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1 bière pour Jérôme.

> Le 6 nov. 2015 à 14:00, Ducassou Laurent <laurent.ducas...@spaceshell.fr> a 
> écrit :
> 
> Chapeau bas pour avoir rédigé ça si vite et de façon si complète qui va à 
> l'encontre de tous les "gros acteurs" !
> 
> Le 06/11/2015 13:33, Jérôme Nicolle a écrit :
>> Plop,
>> 
>> J'ai préparé une réponse à la consultation ARCEP disponible à cet
>> adresse :
>> http://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/lignes-dir-ftth-rip-consult-oct2015.pdf
>> 
>> Vous êtes invités à reprendre tout ou partie du texte si vous êtes en
>> accord avec le contenu, et à le transmettre à fi...@arcep.fr avant 18h.
>> 
>> Notez que j'ai écrit ça rapidement, et pas tout bien relu, c'est pas
>> forcement optimal. Désolé.
>> 
>> @+
>> 
>> 
>> """
>> L'accessibilité des réseaux en fibre optique est un enjeu majeur pour la
>> survie du viviers d'opérateurs locaux et innovants. Plusieurs alertes
>> ont été transmises à l'ARCEP quand aux conséquences dangereuse du cadre
>> réglementaire actuel, entre autre lors d'une réunion qui s'est tenue le
>> 15 juillet 2015 avec l'unité d'accès fixe.
>> 
>> Question 1 : commentaire sur le contexte de la consultation
>> 
>> La consultation est présentée comme limitée aux réseaux d'initiative
>> publique, limitant ceux-ci à tout réseaux crée et opéré dans le cadre de
>> l'article L1425-1 du CGCT. C'est une erreur car cela exclu de fait les
>> réseaux des territoires dont l’aménagement a été implicitement délégué
>> par les collectivités à un opérateur privé par le fait que la
>> collectivité s'interdise l'exploitation d'un réseau rentable sur le-dit
>> territoire.
>> 
>> Il est essentiel d'intégrer au cadre réglementaire les réseaux déployés
>> en zones AMII pour deux raisons essentielles :
>> - L'octroi d'un monopole à un opérateur privé dans le cadre d'un
>> dispositif réglementaire est un avantage substantiel créé par une
>> décision publique
>> - Les collectivités en question se privent des recettes des réseaux des
>> zones les plus denses, sans aucune contrepartie, et par la même
>> s'interdisent le financement par péréquation du déploiement des zones
>> les moins denses. C'est donc une subvention déguisée par la création
>> d'un manque à gagner pour les collectivités.
>> 
>> La notion de monopole octroyé sur les zones AMII, bien que le dispositif
>> suggérait initialement que sa vocation était inverse, est entérinée par
>> le transfert des engagements de déploiement de SFR à Orange. L'opérateur
>> historique consolide ainsi son monopole en retournant un dispositif
>> prévu pour garantir la concurrence, au dépends des collectivités et du
>> régulateur.
>> 
>> Le cadre tarifaire et technique proposé par la présente consultation
>> doit donc impérativement s'appliquer non seulement aux RIPs du PFTHD
>> mais aussi aux "RIPs" indirects que sont les zones AMII.
>> 
>> 
>> 
>> Question 2 : des modalités tarifaires de l'accès passif à la boucle
>> locale optique
>> 
>> Les modalités de calcul de la structure de coûts prend en compte une
>> participation aux frais attenants au génie civil (fourreaux
>> essentiellement). Le montant proposé, de 2€/ligne/mois, est
>> disproportionné eu égard aux tarifs pratiqués dans les conventions de
>> location de génie civil. Ils ne devraient par ailleurs être exigibles
>> que lorsque le génie civil concerné est occupé dans le cadre d'une
>> convention en règle, ce qui est rarement le cas, et que les redevances
>> ou loyers sont effectivement payées, ce qui est encore plus rare.
>> 
>> Outre l'avantage octroyé à Orange par le laxisme de la gestion des
>> fourreaux et redevances d'occupation du domaine public par les
>> collectivités, cette généralisation de l'occupation sans droits ni
>> titres des fourreaux pose un problème de précarité juridique pour
>> l'ensemble des opérateurs de service et d'infrastructure. Un tel risque
>> est de nature à fragiliser les modèles d'investissement et doit être
>> adressé par le régulateur.
>> 
>> Tout déploiement privé ou public d'un réseau optique doit faire l'objet
>> d'un contrôle et inventaire clair des accessoires de voirie et
>> infrastructures d'accueil, idéalement par la mise en place d'un
>> dispositif à l'attention des collectivités qui permette l'assistance à
>> l'inventaire de leurs infrastructures et au recouvrement des loyers,
>> redevances et de leurs arriérés depuis 1998 par l'établissement de
>> conventions comprenant des accords de régularisation.
