Le mardi 15 mai 2007

Québec en manque d’ambulances

Jean-François Néron

Québec


Ce n’est pas parce que vous êtes victime d’un arrêt cardiorespiratoire ou que vous baignez dans votre sang que vous devez être pressé. Les ambulanciers de Québec prennent en moyenne près de deux minutes de plus que la norme provinciale pour se rendre sur les lieux d’un appel urgent.

La situation est dénoncée depuis longtemps. Le plus récent rapport de l’Agence de la santé de la Capitale-Nationale ne montre pas de signes encourageants. Le temps moyen de réponse aux 14 441 appels urgents (priorité 1) reçus du 1er avril 2006 au 31 mars 2007 s’élève à 10 minutes 49 secondes. La norme provinciale est de huit minutes.

L’écart s’accroît pour les appels non urgents. Alors que la norme est de 10 minutes, le temps moyen de réponse est de 15 minutes et 25 secondes. « On ne crie pas pour le simple plaisir de crier. Avec plus d’ambulances, on diminue la mortalité », explique Mathieu Jean, relationniste de la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec (CTAQ). Toutefois, il se garde bien de dire que des gens pourraient avoir déjà perdu la vie en raison d’un temps de réponse trop long.

La CTAQ attend avec impatience la décision du ministère de la Santé de lui octroyer ou non la permission de mettre en service trois ambulances supplémentaires et d’embaucher une vingtaine de nouveaux paramédics. Actuellement, la coopérative compte 20 véhicules et 160 techniciens ambulanciers pour le Québec métropolitain. « Encore le mois passé, il a fallu faire venir des ambulances de la Beauce et de la Côte-de-Beaupré parce qu’il y avait 21 appels en attente », illustre M. Jean.

Depuis le 1er avril, l’ajout de deux ambulances (de 18 à 20 véhicules) enlève une certaine pression sur les temps de réponse, mais ça ne suffit pas. « ǒa paru, mais c’est encore minime parce qu’elles ne sont pas en service en permanence. Nous avons vraiment besoin de trois autres ambulances. »

Certes, l’ajout de véhicules aidera à améliorer le temps de réponse, ça ne veut pas dire pour autant que la norme provinciale sera respectée. Pour la CTAQ, le but est de s’en rapprocher.

Le coût de fonctionnement de trois véhicules supplémentaires s’élève à environ 1 million $ par année. Le ministère de la Santé devrait transmettre sa réponse au cours de l’été.

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--- SMU-L
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