soumise à l’arbitrage du Centre international du règlement des différends d’investissements (Cirdi) et de la Chambre de commerce international (CCI) à Paris. Mais, dans ce cas, les Mauritaniens sont obligés, selon les termes du contrat initial, d’attendre un délai de trois mois après la notification du « différend » à leur partenaire. D’ici là, la poursuite judiciaire engagée contre Ould Hmeida pour « faux, usage de faux et corruption » aura vraisemblablement abouti. La défense de ce dernier semble n’avoir, pour le moment, qu’une seule objection procédurale : l’ex-ministre doit être traduit devant une cour spéciale de justice et non pas devant un tribunal ordinaire, comme envisagé actuellement. Ce que contestent les avocats de l’État qui considèrent que la position du camp adverse reflète une reconnaissance implicite que « les faits sont avérés et que leur imputabilité à l’accusé est établie ».
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Démissions en séries à Woodside
Nouakchoutt-Info du 22 février 2006
 
Les implications de l’affaire Zeidane Ould Hmeida continuent de faire des vagues. Parmi les personnalités auditionnées mercredi par le juge d’instruction, Me Sghaer Ould M’Bareck, ancien premier ministre du gouvernement Taya. On apprend au même moment que deux pontes de l’entreprise Woodside ont remis leurs tabliers. Quels liens ont ces deux affaires?

De source autorisée, on indique que malgré les apparences, les autorités mauritaniennes et Woodside sont près de trouver une solution qui ménagerait tout le monde. Mais rien n’est encore sûr. Sur le terrain, les conséquences de cette affaire remontent à l’ancienne équipe gouvernementale dont le chef, Me Sghaer Ould M’Bareck, a été auditionné sur les conditions de la conclusion des avenants objets du litige entre l’Etat mauritanien et l’entreprise australienne Woodside, qui a mis en relief l’existence du pétrole en offshore dans le pays.

Me Shgaer Ould M’Bareck a été entendu le même jour que la parlementaire du RDU, Mme Nouma Mint Mogueya, convoquée comme témoin dans l’affaire. Certains parlementaires arguent ne jamais avoir débattu, en plénière en tout cas, des avenants objets du litige.

Quelle responsabilité l’ancien premier ministre a-t-il dans l’affaire?

Depuis le déclenchement de cette affaire, tout le monde ou presque, sentait la nécessité d’une explication de l’ancien chef du gouvernement, Me Sghaer Ould M’Bareck sur les conditions de signature des avenants modificatifs du contrat de partage. Ce sera donc en fonction du mode de gestion du dossier pétrole, que les véritables responsabilités peuvent être mises en évidence. Dans ce cadre, le juge d’instruction, Gemal Ould Hamza, ne manquera certainement pas, de tenter de comprendre la nature des liens entre l’ancien chef du gouvernement et des ministres qu’il avait, en apparences, sous sa tutelle. Cette délimitation des responsabilités permettra peut être encore de mettre en évidence "les complicités " dont l’actuel gouvernement a parlé sans procéder à de nouvelles arrestations. "Zeidane Ould Hmeida", s’il est établi qu’il est coupable de ce qu’on lui reproche aujourd’hui, n’a certainement pas agi seul. D’où l’intérêt de l’instruction. "Tous ceux qui seront reconnus comme étant impliqués dans cette affaire devront en répondre ", avait mis en garde, l’actuel Premier ministre, Sidi Mohamed Ould Boubacar.

Démissions en séries à Woodside

Depuis le début de cette affaire, l’ancien ministre du pétrole, Zeidane Ould Hmeida, semble être présenté comme un coupable. Ce qu’il n’est pas tant que les tribunaux n’auront pas statué sur son cas. Pour l’heure, il est important, dans cette nouvelle dynamique de respect des grands principes de droit, de laisser Zeidane Ould Hmeida jouir de la présomption d’innocence jusqu’à ce qu’intervienne une condamnation. Il est difficile aujourd’hui de se départager de positions assez passionnelles pour tout le monde. Néanmoins, les soubresauts de l’affaire Zeidane Ould Hmeida ne semblent pas confinés, si l’on en croit certaines sources, sur le sol mauritanien.

