Chers collègues, 

Veuillez trouver ci-dessous le programme de deux journées d’étude consacrées à 
la fonction d'exemplification des images.  Ces journées se tiendront à 
l’Université de Strasbourg, salle Pasteur du Palais Universitaire les Jeudi 23 
et Vendredi 24 septembre. 

Cette manifestation est organisée par Catherine Allamel-Raffin (AHP-PReST), 
Alexis Anne-Braun (Université de Franche-Comté), Sarah Calba (Laboratoire 
Hyperthèses et AHP-PReST), avec le soutien du Conseil scientifique de 
l'université de Lorraine et de la Maison Interuniversitaire des Sciences de 
l'Homme Alsace.



Dans Langages de l’Art, le philosophe Nelson Goodman identifie deux principales 
voies de la référence : la dénotation et l’exemplification. Un symbole dénote 
quelque chose dans le monde lorsqu’il y fait référence. Le mot « bleu » désigne 
l’ensemble des choses bleues. Un symbole exemplifie au contraire une propriété 
lorsqu’il possède réellement cette propriété et qu’il y renvoie (i.e. lorsque 
la possession de cette propriété n’est pas purement accidentelle). Par exemple, 
le symbole verbal rouge exemplifie la propriété d’être rouge, d’être en 
français et en police Unistra A bien qu’il ne dénote pas les choses rouges, les 
mots français ou une police particulière. Les images comme les mots ou les 
étiquettes verbales peuvent dénoter ou exemplifier des choses et des 
propriétés. Le portrait de Machiavel par Santi di Tito dénote un philosophe 
politique de la renaissance italienne et exemplifie toutes sortes de propriétés 
d’image (
 de couleur, de texture, d’ordre) qui pourront servir à le classer comme tel ou 
tel type d’image, appartenant à telle ou telle période historique, attribuable 
à tel ou tel artiste.

Bien sûr, ce qu’une image exemplifie comme propriétés, dépend fortement du 
contexte. Un même symbole peut fonctionner différemment selon la manière dont 
il est reçu et conçu. Un dessin de fleur, quoiqu’il dénote par ailleurs, peut 
dans certains contextes exemplifier certaines propriétés de dessin ou de 
touche. Ce sont ces propriétés qui permettent d’identifier des styles picturaux 
et qui donnent une valeur esthétique au symbole. En revanche, dans d’autres 
contextes, le dessin va exemplifier des propriétés de composition ou d’ordre 
entre les différents éléments de la fleur. Nous pouvons dire pour cette raison 
que le dessin sert d’exemple pour désigner une espèce botanique plutôt qu’une 
autre. Pour un historien enfin, ce même dessin va exemplifier des propriétés 
temporelles : avoir été réalisé à telle période, etc. Dans ce cas, le dessin 
fonctionne selon d’autres normes épistémiques encore. Ce qu’une image 
exemplifie exactemen
 t comme propriétés est la plupart du temps défini par l’usage.

Le rôle fondamental de l’exemplification en sciences et dans les arts a été mis 
en avant récemment par de nombreuses études en épistémologie et en histoire de 
l’art. Certaines questions, bien sûr, demeurent irrésolues : Pouvons-nous fixer 
des critères qui permettent de définir exactement, et dans toutes les 
situations, le genre de propriétés qu’exemplifie une image ? Pouvons-nous 
clarifier le rôle que jouent l’habitude, le contexte et les usages dans la 
détermination de cette voie référentielle ? L’usage joue-t-il un rôle plus 
accentué dans l’exemplification que dans la dénotation ? Qu’est-ce que cela 
change lorsque l’exemplification est imagée ou textuelle ? Certaines images 
endossent-elles plus que d’autres un rôle exemplificationnel (images 
scientifiques, artistiques ou informationnelles) ? Une image peut-elle 
n’endosser qu’une fonction d’exemple, sans dénoter quoi que soit (un peu à la 
manière d’un échantillon) ? Qu’es
 t-ce qu’être un mauvais exemple ? Ce qu’une image exemplifie comme propriétés 
peut-il évoluer dans le temps ? Cela change-t-il quoi que ce soit à l’identité 
de l’image et éventuellement à sa compréhension ou sa conservation (s’il s’agit 
d’une œuvre d’art) ? Que se passe-t-il lorsqu’une image exemplifie 
métaphoriquement une propriété ? Comment ce concept « d’exemplification » 
permet-il d’éclairer d’autres concepts décisifs de la science des images ou de 
l’épistémologie : exemplarité, style pictural, objectivité, information ?

