Ca ira jusqu'au niveau des postes de transformation moyenne-basse tension
(souvent entre 15kV et 25kV sur le primaire en entrée et 380V à 400V en
sortie) ?

En France presque partout on arrive jusqu'au compteur en 380-400V avec un
transfo abaisseur à 220-240V juste à côté (qui joue aussi un rôle
d'isolateur et de protection du réseau de distribution 380-400V : si c'est
une résidence rurale isolée, le compteur est avant le primaire du transfo
triphasé, et l'installation privée utilise 3 circuits séparés pour les
prises de courant ou l'éclairage, plus quelques prises triphasées fixes à
forte puissance pour le chauffage électrique, un chauffe-eau, certains
outillages électromécaniques des artisans ou agriculteurs, ou une prise de
chargement de véhicule électrique; l'équilibrage des phases se fait chez le
client là où en milieu plus dense on répartit les phases en n'en
fournissant qu'une par client et scindant les clients en 3 groupes, mais de
plus en plus ERDF installe du triphasé avec des télécommandes des appareils
de chauffage leur permettant de passer à une phase ou une autre pour
rétablir un équilibrage suffisant limitant les pertes de distribution et
les courants trop élevés sans les câbles causés par des déphasages
courant/tension trop importants causés par les "petites" consommations
individuelles sur une phase unique)

En France on a l'avantage d'être en 50 Hz et non 60 Hz comme aux USA, les
déphasages tension/courant, produits par les appareils électriques sont
comparativement plus faibles (en radians), ce qui diminue aussi les
courants générés dans les câbles entre deux points de distribution,
d'autant plus que la tension est double et donc à puissance égale
d'utilisation chez le client final ils provoquent 4 fois moins de puissance
perdue par le réseau de distribution par effet joule (ou par émissions
électromagnétiques) dans les câbles (et surtout dans les transfos de
distribution) dont la section peut également être plus faible (d'où
d'importantes économies de cuivre en France et nettement moins souvent
d'incendies électriques).

Après ces postes, les lignes sont presque invisibles quelques poteaux le
long des routes en campagne et en forêt, mais souvent enterrées ou en
façade en ville. la moyenne tension est bien plus souvent aérienne et en
grande hauteur, bien visible sur le terrain (mais on trouve des moyennes
tensions enterrées aussi en ville quand il n'est pas possible de les faire
passer en aérien devant les fenêtres et de planter des pylônes sur les
trottoirs; on n'est pas aux USA où les moyennes tension circulent en milieu
urbain suspendues par des câbles porteurs au dessus des larges avenues,
avec des câbles un peu partout en l'air dans les zones résidentielles ou
commerciales périurbaines où pourtant le trafic est dense ; et comme les
distances à parcourir sont beaucoup plus grandes vers les points de
distribution, fatalement c'est de la moyenne tension (d'autant plus que la
distribution finale en 110-120V ne permet pas le transport très loin sans
de très grosses pertes et des courants trop élevés, d'où ces images aux USA
où on trouve des tas de transfos et d'isolateurs qui crament et projettent
des gerbes d'étincelles au moindre coup de vent) !

En milieu urbain l'arrivée en 400V est un transfo unique dans la partie
commune des immeubles, avant la distribution et les compteurs individuels
en 220-240V monophasé. De fait cela ne pousse pas les fabricants
d'appareils électroniques à proposer des alimentation triphasées sans que
cela génére un surtout et une augmentation du poids des transfos.

L'idéal serait d'avoir des prises en courant continu sur les murs et que la
conversion et l'équilibrage se fasse dans un unique transfo centralisé.

Pour compenser, les constructeurs d'alimentation pour appareils
électroniques stabilisent ces déphasages en installant des batteries et
condos en parallèle (qui augmentent la consommation permanente), et des
selfs de protection en série sur les entrées primaires des transfos
individuels avant le régulateur de l'alimentation, et des condos en sortie
d'alim pour limiter les pics de courants dans le transfo d'alim (où ils
génèrent ces déphasages réinduits et amplifiés dans le réseau de
distribution). Les constructeurs ne font en revanche rien du tout pour les
appareils électromécaniques bon marchés (type aspirateur, robots de
cuisine, moteurs d'ascenseurs, réfrigérateurs/congélateurs utilisant un
compresseur à moteur tournant...), et pas plus dans les fours (notamment
pas les microondes qui consomment de façon très irrégulière avec de
nombreux pics).

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Une des motivations des compteur "Linky" d'ERDF (on le sait moins) est
aussi de mieux contrôler l'utilisation et faciliter l'équilibrage des
phases et réduire les pertes dans le réseau de distribution en permettant
un pilotage plus fin et plus dynamique des appareils connectés en triphasés
pour qu'ils passent d'une phase à l'autre (c'est possible sur les appareils
où la phase n'a pas grande importance, notamment le chauffage et
l'éclairage et la plupart des gros électroménagers à moteurs tournant, mais
aussi maintenant avec la plupart des gros appareils électroniques dotés
d'alimentation à balayage qui cherchent à minimiser les déphasages induits;
mais pas encore pour les petits appareils électroniques qui n'ont qu'une
prise monophasée).

Je ne comprend pas ceux qui s'y opposent sous prétexte d'émissions
radio-électriques alors que justement en limitant les déphasages, il y a
moins de pollution radio émise par le réseau de distribution qu'avec les
compteurs classiques qui ne régulent rien du tout et laissent passer (en
pure perte) des courants élevés de compensation des phases d'un point de
distribution à l'autre !



Le dim. 7 oct. 2018 à 21:49, François Lacombe <fl.infosrese...@gmail.com> a
écrit :

> Une info d'intérêt pour la liste : le pas des 1 000 circuits électriques
> de transport a été franchi ce soir, avec un gros changeset sur la région
> parisienne.
>
> Concrètement, un circuit est une continuité métallique permettant
> d'acheminer l'énergie. La connaissance des files de pylônes ne suffit pas
> pour déterminer les chemins de l'énergie.
> Ainsi on établi des relations entre deux ou trois postes électriques sur
> OSM pour représenter ces chemins.
>
> Quelques informations quantitatives sont dans ces tweets :
> https://twitter.com/InfosReseaux/status/1049019689333084161
>
> Une requête Overpass permet de retrouver ces relations facilement :
> http://overpass-turbo.eu/s/yUw
>
> Plus d'infos sur cette activité :
> https://wiki.openstreetmap.org/wiki/WikiProject_Power_networks/France
>
> Cela fera 10 ans l'année prochaine que les relations route=power sont
> utilisées sur OSM.
> Cette étape symbolique de 1000 circuits n'est pas une fin, il reste
> environ 250 circuits à ajouter pour que les tensions les plus importantes
> du réseau soient complètes.
> Le transport local et la distribution suivront, avec environ 30 000
> relations à créer !
>
> Bonne soirée
>
> François
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