Chers tous,
Veuillez trouver ci-dessous la motion qui vient d'être adoptée par le
Centre Gilles Gaston Granger (UMR 7304, CNRS / Aix Marseille Université)
et les modalités d'action votées par ses membres.
Bien cordialement
Philippe Abgrall
*Motion du Centre Gilles Gaston Granger (UMR 7304)*
*Contre le projet actuel de Loi de Programmation Pluriannuelle de la
Recherche (LPPR)*
/Elaborée en bureau scientifique le 20 février et votée le 02 mars 2020/
Les membres du Centre Gilles Gaston Granger UMR 7304, solidaires des
mouvements sociaux en cours pour la défense des services publics,
tiennent en particulier à affirmer leur opposition au projet de loi de
programmation pluriannuelle de la recherche. Ils dénoncent, dans les
orientations contenues dans les rapports préparatoires des groupes de
travail :
·la remise en cause du statut national des enseignants-chercheurs, la
dérogation à la procédure nationale de qualification par le CNU et la
fin de l’évaluation par les pairs ;
·l’accentuation de la concentration des moyens de la recherche aux
dépens des crédits récurrents nécessaires au temps long de la recherche
fondamentale, en raison notamment de l'évaluation des chercheurs et des
laboratoires en fonction de critères souvent discutables, et du
développement de la culture “projets” ;
·la fin de la clause d’accord des enseignants-chercheurs pour la
modulation de leur service, la fin de la référence aux 192 heures
équivalent travaux dirigés et de la rémunération des heures
complémentaires ;
·la précarisation des personnels de l’enseignement supérieur et de la
recherche via la création de nouveaux contrats précaires (CDI de
projet), la suppression du statut de maître de conférences au profit de
la mise en place d’un nombre extrêmement réduit de chaires d’excellence
selon le principe de tenure-track ;
·l’instauration d’un double régime de rémunération qui ajoute, au
système d’une grille de salaires commune et liée aux statuts, un système
de rémunération négociée au cas par cas, libre et non plafonnée (sur le
modèle des chaires environnées, stars, etc.) ;
·le financement de l’ESR par le projet de réforme des retraites, avec
l’instauration, notamment, des primes à la performance accompagnées de
« promesse » de revalorisation des salaires appuyée sur la très forte
réduction des cotisations patronales ;
En réponse à ces attaques manifestes contre le service public de
l’enseignement supérieur et de la recherche, ils proposent que soient
institués :
·un service statutaire à 150h annuelles ;
·une année sabbatique de droit tous les 5 ans ;
·la limitation du temps perdu à répondre aux appels à projets en
augmentant les dotations de base des laboratoires à niveau de couvrir
70% des frais de recherche (hors salaires permanents et infrastructures) ;
·le renforcement du soutien technique et administratif des équipes de
recherche sous la forme de supports propres à ces équipes (et non
mutualisés, ce qui alourdit encore la tâche pour les EC et chercheurs),
avec le remplacement automatique d’un départ par un autre recrutement ;
·le remplacement de l’évaluation /a priori/ de la recherche
(caractérisée par l’évaluation des projets en amont) par une évaluation
qualitative de ce qui est réalisé ;
·la liberté donnée aux laboratoires d’utiliser le reliquat de leurs
dotations d’une année sur l’autre, par un assouplissement des règles
comptables de l’administration publique pour tenir compte du temps de la
recherche ;
·le maintien et le développement des appels blancs ;
·l’augmentation du nombre de recrutements permanents dans tous les corps
de l’ESR (compensation de tous les départs à la retraite sans remettre
les supports au pot commun, sur les disciplines et création de postes
pour les disciplines sous pression) ;
·l'instauration d'un pourcentage maximum de cours, cursus par cursus,
pouvant être assurés par des vacataires et la mensualisation du paiement
des vacataires ;
·l'allongement de la durée de financement des thèses, par son
alignement, dans chaque discipline, sur la durée moyenne constatée pour
mener à bien une thèse ;
·la suppression, à échéance de 3 ans, de tout abonnement aux revues
payantes, ce qui suppose, outre l'élargissement des logiques actuelles
d'édition ouverte, une modification profonde des pratiques d'évaluation
(basées sur la lecture des travaux et non le seul nom des revues et la
quantité des articles) ;
·la réintégration des services sous-traités au sein de l'ESR (entretien,
restauration, sécurité, accueil, services sociaux et de santé) ;
·l’amélioration de la condition des étudiants (augmentation des bourses,
augmentation des logements CROUS, gratuité des transports, frais
d’inscription maintenus au plus bas, etc.) jusqu’à suppression de la
précarité qu’ils subissent.
Les éléments ci-dessus ont été votés *à l’unanimité* des 26 participants
au scrutin (moins 1 personne, ne se prononçant pas (NSPP)), issus de
toutes les