Chèr.e.s collègues, étudiant.e.s et ami.e.s,

J'ai le grand plaisir de vous annoncer que prochaine séance du séminaire
Connaissances Interprétatives (
https://interpreter.hypotheses.org/programme-2019-20209)  aura lieu le
mardi 25 février, de 16h30 à 18h30, en salle E411 de la maison de la
recherche.
*Géraldine Sfez*, maîtresse de conférences en études cinématographiques à
l’Université de Lille et membre du CEAC (Centre d’Étude des Arts
contemporains), nous présentera un exposé intitulé : "*L’interprétation des
images. À partir d’Images du monde et inscription de la guerre d’Harun
Farocki (1988)*" dont voici le résumé :

*« Ma voie, c’est d’aller à la recherche d’un sens enseveli, de déblayer
les décombres qui obstruent les images » *: l’œuvre filmique d’Harun
Farocki (1944-2014) se présente explicitement comme un travail de
déchiffrement et d’interprétation des images. L’exemple le plus manifeste
est certainement son film* Images du monde et inscription de la guerre*
(1988) dans lequel le cinéaste allemand prend pour point de départ des
photographies prises en 1944 par les alliés lors d’une opération de
reconnaissance aérienne. En 1944, les photo-interprètes qui sont à la
recherche d’usines d’armement ne relèvent pas, dans le champ même de
l’image, la présence du camp d’Auschwitz. C’est seulement à la fin des
années 1970, suite au succès de la série *Holocauste*, que des agents de la
CIA exhument ces clichés et identifient avec précision les éléments
photographiés.

Comment penser, dans ce contexte, les conditions de lisibilité de l’image ?
Comment passer du non-déchiffrement de l’image à son interprétation ? À
quelles autres images associer ces clichés pour qu’ils puissent être *vus *?
Si, dans le travail de Farocki, « les images commentent les images »,
autrement dit si les images sont interprétées *par* des images, il s’agira
de s’interroger sur cette méthode interprétative et sur les opérations
cinématographiques spécifiques (cadrage et montage) qui la constituent. Il
s’agira aussi de voir dans quelle mesure le cinéaste se ressaisit d’une
méthode décrite comme *indiciaire* par l’historien Carlo Ginzburg et qui,
commune aux chasseurs, aux médecins, aux amoureux et aux joueurs de cartes,
consiste à repartir d’une image (ou d’une trace) pour en remonter le fil.
On analysera ainsi la manière dont cette démarche, qui requiert une forme
d’intuition et de familiarité avec ce qui est observé, se trouve mise en
œuvre dans *Images du monde et inscription de la guerre* et dans d’autres
films d’Harun Farocki.

Ce séminaire est ouvert à tout.e.s, de la L1 à l'éméritat, universitaire ou
non, à toutes les disciplines et sensibilités politiques, mais les limites
du respect de la diversité et du pluralisme.
Au plaisir de vous y retrouver et d'y échanger,
Amicalement,

Raphaël Künstler
https://univ-tlse2.academia.edu/RaphaëlKünstler

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https://www.vidal-rosset.net/mailing_list_educasupphilo.html
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        

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