Chers et chères collègues,
de la part du bureau de la section Philosophie (17) du CNU, voici les trois
motions qui ont été votées à l’unanimité la semaine dernière en assemblée
plénière.
Merci de votre attention,
Sophie Audidière
Trois motions adoptées à l’unanimité
Strasbourg, 22 mai 2019
Motion 1
La 17ème section du Conseil National des Universités, réunie à Strasbourg le 22
mai 2019, s’alarme de la possibilité d’une dérogation à la nécessité d’une
qualification préalable au recrutement à des postes d’enseignants-chercheurs,
ou de la suppression pure et simple de celle-ci. Elle prend acte du retrait de
la proposition d’amendement du 9 mai 2019 (n° 879) qui en soutenait la
nécessité, mais rappelle qu’elle s’opposera avec force à tout projet en
proposant à nouveau l’idée.
La qualification par le CNU garantit une évaluation paritaire, collégiale et
indépendante effectuée par des spécialistes de la discipline. Une dérogation à
la qualification nationale, ou une suppression de celle-ci, exposerait les
universités à des situations de partialité et à de multiples recours. Elle
affaiblirait notablement les statuts de la fonction publique d’État de
l’enseignement supérieur et de la recherche.
La 17ème section considère que non seulement toute mise en cause ou
contournement de la qualification porterait une atteinte très grave à l’équité
et à la probité des recrutements dans l’université et, à terme, à la qualité de
l’enseignement et de la recherche en France, mais qu’elle ouvrirait à la
possibilité d’un démantèlement des instances nationales d’évaluation.
Par ailleurs, la 17ème section s’alarme du communiqué du 21 mai 2019 publié par
la CPU, « La CPU. Pour une approche proactive de l’autonomie », qui formule
cinq propositions dont deux suscitent particulièrement l’indignation. La
première vise à la réduction des textes réglementaires qui déterminent le cadre
de fonctionnement des établissements supérieurs d’enseignement et de recherche,
et qui, de facto, fragilisent l’unité et l’homogénéité dans le traitement des
agents de l’enseignement supérieur et de la recherche ; le troisième point
s’attaque directement aux conditions de recrutement et de gestion des carrières
des enseignants chercheurs, en proposant à nouveau la suppression de la
qualification, la gestion des promotions de manière locale, et la remise en
cause du cadre statutaire des services d’enseignement et des missions.
Dans un contexte où le recours à des dispositifs contractuels est croissant,
tout nouvel assouplissement du cadre statutaire des enseignants chercheurs
fragiliserait considérablement les conditions d’exercice de leurs missions.
Motion 2
La 17ème section du CNU, réunie en assemblée plénière à Strasbourg le 22 mai
2019, s’alarme de la direction prise par la politique éducative et culturelle
du gouvernement Bolsonaro, qui vise notamment à ne plus accorder de financement
public à l’enseignement de la philosophie et de la sociologie dans les
universités fédérales brésiliennes. Non seulement cette politique repose sur
une conception étroite de l’enseignement et de la recherche fondée sur leur
rentabilité financière à court terme ; mais de surcroît elle cache
fondamentalement une volonté d’appauvrir la formation de l’esprit critique.
Cette politique remet en cause les nombreux échanges entre universités
européennes et brésiliennes, échanges qui depuis longtemps ont contribué au
développement d’un espace scientifique commun.
Motion 3
La section 17 du CNU, réunie en assemblée plénière à Strasbourg le 22 mai 2019,
s’alarme du sort réservé par certains rectorats à un nombre croissant
d’enseignants du secondaire auxquels des postes d’ATER, des contrats doctoraux,
post-doctoraux ou des postes de PRAG/PRCE ont été proposés par un établissement
universitaire.
Les refus de détachement de ces enseignants se sont multipliés cette année
encore dans plusieurs disciplines de Lettres et Sciences humaines, philosophie
comprise.
Ces refus pénalisent gravement les enseignants concernés et les départements
qui souhaitent les recruter. Les représentants du CNU tiennent à rappeler qu’un
Recteur d’Académie est également Chancelier des Universités et, à ce titre,
responsable de la totalité du service public de l’éducation.
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