Je transfÚre un message de Bernard qiu est arrivé dans ma boßte par
erreur.
C'est le terme '"intĂ©rĂȘt" qui recouvre des champs trĂšs
diffĂ©rents suivant l'endroit d'oĂč l'on regarde ce champ ! Philosophiquement il
est facile de dire qu'il n'y a pas d'action humaine qui ne réponde à un
intĂ©rĂȘt. "Je fais mon exercice parce qu'autrement je reçois une claque,
donc j'ai intĂ©rĂȘt Ă le faire". Pourquoi un enfant triche ? parce qu'il a
intĂ©rĂȘt Ă tricher, sans aucun doute. Si tu ne veux pas qu'il triche, il faut
que tu ĂŽtes tout intĂ©rĂȘt possible Ă la triche et non pas en mettant un intĂ©rĂȘt
Ă la non triche (punition terrible !) Pour cet exemple de la triche, dans la
pratique, Ă l'Ă©cole, c'est trĂšs facile.
Ceci dit, le seul qui puisse répondre à ta question, c'est
l'enfant. Le problĂšme c'est que l'enfant, pas plus que nous, ne se pose la
question avant toute action ! et si l'on se posait la question, pour la plus
grande partie on ne serait pas trÚs capable d'y répondre... à moins de faire
une analyse Ă chaque fois.
On peut distinguer l'intĂ©rĂȘt qui est celui de l'Ă©vitement
(éviter les conséquences d'une non action) de celui qui est satisfait dans
l'action. Au moins Ă l'Ă©cole, il fauit que l'enfant trouve de l'intĂ©rĂȘt dans
les propositions d'action de l'adulte (ça c'est le cas général de l'école et
alors il faut mÎÎtiver !) ou, dans l'utilisation d'outils proposés par
l'adulte qui permettront... son action, l'organisation ou la gestion de son
action donc la satisfaction de ses intĂ©rĂȘts (lĂ ce n'est pas motiver qui est
nécessaire mais démontrer par l'usage). Il y a donc dans le problÚme posé par
Philippe un dĂ©callage (un dĂ©placement) quant Ă l'intĂ©rĂȘt en
lui-mĂȘme : je peux trouver un intĂ©rĂȘt direct et sa satisfaction en
Ă©crivant, peignant, clouant, criant, chantant... pas en remplissant un plan de
travail ou autre outil. Mais peut-ĂȘtre que grĂące Ă cet outil je vais pouvoir
satisfaire un grand nombre d'intĂ©rĂȘts.
La question peut se poser alors peut-ĂȘtre de cette façon en
deux parties : 1/ "comment l'outil que je propose va rendre possible les
actions, réalisation d'actions, gestion d'actions dans le collectif,
provoquĂ©es par l'intĂ©rĂȘt de l'enfant ?" 2/" comment je vais faire
comprendre que l'outil proposé facilite la réalisation des actions
de l'enfant en satisfaisant ses intĂ©rĂȘts ? comment je vais faire pour qu'il
soit utilisĂ© ?". Le fait qu'en mĂȘme temps cet outil me serve pour telle
ou telle raison n'a rien de rĂ©biditoire, c'est mĂȘme l'idĂ©al : que le mĂȘme
outil serve plusieurs intĂ©rĂȘts ! D'autre part mon intĂ©rĂȘt Ă moi, enseignant,
c'est que cet outil m'aide aussi Ă aider l'enfant et Ă piloter le collectif.
Il y a bien alors convergence d'intĂ©rĂȘts.
De mettrre dans un plan de travail ou autre dénomination
"Brevet souhaitables", dĂ©ontologiquement, si on voulait ĂȘtre
pinailleur, n'est pas soutenable puisque c'est bien une forme de pression
insidieuse mais trĂšs forte ! A la limite, brevets obligatoires,
ce serait plus clair puisque le "souhait", c'est celui du maĂźtre et faire les
brevets a comme intĂ©rĂȘt direct de faire plaisir au maĂźtre ! bon, mais
nous sommes toujours dans une situation de compromis, de situation provisoire,
de passage, de processus de modification des comportements, des
représentations...
