Le 24 mai 2009 12:20, Christophe Lucas <clu...@altern.org> a écrit :
> Qui va aller tirer de la fibre dans le trou du cul de la France pour les
> beaux yeux embrouillés de certains à Paris ?

Tous ceux qui se rendent compte qu'ils ont besoin d'ammenager leur
territoire pour :
- retenir les jeunes
- dynamiser l'activité économique
- vivre avec leur temps
- créer quelques emplois pour déployer et maintenir ces infras

> Encore de la communication
> ? Après la communication, il faut des actes...

Note que ça remue pas mal de ce coté là, donc ça pourrait bouger assez
rapidement

> Qui ?

D'après le texte, les collectivités, au travers de syndicats mixtes
d'aménagement numérique. En accédant à plusieurs fonds pour débloquer
les budgets, et en exploitant l'infrastructure par mise à disposition
aux opérateurs privés, tout comme FT vends son cuivre, tu peux
ammortir un réseau fibre même peu dense en 10 à 15 ans sans faire
exploser les structures de coûts des offres grand public

> combien cela coute ?

Aujourd'hui, une prise optique en FTTH coûte en moyenne 1000-1200€. En
déployant de façon intelligente et cordonnée sur de gros volumes, on
peut espérer compresser cet investissement à 500-700€ / prise (coût
moyen, en rural ET urbain)

> Quand ? Comment ?

Bientôt, on l'espère tous, mais la couverture de toutes les zones
habitées du territoire national prendra au moins 10 ans et plus
probablement 15. Des volontés locales peuvent faciliter le
déploiement, mais on compte sur certains mauvais joueurs pour ralentir
ces initiatives.

> Il y a un support à part la fibre pour faire du très haut débit ?

La fibre, en mode point à point en tout cas, est le seul support à
l'évolutivité potentiellement illimitée. Il est possible de faire du
100Mb sur du point à multipoint, ou sur du câble coaxial, mais avec
une marge d'évolutivité très limitée et surtout pas de mutualisation
efficace possible. Reste le VDSL dont la portée est trop limitée pour
une utilisation autre que le FTTB / FTTC, peu compatible avec la
topologie et les possibilités d'accès au réseau FT.

Il est possible d'envisager une approche incrémentale : une fibre par
patelin puis du DSL, et le dernier Km dans une deuxième phase, mais le
prix des ports de DSLAM auquel on ajoute la location de la boucle
locale cuivre fait qu'il est plus intéressant de se passer de FT sur
ce coup là. C'est précisément à cause de ça qu'ils tirent à vue sur
tous les projets ou ils sont susceptibles de perdre le contrôle.

> C'est bien de faire croire aux gens qu'ils auront le Gig dans le fin
> fond de la Moselle, mais c'est qu'ils le croient ;-)

Et pourquoi pas ? Qu'est ce qui nous empêche de le faire ? Il faut une
infrastructure fibre, c'est indispensable pour le développement des
activités numériques et pour les nouveaux usages qui pointent leur nez
(non, pas la télé en relief, juste 2 ou 3 flux HD de qualité par
exemple). Quitte à déployer de la fibre, le fait de l'allumer en 100
ou en 1G ne change pas grand chose, si tant est que le backbone
encaisse la charge. Et pour cet aspect, il "suffirait" d'adopter une
architecture maillée plutôt que centralisée, de favoriser les intercos
transversales à la centralisation parisienne, et de profiter de chaque
POP frontalier pour aller chercher du transit chez nos voisins...


