Chères et chers collègues,


La séance du séminaire CIPh *Formes de « Nous ». Y a-t-il des individus
isolés ?* initialement prévue le 10 avril avec Alexis Cukier (Université de
Poitiers, Sophiapol/Paris Ouest, CIPh)

« Les *Nous* des collectifs de travail »

est *reportée* au mercredi 29 mai, 18h30-20h30, au Maltais rouge, 40 rue de
Malte, 75011 Paris.



La prochaine séance aura lieu le mercredi 17 avril, 18h30-20h30.

Nous aurons le plaisir d’entendre Elise Marrou (Sorbonne Université), pour
un exposé intitulé

« L’esprit de corps ».

*ATTENTION CHANGEMENT DE LIEU :*

Cette séance aura lieu à l’USIC, 18 rue de Varenne, 75007 Paris, métro
Sèvres-Babylone ou rue du Bac, salle Jean xxiii.

*Code porte : **02533.*

*Aucune inscription n’est requise pour ce lieu. Entrée libre dans la limite
des places disponibles*.



En espérant vous y voir nombreuses et nombreux, et avec mes excuses pour
les doublons.



Marc Pavlopoulos

Directeur de programme au Collège international de Philosophie

ciph.org



*Formes de "Nous". Y a-t-il des individus isolés? *


*Argumentaire général*


Un des traits saillants de notre début de 21è siècle serait l’effacement
des collectifs. L’idéologie néolibérale célèbre l’individu roi, unique et
souverain artisan de son destin, tandis qu’une certaine critique sociale
brosse le portrait d’un individu tragiquement isolé face à des dispositifs
sociaux, économiques et politiques de domination qui le broient.

Si elles divergent dans leur conclusion, ces deux analyses partent d’une
même prémisse : le sujet contemporain serait seul face à lui-même et face
au pouvoir (l’Etat, la Nation, « l’Empire »). L’effacement des « corps
intermédiaires » (syndicats, associations, partis politiques, églises,
etc.) expliquerait la résurgence très actuelle de régimes autoritaires
voire fascisants. Une pensée « de gauche » bon teint sonne alors le tocsin,
en appelant sur un ton de Cassandre à construire du collectif, du « lien
social », là où il n’y en aurait plus.

Mais cet appel est abstrait, incantatoire et vain. On ne peut construire
qu’à partir des pratiques effectives, qu’il convient avant toute chose
d’examiner de manière critique. Cet examen conduit à mettre en question le
postulat de départ : le collectif n’a peut-être pas autant disparu qu’on
voudrait le croire.

Dans ce semestre conclusif, des chercheuses et chercheurs venant de
multiples horizons analyseront des façons de dire et de faire « nous »,
dans différents champs de l’activité humaine et sociale (au travail, en
politique, en art notamment). Faut-il choisir entre faire *nous* et dire
« je » ? Suffit-il de partager une activité pour faire partie d’un
« nous » ? Le collectif s’oppose-t-il au sujet individuel ou au contraire
le soutient-il, voire le précède-t-il, y compris quand plus personne ne
*dit* « nous » ? Peut-on ne pas penser de manière collective, ne pas penser
à la première personne dite du pluriel ? Etc.

La solitude du sujet néolibéral pourrait n’être que l’effet certes très
réel, mais surdéterminé et somme toute bien fragile, d’un complexe d’idées
fausses. Partant d’une analyse à plusieurs voix de diverses formes de
« nous », nous tenterons de dégager des lignes théoriques permettant de
fracturer ce complexe.

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Pour toute question, la FAQ de la liste se trouve ici:  
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