Nous aimerions que cette journée d’étude embrasse à la fois des études 
empiriques et des analyses conceptuelles sur l’exemplification imagée. D’un 
point de vue empirique, on pourra se demander quelles sont les propriétés que 
doivent avoir les images issues de certains laboratoires (nanosciences, 
astrophysique, chirurgie ou paléontologie) en vue de constituer des exemples ? 
Qu'exemplifient- elles ? Pourquoi ? Ces interrogations pourraient bien sûr, 
avec un égal souci d’empiricité, être transposées à d’autres formes d’images 
(les croquis et dessins d’architectes, les diagrammes, les cartes, les images 
publicitaires et bien sûr les images artistiques). D’un point de vue conceptuel 
enfin, il serait opportun de contribuer à une clarification de la notion 
d’exemplification à partir d’une réflexion sur les images : interroger les 
rapports que cette notion d’exemplification entretient avec celles de 
dénotation, d’expression ou encore d’éc
 hantillon, de ressemblance et de schématisme.

Programme: 


Jeudi 23 septembre

 
Matinée 

10h00 Accueil des participants et mot d’introduction 

10h30 Sarah Calba (Université de Strasbourg, AHP-PReST UMR 7117) :
De quoi les images produites par les intelligences artificielles sont-elles 
exemplaires ?

11h15  Pierre Leveau (Université d’Aix Marseille, Centre Gilles Gaston Granger, 
UMR 6304) : 
Les macrophotographies de la Joconde : exemples, indices et symptômes9h30 
Catherine Allamel-Raffin et Jean-Luc Gangloff (Université de Strasbourg, 
AHP-PReST UMR 7117) :
Les images dans les publications scientifiques : un point de vue fonctionnel

12h00 Jean-François Diana (Université de Lorraine, CREM EA 3476) :
Penser la valeur esthétique des images par l’exemple

Après-midi 

14h00 Alexis Anne-Braun (Université de Franche-Comté) : 
Des photographies exemplaires : l’image, le réel et la norme

14h45  Jim Gabaret (Université Paris 1, ISJPS  UMR 8103) :
Une chose peut-elle être à la fois objet et exemple d’elle-même sans 
exemplification d’un sujet ? Le réalisme de Ferraris contre le constructivisme 
de Goodman

15h30  Pause

15h45  Guillaume Decauwert (Université de Grenoble, IPHIG-EA 3699)
Monstration et exemplification : les paradoxes de l’identité de l’image dans la 
première philosophie de Wittgenstein

16h30  Hervé Gaff (École National Supérieure d’Architecture de Nancy, LHAC) :
Portée et rôle de l’exemplification dans la signification par l’image et entre 
images

 
Vendredi 24 septembre

 
Matinée 

10h30 Céline Ruffin-Bayardin (Université Paris-Diderot, SPHERE UMR 7219) :
Une image peut-elle exemplifier le temps ?

11h15Nephtys Zwer (Groupe de recherche indépendant Visionscarto) : 
Les cartogrammes de l’Isotype

Après-midi 

14h00 Pauline Chevalier (Université de Bourgogne-Franche-Comté ; conseillère 
scientifique en délégation à l’INHA, InTru EA 6301) :
Notation géométrique et visualisation du ballet équestre : une exemplification 
de la fête et du pouvoir princier par l’abstraction

14h45 Delphine Desveaux (Bibliothèque historique de la ville de Paris ; 
directrice des collections Roger-Viollet) :
Y a-t-il une bonne ou une mauvaise « image » lorsque qu’une agence choisit d’en 
conserver quelques huit millions ? Des exemples au sein des Collections 
Roger-Viollet

15h30  Pause

15h45 Victor Monnin (Université de Strasbourg, AHP- PReST UMR 7117) : 
Pour une histoire du paléo-art

16h30 Catherine Allamel-Raffin et Jean-Luc Gangloff (Université de Strasbourg, 
AHP- PReST UMR 7117) :
Les images dans les publications scientifiques : un point de vue fonctionnel

17h15 Discussion finale



Lien pour assister à ces journées à distance : 

https://bbb.unistra.fr/b/all-hu7-2y5-zrq 
<https://bbb.unistra.fr/b/all-hu7-2y5-zrq>







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https://www.vidal-rosset.net/mailing_list_educasupphilo.html
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        

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