>
> A+
>
>> ------------
>> Proposition de loi relative à la lutte contre la fracture numérique
>> Texte de M. Xavier PINTAT, déposé au Sénat le 12 mai 2009
>> Thèmes : Aménagement du territoire / Recherche, sciences et techniques
>> Lire le dossier : http://www.senat.fr/dossierleg/ppl08-394.html
>>
>>
>> N° 394
>> SÉNAT
>> SESSION ORDINAIRE DE 2008-2009
>> Annexe au procès-verbal de la séance du 12 mai 2009
>>
>> PROPOSITION DE LOI
>> relative à la lutte contre la fracture numérique,
>>
>> PRÉSENTÉE
>> Par M. Xavier PINTAT,
>> Sénateur
>>
>> (Renvoyée à la commission des Affaires économiques, sous réserve de la
>> constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions
>> prévues par le Règlement.)
>>
>>
>> EXPOSÉ DES MOTIFS
>>
>> Mesdames, Messieurs,
>>
>> En matière d'internet à haut débit, l'Autorité de régulation des
>> communications électroniques et des postes dénombre actuellement quelque
>> 18 millions d'abonnés et la couverture numérique du territoire devrait
>> s'achever dans quelques années, vers 2012, en application du plan «
>> France numérique 2012 ». Malheureusement, une grande diversité affecte
>> les services offerts localement, selon que les internautes disposent
>> d'une bande passante de 2 Mbits/s à 10 ou 20 Mbits/s - maximum pratique
>> de ce que permettent les techniques DSL actuelles - et peuvent choisir
>> entre plusieurs opérateurs de services, ou doivent se contenter de 512
>> kbits/s pour les moins favorisés, n'ayant le choix le plus souvent que
>> d'un seul opérateur. Aux premiers, soit le tiers des abonnés, les offres
>> « triple play » pour, à la fois, surfer confortablement sur la toile,
>> téléphoner et regarder la télévision ; aux autres, simplement la
>> téléphonie et la navigation laborieuse sur le réseau. Cette disparité
>> devient insupportable pour les entreprises qui, ayant en général des
>> fichiers importants à s'échanger, sont tentées de délaisser les zones
>> pauvrement desservies, faute de pouvoir s'y développer.

Simple constat : face à l'inégalité des débits, qui limitent aux zones
les mieux desservis l'accès aux services à forte valeur ajoutée, la
mise en place d'une infrastructure publique qui permette un accès THD
pour tous augmentera sensiblement le taux de pénétration des offres
tripple play, VoD et de tous les services à venir, augmentant la
rentabilité potentielle de la R&D des opérateurs, et donc favorisant
l'investissement privé et l'innovation.


>> C'est pourquoi notre pays doit, dès maintenant, s'attacher à développer
>> l'accès au très haut débit, pour de nouveaux besoins que les maxima
>> précédents ne peuvent satisfaire : dans les foyers, télévision en haute
>> définition ou bientôt « en relief », téléchargement rapide de films,
>> utilisation simultanée de l'ensemble des équipements informatiques ;
>> dans les entreprises, le télétravail (10 % des salariés, mais 40 % au
>> Japon), l'échange de fichiers volumineux (catalogues, sous-traitance,
>> etc.) ; dans les services publics, les visio-guichets, la
>> visio-conférence, la vidéo-surveillance, les calculateurs en réseaux
>> pour la recherche, les espaces numériques de travail, les tableaux noirs
>> interactifs pour l'enseignement, etc. Pour cela, la seule technique
>> reconnue pérenne est la desserte en fibre optique des foyers (FTTH) ou
>> au moins des bâtiments (FTTB). La France, avec 4,5 millions de prises
>> FTTH/B installées, devance la Suède (2 millions) et l'Italie (1 million),
>> mais avec seulement 185 000 abonnés THD (4,1 % des prises), elle se
>> classe derrière ces deux pays (0,4 million d'abonnés ou 44,1 % des
>> prises en Suède ; 0,3 million ou 14,5 % en Italie) et utilise moins bien
>> son réseau que l'Allemagne (21,5 % des prises) ou le Danemark (14,5 %
>> des prises).

Les 4,5M de prises tiennent compte de la boucle locale câble, c'est
pour cette raison que le chiffre est trompeur. Les prises en GPON sont
elles aussi limitées, on a donc en réalité que quelques dizaines de
milliers de prises réellement exploitables.

>> Cette faible utilisation actuelle des prises installées devrait être
>> considérée comme un répit utile à la définition précise d'une stratégie
>> de déploiement de la fibre optique en France. Ce déploiement, estimé
>> pour l'heure à quelque 200 000 km, consiste essentiellement en dorsales
>> ou réseaux de collecte qui n'atteignent pas les habitations. Il est
>> probable que le déploiement FTTH/B complet sera du même ordre de
>> grandeur que celui des lignes de France Télécom, environ 900 000 km. Le
>> solde à déployer, en majeure partie dans les zones périurbaines et
>> rurales pour éliminer à terme tout risque de fracture numérique
>> vis-à-vis des zones fortement urbanisées actuellement seules desservies,
>> se heurte à l'importance des dépenses de génie civil qu'il faudra
>> consentir, entre 50 et 100 euros par mètre, voire plus, chaque fois que
>> les infrastructures existantes - fourreaux, cheminements souterrains
>> divers, supports de lignes électriques aériennes - ne pourront être
>> utilisées.