Deux démissions de taille essuyées par Woodside avec le départ, le 15 février, de Peter Van Rossun, directeur au conseil d’administration, suivi six jours plus tard de David Robert Martin, annoncent un malaise au sein de cette entreprise dont les découvertes pétrolières et gazières en Mauritanie, correspondaient comme une embellie pour elle. Depuis la crise ouverte avec les autorités mauritaniennes, et la visite en catimini de son PDG Don Voelte à Nouakchott, l’entreprise australienne y a laissé quelques plumes en bourse. Le report de l’exploitation et le climat malsain qui ont accompagné l’annonce de l’exploitation ont eu des répercussions négatives sur cette entreprise. L’absence remarquée, en dépit des déclarations d’intentions entre les deux parties, d’horizons clairs plongent encore ce dossier dans l’incertitude. Le contentieux juridico-économique entre les deux parties entame sérieusement le début des opérations pétrolières.

Si ce différend persiste, les deux parties finiront par s’en remettre à l’arbitrage du Centre international du règlement des différends d’investissements (Cirdi), et à la Chambre du commerce internationale (Cci), pour lui trouver une issue définitive. Une alternative à laquelle le gouvernement mauritanien semble s’être bien préparé d’autant plus qu’une condamnation de Zeidane Ould Hmeida pourrait entraîner une responsabilité civile de Woodside elle-même.

JD
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La baraka pétrolière
Jeune Afrique-L'Intelligent du 19 au 25 février 2006 par Samir Gharbi

Les premiers barils de brut seront livrés d’ici à fin février. Et, en 2010, la production devrait atteindre celle de pays comme le Gabon ou le Congo.

