Le 28/11/2023 à 16:10, Julien Issler a écrit :
Je pense qu'on a pas exactement le même profil, je suis dans un schéma plus indirect a priori, je ne suis pas directement client Covage mais pas client final non plus ; par contre je pense qu'on a le même besoin : de l'info précise et fraîche, voir anticipée (j'y reviens plus bas, toujours)

Si je puis me permettre, je pense que l'on touche ici à une problématique assez classique en matière de support lorsqu'on travaille en "indirect" : - Le fournisseur du service subissant le dysfonctionnement, ou en charge de sa réparation (ici, Covage, mais çà s'applique à d'autres) ne nous connaît pas, nous ne sommes pas son client, et on ne peut pas ouvrir de ticket directement chez lui. Si on parvient à le contacter, il n'est en théorie pas censé nous répondre (et, souvent l'humeur de l'interlocuteur, il peut même arriver qu'il nous envoie sur les roses). - Les seuls interlocuteurs que l'on nous propose sont de niveau client final : "Est-ce que vous avez redémarré votre box" ? Cà donne envie d'inventer un téléphone à distribuer des baffes... - Plus il y a d'intermédiaires dans la chaîne commerciale (entre là où se situe la panne et nous), moins l'information technique circule bien, et plus elle a de chances de se perdre en route. Or, nous sommes ingénieurs. On se fout de combien d'intermédiaires prennent une marge au passage (il faut bien que tout le monde paie ses salaires ou ses actionnaires, ce n'est pas le problème ici). En tant qu'ingénieurs, devant analyser une situation et prendre des décisions à l'instant t, nous avons simplement besoin de connaître les détails du problème technique, à la source. Car c'est seulement avec çà que nous pourrons prendre des décisions efficaces.

Je cite souvent en exemple une demande d'intervention pour un ADSL "opérateur tiers". Il y avait un problème sur la boucle locale. L'intervention, planifiée par l'opérateur tiers, m'est revenue 3 fois en erreur avec le motif "client absent au RdV", avec chaque fois, des délais de 48h. J'ai fini par aller me poster au rond-point à l'heure prévue, avec un gourdin :-) Lorsque j'ai vu passer une camionnette avec une échelle sur le toit, je l'ai coursée et je l'ai bloquée ! Le malheureux technicien avait, sur sa fiche, juste le nom du client (qui n'avait pas d'enseigne visible depuis la route), et comme adresse : RN193 (pour ceux qui ne connaissent pas, c'est celle qui va d'Ajaccio à Bastia). Aucun téléphone, aucune adresse mail. Donc : - Le malheureux technicien n'avait aucune chance de trouver, et remontait l'intervention en échec (vu ce qu'il devait être payé, il n'avait pas forcément non plus le temps matériel de faire une enquête de proximité pour trouver l'adresse exacte) - L'opérateur de la boucle locale ne faisait donc que remonter l'échec à l'OC - L'OC se contentait de relancer une demande d'intervention, m'accusant de ne pas avoir été présent lors des rendez-vous précédents !
- Moi, je faisais des bonds, et je parlais seul :-D
- A la limite, si on m'avait donné les constitutions, j'aurais pu dépanner tout seul, vu que, de toute façon, on m'a obligé à me déplacer 3 fois pour rien...

Dans une autre situation, avec un gros sous-traitant fibre et cuivre pour l'opérateur historique, lorsque je ne m'en sors pas avec la hotline de l'opérateur, il m'arrive d'appeler directement la conduite d'activité dudit sous-traitant. Voire d'aller taper à sa porte (ils ne reçoivent pas le public, mais on peut entrer par le dépôt). Cela permet de caler les détails de l'intervention (ou les raisons de l'échec).  Souvent, des explications simples permettent en quelques minutes d'y voir clair, par rapport au "téléphone arabe" de la hotline (sans mauvais jeu de mot) qui ne me retransmettait que des informations incomplètes voire fausses, après des heures d'acharnement au téléphone auprès des centres d'appel abscons. Il m'est même arrivé d'avoir des pièces qu'eux n'avaient pas...

Donc, oui, le SAV en indirect, c'est un vrai problème, et un combat quotidien, car nous avons besoin des informations à la source, et nous possédons les bonnes informations locales, mais les interlocuteurs ne nous connaissent pas, et donc, ne sont pas censés traiter directement avec nous.

La solution, je ne l'ai pas, et il ne m'appartient pas de la trouver. Ceci étant, ce serait sympa si les différents acteurs s'y penchaient. Car le statut de "partenaire indirect" ou de "prestataire technique" n'existe pas, et n'est reconnu nulle part. Personne ne sait qui nous sommes ni ce que nous faisons, quand on ne nous considère pas comme des intrus ou des concurrents déloyaux ! Or, faire en permanence des enquêtes de police, ou user de moyens détournés comme le post de noms d'oiseaux  sur FRnOG ou Twitter, pour trouver des coordonnées d'interlocuteurs, puis devoir faire de la psychologie (pour laquelle je n'ai ni compétence ni appétence particulière) lorsqu'on nous répond  "Mais comment avez-vous eu mon numéro ?", tout çà en y consacrant plusieurs  jours et beaucoup d'énergie, pour finalement échanger en moins de 5 minutes les bonnes informations entre "égaux techniques", à la longue, cela épuise...

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Bon courage à ceux qui sont impactés, aux équipes en charge du rétablissement, et aux chargés de comm' :-)



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