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En Roumanie, l'Eglise reste en l'Etat Des voix s'élèvent contre l'imbrication entre les institutions, à l'école et dans la vie sociale. Par Luca Niculescu QUOTIDIEN : mercredi 12 septembre 2007 ** *Bucarest * de notre correspondant Après la chute de la dictature communiste en 1989, les icônes de Jésus et de la Vierge Marie ont remplacé, dans les écoles roumaines, les portraits de l'omniprésent «Conducator». L'enseignement de la religion est devenu obligatoire dans les écoles publiques, les popes aux longues barbes noires sont présents à peu près partout dans la vie collective, alors que les hommes politiques exhibent leur croyance retrouvée, en participant en grand nombre aux messes pascales et autres cérémonies religieuses. Sur le même sujet - Un successeur pour le patriarche<http://www.liberation.fr/actualite/monde/277776.FR.php> Pour couronner le tout, l'Etat paye en partie le salaire des quelque 14 000 prêtres orthodoxes, soit 42 millions d'euros par an. *«Le phénomène n'est pas singulier*, explique le professeur Daniel Barbu, de la faculté de siences politiques de Bucarest. *Dans d'autres pays de l'Est, comme la Pologne ou la Slovaquie, on est également passé du matérialisme dialectique à la ferveur religieuse.» * *«Chaos». «Il y a ambiguïté*, dénonce pour sa part Remus Cernea, président de l'ONG Solidarité pour la liberté de conscience. *Officiellement, il y la séparation de l'Eglise et de l'Etat, mais en réalité les deux institutions sont intimement liées.» *Les hommes politiques ont d'ailleurs tout intérêt à se montrer aimables envers l'Eglise orthodoxe. Près de 90 % des 21 millions de Roumains sont orthodoxes et la crédibilité de l'Eglise est impressionnante : plus de trois Roumains sur quatre affirment avoir confiance dans l'Eglise. Dans les villages - la Roumanie est à 40 % rurale -, le prêtre est un personnage incontournable. *«Ce qui nous dérange le plus, c'est l'enseignement religieux dans les écoles, *affirme Smaranda Enache, présidente de l'association Pro Europa. *C'est un enseignement confessionnel, où d'autres cultes sont parfois stigmatisés.»* En théorie, les inspecteurs du ministère de l'Education devraient veiller à ce que la religion soit enseignée de façon correcte. *«En pratique,* estime le professeur Daniel Barbu, *ces inspecteurs sont souvent eux aussi des prêtres. Ce n'est pas un vrai contrôle.» *Résultat : *«C'est le chaos*, estime Mircea Vasilescu, rédacteur en chef de l'hebdomadaire respecté *Dilema Veche* . *Dans certaines écoles, les élèves peuvent apprendre que les catholiques ou les protestants sont de mauvais chrétiens. Dans d'autres, on ne fait que prier. Enfin, on peut trouver ici ou là des professeurs corrects qui essaient de faire davantage un cours d'histoire des religions et non du catéchisme primaire.» * *Icônes. *En 2006, l'association de Remus Cernea a essayé de faire sortir les icônes des écoles publiques. Une tentative qui a provoqué un énorme débat en Roumanie. Le Conseil de lutte contre la discrimination a donné raison à cette demande, en réclamant l'enlèvement des icônes. Réponse du ministre de l'Education : ce n'est pas le ministère qui a mis les icônes dans les classes, ce n'est pas à lui de les enlever. Un procès est en cours. Le théologien Mihail Neamtu remet les choses dans leur perspective historique. *«La Roumanie n'a jamais connu de séparation réelle entre l'Eglise et l'Etat, sauf durant la parenthèse communiste. Après celle-ci, on est revenu à la tradition du XIXe siècle, c'est-à-dire l'enseignement de la religion dans les écoles publiques ,* affirme-t-il. *De plus, il ne faut pas oublier que pour les Roumains, l'Eglise orthodoxe a contribué à la formation de l'identité nationale. C'est une église qui peut exiger un statut à part.» * Le jeune chercheur milite cependant pour une séparation progressive. *«Les hiérarques doivent comprendre le caractère implacable du sécularisme et faire en conséquence.» * *«Une séparation de l'Eglise et de l'Etat serait de bon augure, tout d'abord pour l'Eglise elle-même, *estime Daniel Barbu. *Elle pourrait préserver sa crédibilité sur le long terme et devenir une voix critique de la société.» *Car même si l'Eglise jouit encore d'une énorme popularité, ses fondements sont menacés. Ces jours-ci, le Conseil national d'études des archives de la Securitate (l'ancienne police politique de la dictature communiste) se penche sur les dossiers des prêtres. Nombre de hauts représentants du clergé orthodoxe ont déjà avoué y avoir collaboré. *«L'église orthodoxe doit aussi apprendre à vivre au XXIe siècle,* estime Mihail Neamtu, *ne plus attendre l'aide de l'Etat, mais aller davantage vers les gens, en essayant de trouver des partenaires économiques ayant les mêmes valeurs pour ses uvres sociales.» * *Milliardaires. *Car, en dépit des apparences, l'Eglise orthodoxe roumaine n'est pas riche. Dans ces conditions, certains hiérarques font des compromis, comme de cautionner les uvres sociales de milliardaires controversés. L'exemple le plus connu est celui de Gigi Becali, un berger reconverti en homme politique, héraut du christianisme et, selon les sondages, deuxième personnalité la plus populaire, après le président Basescu Après les écoles, Remus Cernea veut faire sortir la religion des médias d'Etat. Il menace ainsi d'un procès la radio publique qui, chaque matin, commence ses émissions en récitant le «Notre Père». Le combat pour la laïcité n'en est encore qu'à ses balbutiements. [Non-text portions of this message have been removed] Sageata Albastra e cea mai mare tzeapa a transportului public! Yahoo! Groups Links <*> To visit your group on the web, go to: http://groups.yahoo.com/group/protest-ro/ <*> Your email settings: Individual Email | Traditional <*> To change settings online go to: http://groups.yahoo.com/group/protest-ro/join (Yahoo! ID required) <*> To change settings via email: mailto:[EMAIL PROTECTED] mailto:[EMAIL PROTECTED] <*> To unsubscribe from this group, send an email to: [EMAIL PROTECTED] <*> Your use of Yahoo! Groups is subject to: http://docs.yahoo.com/info/terms/