Chinguetti, Tiof, Banda, Tevèt, aujourd’hui ; Courbine, Dorade, Labeidna, Pélikan, Héron, Abolag, demain… Ces noms de poissons, d’oiseaux ou de villes sont aussi ceux de forages ou de gisements de pétrole situés au large des côtes ou sur le territoire mauritanien. Le premier devrait livrer ses premiers barils d’or noir à la fin de février, selon Brendan Augustin, représentant de l’opérateur pétrolier australien Woodside, voire avant, aux dires d’Aboubakr Ould Maroini, directeur général de la Société mauritanienne d’hydrocarbures (SMH). En tout cas, et indépendamment du différend juridique qui vient d’éclater (voir encadré), le pétrole devrait couler au rythme de croisière de 75 000 barils par jour (4 millions de tonnes par an) à partir de cette année et pendant neuf à dix ans, compte tenu des connaissances et des techniques actuelles. Car s’il y a un secteur rempli d’incertitudes, c’est bien celui du pétrole : les réserves gisent à plus de 2 000 mètres de profondeur et leur débit est constamment réévalué en fonction du rythme et des modalités d’extraction.
La Mauritanie deviendra donc cette année le dixième pays pétrolier africain, produisant trente fois moins que le premier (le Nigeria), mais presque autant que le Cameroun (80 000 b/j) et plus que la Tunisie (67 000 b/j). L’avenir est toutefois autrement plus prometteur si l’on en croit les divers échos qui parviennent de la vingtaine de compagnies qui participent à la recherche de l’or noir dans les bassins maritimes ou terrestres.
Les spéculations portent sur des réserves comprises entre 3 et 5 milliards de barils/équivalent pétrole (pétrole brut et gaz naturel) et les prévisions donnent une production de l’ordre de 250 000 à 300 000 b/j dès 2010, l’équivalent de la production actuelle du Gabon ou du Congo-Brazzaville. Car, après Chinguetti, il y aura Tiof, un gisement dix fois plus grand que le premier : plus de 1 milliard de barils de réserves, contre 123 millions pour Chinguetti. Viendra aussi le gaz naturel de Banda, ce gisement voisin de Chinguetti étant en cours d’appréciation, tout comme celui de Tevèt (pétrole)…
C’est bel et bien la baraka qui frappe la Mauritanie, un pays connu jusqu’à présent pour ses dunes, ses dattes, son excellent minerai de fer (10 à 11 millions de tonnes qui rapportent 200 à 250 millions de dollars par an) et ses ressources halieutiques (exploitées pour l’essentiel par les pêcheurs de l’Union européenne, laquelle paie une redevance annuelle de 110 millions de dollars).
De rares compagnies se sont intéressées au pays dans les années 1970, dans le prolongement des grandes découvertes pétrolières en Algérie et en Libye. Elles recherchaient donc la même chose : de grands gisements, sinon rien ! Elles bouchèrent les quelques forages et plièrent bagage. Les quelques traces d’huile n’étaient guère motivantes au prix du baril de l’époque (moins de 10 dollars). Ce que le commun des mortels ignore, c’est que les archives de la moindre exploration pétrolière ne sont jamais jetées, mais sauvegardées par les compagnies elles-mêmes et les pays concernés qui en reçoivent copie.
C’est par hasard qu’un explorateur indépendant, l’Australien Max de Vietri, intéressé alors par les mines d’or, tombe à la fin de 1994 sur les archives du ministère mauritanien des Mines et de l’Industrie. Avant de partir à la recherche de documents plus complets au siège même des compagnies à Houston, Londres et Paris. Il dépense quelques milliers de dollars qui se transformeront, dix ans plus tard, en millions…
Grâce à lui, une nouvelle aventure commence : la carte pétrolière est redessinée, des zones de recherche sont définies, des compagnies plus intéressées arrivent. Pendant ce temps, le prix du pétrole grimpe à 20, 30 et 40 dollars… Tout redevient possible. La première compagnie - et à ce jour la plus chanceuse - débarque en 1998 : l’australienne Woodside Petroleum. Un consortium est formé avec d’autres petites sociétés, Hardman, Roc Oil… Le premier forage sera le bon : le pétrole jaillit des entrailles de Chinguetti, à 80 km au large de la capitale, à 800 mètres de profondeur d’eau et 2 600 de profondeur de sol, le 13 mai 2001, à 5 h 30 du matin.
La bonne nouvelle est aussitôt transmise au président de la République… Et les consignes tombent : prudence, pas d’euphorie. Ce premier résultat doit être confirmé par de nouveaux forages, chacun d’entre eux coûtant entre 10 millions et 12 millions de dollars. Le secret sera respecté. Jusqu’en décembre 2003, quand Chinguetti est déclaré commercialement exploitable. Mai 2004 : le projet est évalué : un minimum d’investissement de 600 millions de dollars, qui atteindra 750 millions en 2005. Et les choses sérieuses démarrent. L’État mauritanien prend une part de 12 % dans le consortium, ce qui lui permet d’être présent à tous les stades de l’activité, de l’exploitation à la commercialisation.
Max de Vietri fonde une nouvelle entreprise, Baraka, et s’associe avec un homme d’affaires mauritanien, Isselmou Tajedine, pour relancer l’exploration à l’intérieur du pays, à l’est, dans le bassin de Taoudeni, et au sud, à la frontière avec le Sénégal. Il n’est plus seul, mais entouré de plusieurs autres partenaires et concurrents, des firmes asiatiques (CNPCIM, Chine, Petronas, Malaisie), européennes (British Gas, Total, Dana, Respol)…
L’impact de cette manne pétrolière se fera sentir dès 2006 avec, selon le Fonds monétaire international, un taux de croissance économique de 26,9 % en termes réels (inflation déduite), contre 5,4 % en 2005. Le chiffre d’affaires de l’activité pétrolière devrait atteindre entre 850 millions et 1 milliard de dollars (pour 18,6 millions de barils exportés). L’État compte engranger - fiscalité et royalties - 180 millions de dollars, soit 22,5 % de ses recettes totales en 2006. Des augmentations de salaires sont promises aux fonctionnaires, des projets sociaux et économiques qui attendaient depuis longtemps peuvent être lancés… La mission du FMI qui s’est récemment rendue à Nouakchott (17-28 janvier) a exprimé sa satisfaction, mais reste prudente : elle retournera fin avril-début mai pour s’assurer que les promesses de bonne gestion et de transparence des deniers publics sont tenues.
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