Le 01/08/2012 08:53, Greg Villain a écrit :
> Plus sérieusement, j'ai tendance à croire qu'une partie de la faute incombe 
> aux RIRs et aux équipementiers:
> On connait tous (enfin j'eu connu….) les best practices de filtrages, quelle 
> est la raison pour laquelle elles sont parfois pas en place?
> Mes 2cents:
> - on trouve difficilement une info uniforme sur l'ensemble des registriez
> - pour chaque registry on a pas le même accès ni le même output
> - pour la plupart des équipementiers, c'est la misère d'automatiser de telles 
> mises à jour.

Je ne distribuerai pas les mauvais points, mais du point de vue
service-provider, c'est aussi très compliqué.

J'ai bossé quelques mois en fond sur des hypothèses de procédures et
projets pour remettre d'équerre les contacts et déclarations de quelques
dizaines de milliers d'inetnum et de domaines. J'ai pris pour ça un
échantillon de quelques centaines d'entrées pour lesquelles on avait
grosso modo 20% de données à jour (mais j'ai biaisé le truc, j'ai pris
surtout de vielles entrées, il me fallait un résultat pessimiste ;) )

La conclusion est sans appel : dans le meilleur des cas, on arriverai à :
-30% d'entrées à jour avec 2 années/homme de travail
-50% à jour avec 30 années/homme de travail
-65% à jour avec 120 années/homme de travail.

Pour grosso modo 12 ans d’arriérés. Sur les échantillons considérés on a
35% de contacts qui n'ont pu être joints en trois mois ou dont les
entités avaient disparues.

Sur les PA et PI client de /24 ou plus, c'est encore plus problématique.

On a détecté environ 40% d'inetnum sans route-records, et un bon 35%
avec des routes invalides (plus clients chez nous ou encore déclarés
chez leurs précédents upstreams).

Tout ça uniquement dans la zone RIPE, qui est sensée être de très loin
la mieux gérée.

La conclusion de cette petite étude a été claire et sans appel : ma
réponse initial au thread est inapplicable à cet AS sans un travail long
et coûteux ainsi qu'une refonte de nombreux process et moules du SI.

La cause principale en est un certain laxisme du à l'absence de
considération de l'importance du travail d'administration de ces
ressources. Ca coût des gens, donc de l'argent, et du SI. Ca impose
d'éduquer un peu les clients et d'avoir des clauses contractuelles
strictes quant à la destitution des allocations en cas d'absence de mise
à jour.

Sauf que pour la plupart des clients, les inetnums ont été achetés une
bonne fois pour toute et la question ne se pose plus. Pour rendre le
suivi administratif obligatoire il faut changer le modèle commercial en
imposant des frais administratifs récurrents sans quoi la gestion de ces
ressources serait une pure perte.

Et même comme ça, on voit (sur les domaines) que ça ne marche pas
forcement, surtout pour ceux qui ont été packagés avec une autre offre
et qui n'ont pas d’existence propre dans le SI comptable.

La deuxième conclusion que je tire de tout ça : si ce n'est pas déjà
fait, faites le ménage tant que c'est possible, au bout d'un moment ça
devient juste plus envisageable.

-- 
Jérôme Nicolle
06 19 31 27 14


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