Le dimessionement sur la base d'un réseau cuivre est un mauvais point
de départ :
- La longueur d'une fibre ne doit pas excéder 10km entre l'abonné et
le NRO, mais en fonction de la densité de la zone, on y préférera des
portées de 2 à 5km, plus simples à déployer.
- Les dorsales doivent être prévues entre les régions et pas seulement
en étoile. Au final, on aurait plutot 1,2Mkm à déployer pour avoir un
réseau bien maillé et sans goulet d'étranglement.

Les déploiements aériens doivent tenir compte de la grosse différence
de coûts de maintenance face à l'enterré : j'aimerais avoir une
confirmation sur ces chiffres, mais il me semble qu'on est limités à
15 ans en aérien contre 60 en enterré. Quelqu'un a des retours sur les
durées de vie réelles des fibres en fonction des modes d'installation
?


>> La loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l'économie a
>> fourni quelques outils pour aider à ce déploiement : obligation des
>> opérateurs de cartographier leurs réseaux et leurs services, obligation
>> de « fibrer » les immeubles neufs et de mutualiser leurs infrastructures,
>> et dans les immeubles anciens, de laisser les occupants exercer leur
>> droit à la fibre ; la loi n° 2009-179 du 17 février 2009 pour
>> l'accélération des programmes de construction et d'investissement
>> publics et privés y a ajouté un droit de passage dans les réseaux
>> publics.

La première étape sur ce point sera d'établir un référentiel
géographique global pour que chaque acteur y renseigne ses
équipements. Ce système générerait automatiquement les RODP et
éviterait la sous évaluation systématique de la part des opérateurs.
Bien entendu, ceux-ci ne joueront pas le jeu, et des mesures
contraignantes doivent êtes adoptées dès le décret d'application.

>> Ces outils ne pourront être pleinement opérationnels que dans un cadre
>> qui permette de rationaliser le déploiement de la fibre optique. La
>> présente proposition de loi propose de le fonder sur :
>>
>> - la notion de schéma directeur territorial des communications
>>   électroniques en haut et très haut débit, à l'échelle minimale d'un
>>   département ou d'un ensemble de parties de départements représentant
>>   au moins une population de deux cent mille habitants, de façon à
>>   garantir une solidarité effective et efficace entre les zones denses
>>   et les zones à faible population ;
>>
>> - l'élaboration de ces schémas et, le cas échéant, la réalisation des
>>   investissements subséquents par des syndicats mixtes d'aménagement
>>   numérique associant a minima des autorités organisatrices compétentes
>>   au titre des services publics par réseaux filaires, c'est-à-dire des
>>   réseaux de communication électronique mentionnés par l'article L.
>>   1425-1 du code général des collectivités territoriales, ou des réseaux
>>   de distribution d'électricité mentionnés par ses articles L. 2224-35
>>   et L. 2224-36 (l'implication des autorités organisatrices de la
>>   distribution publique d'électricité apparaît en effet comme une
>>   condition sine qua non de la minimisation en zone peu dense des coûts
>>   de génie civil afférents au déploiement de la fibre optique, compte
>>   tenu de la très grande proximité technique et opérationnelle des
>>   réseaux de fibres optiques et des réseaux électriques, telle qu'elle
>>   est organisée par les articles L. 2224-35 et L. 2224-36 susmentionnés)
>>   ; afin d'éviter une multiplication inutile des groupements de
>>   collectivités, il est proposé d'inciter les grands syndicats mixtes de
>>   réseaux préexistants à étendre leurs compétences à l'élaboration de
>>   ces schémas, de préférence à la création de syndicats mixtes nouveaux
>>   ;

Ca, ça fait peur : vous voudriez que des électriciens et des plombiers
se mettent à gérer de la fibre ? Ca me rappelle les déboires de
certaines DSP de Vinci Networks...


>> - la mise en place d'une mutualisation financière à deux niveaux, sa
>>   réalisation au niveau du syndicat d'aménagement numérique entre zones
>>   denses et moins denses constituant un préalable obligatoire à une
>>   intervention du niveau national et un moyen de limiter son ampleur.
>>
>> Tel est l'objet de la présente proposition de loi.
>>

my 2cents

-- 
Jérôme Nicolle
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