Alors, pour qu'il y ait appropriation de ce qui nous semble
momentanément important que l'enfant s'approprie parce qu'il nous semble
qu'ainsi il va pouvoir mieux satisfaire ses intĂ©rĂȘts et ainsi accĂ©lĂ©rer la
construction des langages qui le rendront autonomes (ouf !), pour qu'il y ait
cette appropriation on sait bien qu'elle ne se fera pas... naturellement ! Si
ça ne marche pas (l'appropriation), oĂč nous nous y sommes mal pris, ou notre
outil était incompréhensible, inutilisable ou inefficace ou alors ce n'était
pas le bon outil...
Mais l'appréciation de la valeur de l'outil organisateur en
question (plan de travail, journal de bord, pense bĂȘte, bingo, gingo...
twingo, tango...) ne se fait pas seulement par rapport Ă l'individu et la
satisfaction de ses intĂ©rĂȘts mais aussi par rapport au collectif. Il ne s'agit
donc pas de l'intĂ©rĂȘt de l'enfant mais de l'intĂ©rĂȘt de l'enfant dans le
collectif, en arriĂšre plan de l'intĂ©rĂȘt du collectif donc
!
Ah, quel intĂ©rĂȘt j'ai bien eu Ă rĂ©agir Ă ce message ???!!!!
parfois je me demande si on a bien intĂ©rĂȘt Ă trop chercher les intĂ©rĂȘts, on ne
sait jamais ce qu'on peut dĂ©couvrir ! Ce matin j'Ă©tais bien embĂȘtĂ©, Martin
n'avait pas du tout envie d'aller Ă l'Ă©cole, et, honnĂȘtement, il avait tout un
tas de bonnes raisons. On a cherchĂ© un moment ensemble quel intĂ©rĂȘt il pouvait
bien trouver pour monter dans la bagnole. Finalement il ne pouvait pas louper
d'aller jouer Ă la rĂ©crĂ© avec ses copains... et il est quand mĂȘme montĂ© dans
la bagnole. Foutue vie, ce qu'il ne faut pas faire pour un quart d'heure de
récré !
----- Original Message -----
Sent: Wednesday, October 05, 2005 6:37
PM
Subject: [3type] Recherche : les
intĂ©rĂȘts des enfants
Ici, http://philippe.ruelen.free.fr/CECM/Demarrage/demarrage.htm,
j'ai tentĂ© d'expliquer Ă moi-mĂȘme ;-) le dĂ©marrage d'une annĂ©e ou du moins
j'ai décrit grossiÚrement la maniÚre dont on a commencé cette année. Ca me
servira de point de départ et de réflexion pour les années
suivantes.
Cette discussion sur ce journal de bord/plan de travail et
notre souci pour que l'enfant se l'approprie vraiment me rappelle un texte
de Bernard Collot avait Ă©crit pour le congrĂšs de l'ICEM. Si je me souviens
bien - il prĂ©cisera lui-mĂȘme je pense ;-) on pourrait aussi dĂ©poser ce
document sur le site http://3type.marelle.org - il plaçait le
mot "intĂ©rĂȘt" au coeur de sa problĂ©matique :
QUEL EST L'INTERET POUR L'ENFANT
?
Et on pourrait poser cette question en permanence
......
Du coup, il m'est venu une idée. Pourrait-on tenter
de lister (Ă partir d'exemples concrĂšts) les intĂ©rĂȘts constatĂ©s qu'ont
eu des enfants à faire une activité ? Comme nous avons plein d'enfants et
qu'ils font des choses dans la journĂ©e, ça ne devrait pas ĂȘtre compliquĂ©
d'avoir des exemples ;-) Pour chaque cas, on mettrait Ă cĂŽtĂ© l'intĂ©rĂȘt
que l'enfant a eu à faire l'activité, sachant qu'il y en a toujours une !!!
de "pour Ă©viter de me faire taper par le maĂźtre" Ă "pour
passer le temps", on devrait trouver une multitude d'intĂ©rĂȘts, non
?
Quoi vous dĂźtes ?
Philippe Ruelen
C.R.E.P.S.C. (Centres de Recherches des Petites Structures
et de la Communication)
Vers une Ă©cole du 3Ăšme type
Bibliographie :
"Du taylorisme scolaire Ă un systĂšme Ă©ducatif
vivant"
"Vers une Ă©cole du 3Ăšme type"
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Wanadoo
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