Il faut être clair: le FTTH en zone semi-urabine et rurale, ce sera plutôt 30 ans minimum que 5 ans !!!
Il faudra au moins 70G€ (source Idate), et au rythme actuel (moins de 2G€ par an), mous pouvez faire le calcul vous-même

Il ne reste que deux familles de solutions technico-économiquement acceptables:

1- en zone semi-urbaine: les NRA-ZO; quand l'ARCEP aura viré ce qui ressemble à une cuti corporatiste,
sous la pression des collectivités (elle l'interdit actuellement sous prétexte de "distortion de concurrence" - bel exemple de collusion oligopolistique pour ne rien faire, tout en restant "très propre sur soi" - en se plaignant officiellement de cette position). Ce serait pourtant, dans beaucoup de cas, un excellent compromis technico-économique

2- en zone peu dense (rurale et semi-urbaine en bande Q), seules les solutions wireless sont économiquement compétitives. mais:
- le WiFi (surtout en mesh) - en bande C - est atrocement mauvais (évanescent - manque de QoS ET de débit)
  Il mélange des accès indoor et outdoor, ce qui bride complètement la capacité des réseaus
  Les opérateurs abandonnet les uns après les autres
- le WiMAX (pas de scalabilité - car pas suffisament de bande de fréquence - en terme de capacité réseau) - réservé donc aux seules zones très rurales
A elles seules, ces deux technos sont dans l'impasse: on recherche des solutions pérennes sur 15 à 30 ans: par des bouche-trous sur 5 ans.
Pour les atteindre, il faut donc upgrader les canaux radio en débit ET DONC en fréquence hertzienne, pour générer une connectivité efficace: il faut donc passer au millimétrique (> 10 GHz), et en vue directe entre les abonnés et les BTS
D'ou la prise de position récente du C.G. des Hautes-Alpes pour un démonstrateur de service près de Gap, à base d'une couverture au sol en techno DVB-S (la techno  actuelle des duffuseurs satellite) en bande Ku (11.5 GHz) et Q (41 GHz)
Là, c'est du sérieux: du service (internet + TV) + du débit + de la capacité, en zone rurale, et à coût modique. Nous verrons la suite. Mais je suis d'accord qu'il faut dans tous lesz cas une attitude incitative à l'exploitation des fibres de transit sous-utilisées.
La sotie de la Fracture numérique viendra (si elle vient) de l'innovation technologique, pas de l'allocation de budgets pharaoniques.

En ce qui concerne le satellite, ce n'est qu'une pure position d'affiche. Le coût de prod est astronomiquement cher , et le déploiement n'est pas scalable au delà de quelques pour-cents de la population à couvrir, sans parler de la qualité de service (incompatible de bien des services attendus).

Les autres et buzz et  "promesses" ne sont que du vent dans les branches: elles n'engagent que ceux qui y croient

      Pierre



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Le 19/09/2010 11:32, Jérôme Nicolle a écrit :
Le vendredi 17 septembre 2010 à 10:16 +0200, michel hostettler a écrit :
Bonjour,

Dans une petite commune de la Haute-Vienne, située en pleine campagne, 
20% des citoyens (85 lignes) ne peuvent prétendre à plus de 512 kbit/s 
et encore 5% sont inéligibles à l'ADSL. Un NRA-ZO et un équipement WiMax 
ont déjà été installés pour desservir les autres foyers.

Quelles pourraient être les possibilités technologiques à 5 ans pour 
couvrir la totalité de la zone communale ?
5 ans laissent pas mal de temps, on raisonnerait plutôt à deux ou trois
ans, largement suffisants pour proposer quelque chose de viable.

Pour commencer, il faut revenir sur les choix qui ont été faits :

- NRA-ZO : sur des topologies éparses, ou toutes les lignes ne peuvent
être rendues éligibles depuis un seul point de raccordement, c'est une
approche stupide.

Non seulement cet équipement est financé par la collectivité, est
relativement cher (entre 100 et 200k€ facturés par FT), mais il empêche
toute concurrence (dégrouper un NRA-ZO n'est vraiment pas intéressant et
l'offre bitstream est économiquement trop fragile).

- WiMax : la "norme" française (pas la même fréquence que le reste du
monde) fait augmenter le prix des équipements, on arrive trop vite à 50k
€ pour la seule BTS

- Satellite : inadapté aux usages interactifs, les offres d'accès par
satellite sont juste une tentative des entreprises spécialisées de
sauver un parc en orbite pas assez rentable à leurs yeux.

Conclusion, soit ça ne marche pas, soit c'est horriblement cher, pas
évolutif, et clairement pas adapté au contexte d'ouverture de marché
dont on nous rebat les oreilles depuis 15 ans.

Reste deux technos, déjà prêtes et éprouvées :

- WiFi / TDMA : pas un simple WiFi, mais un protocole adapté sur du
matériel classique (voir www.ubnt.com), qui permet des déploiements
rapides à moins de 150€/foyer avec une capacité de 100Mbps par station.
Ces infras sont éventuellement mutualisables entre plusieurs opérateurs.

- FTTH : avec un cout moyen de raccordement de l'ordre de 800€/foyer en
zone très peu dense, on déploie pour moins cher qu'un NRA-ZO une
infrastructure durable, mutualisable et bien plus performante que ce que
France Telecom tente d'imposer aux collectivités. Mieux encore,
l'exploitation de la boucle locale ne se fait pas au seul bénéfice de
France Telecom donc peut être amortie par la collectivité.

Conclusion : il n'y a pas besoin de débat : on déploie du WiFi pour les
situations d'urgence, et de la fibre d'ici deux à cinq ans. Le reste,
c'est juste du domaine de l'arnaque.

Reste la question du raccordement de ce réseau au reste du monde, et ça
c'est une question à poser aux départements, régions et à tout opérateur
susceptible de posséder des infras traversant ces territoires. Vu la
mauvaise volonté de certains à proposer des offres de transport en
ouvrant des infras sous-exploitées, une règlementation incitative serait
la bienvenue. Mais au pire, la construction d'un raccordement de
quelques dizaines de km peut se financer avec la construction de la
poche FTTH.

@+


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