>> 
>> D'ici à ce que de telles mesures soient en place, il est inopportun de
>> prévoir une contribution aux coûts de génie civil dans la structure de
>> coûts car cela reviendrai à inciter à l'industrialisation du recel de
>> biens publics.
>> 
>> 
>> 
>> Les modalités de calcul évitent le problème des coûts cachés présents
>> sur les RIPs et autres réseaux obsolètes. Parmi eux, l'accès aux sites
>> de collecte impose généralement :
>> - Une couverture assurantielle à hauteur de plusieurs dizaines de
>> millions d'euros
>> - L'adduction de câbles à des tarifs prohibitifs de plusieurs milliers
>> d'euros de droits d'adduction
>> - La collocation d'un espace accueillant les équipements, avec
>> facturation de l'énergie à des tarifs 3 à 5 fois plus élevés que sur des
>> datacentres neutres
>> 
>> Le régulateur doit donc prendre en compte tous ces coûts cachés, qui
>> doivent être mentionnés dans les catalogues publics, et surtout imposer
>> que les fibres de collecte PRDM-PMZ principalement soient livrables sans
>> surcoût sur différents bâtiments appartenant à différentes entités afin
>> de prévenir la main-mise d'un opérateur à tendance historique et
>> monopolistique sur l'accès au réseau.
>> 
>> Par ailleurs, le dimensionnement des liens PMZ-PRDM est un faux problème
>> puisque la pose de surcapacités significative représente un surcoût
>> négligeable. Le régulateur devrait donc rappeler que l'obsolescence
>> programmée n'est pas la bienvenue, voir imposer que des capacités
>> significatives soient installées. Pour rappel de l'ordre de grandeur :
>> la pose d'un câble 36FO, fourniture comprise, a un coût de revient de
>> l'ordre de 6€/m, contre 7,2€/m pour un 144FO.
>> 
>> Enfin, et pour augmenter l'attractivité des réseaux et favoriser la
>> concurrence par la création de nouveaux acteurs, il est indispensable
>> que l'ensemble des informations préalables (emplacement des équipements,
>> zones aval de chaque répartiteur, points de livraison des collectes, et
>> bien entendu l'ensemble des tarifs) soient publiés et accessibles sans
>> surcoût à toute personne publique ou privé, par exemple dans le cas d'un
>> futur opérateur pas encore déclaré qui devrait monter le modèle
>> technique et économique lui permettant de démarrer une activité dans les
>> télécoms.
>> 
>> 
>> 
>> Question 3 : analyse comparée des modalités techniques entre réseaux
>> privés et publics
>> 
>> Les RIPs doivent, par la formulation du PFTHD, se conformer aux
>> spécifications techniques d'opérateurs déjà dominants. Cela ne contribue
>> pas à la création d'opportunité pour de nouveaux acteurs innovants, mais
>> contribue explicitement à la consolidation, sur fonds publics, d'un
>> oligopole fermé d'opérateurs privés.
>> 
>> Les usages sont amenés à évoluer avec la disponibilité de débits
>> supérieurs, donc les architectures techniques historiques des opérateurs
>> dégroupeurs ne sont plus nécessairement adaptées. Calquer la topologie
>> des réseaux FTTH sur celle du dégroupage xDSL est donc un non-sens du
>> point de vue d'un acteur qui chercherait à construire un réseau d'avenir
>> et non à augmenter la rentabilité d'infrastructures pré-existantes.
>> Cette considération est encore un facteur de consolidation de
>> l'oligopole et un frein à l'émergence de nouveaux usages ou nouveaux
>> modèles techniques et économiques.
>> 
>> 
>> 
>> Question 4 : niveaux tarifaires applicables aux RIPs
>> 
>> Une structure tarifaire suggérée aux RIPs doit, par souci d’homogénéité,
>> être tout aussi applicable aux réseaux privés. La distinction n'est pas
>> souhaitable car elle compliquera l'accès à l'ensemble des réseaux.
>> 
>> * Lisibilité et transparence
>> 
>> Le début de la section 3 mentionne une lisibilité des coûts et une
>> correspondance entre coûts réels et tarifs. Cela suppose que l'ensemble
>> des coûts de construction et d'exploitation d'un réseau soient connus et
>> vérifiables par l’ensemble des opérateurs clients et usagers (en leur
>> qualité de contribuable), et donc que des rapports précis sous formes de
>> données structurées soient mises à disposition du public.
>> 
>> Le secret des affaires n'est pas opposable aux coûts de déploiement d'un
>> réseau physique dans la mesure ou le nombre de sous-traitant impliqués
>> fait que les coûts réels sont connus d'un trop grand nombre de personnes
>> pour que la notion de secret soit encore applicable. Il n'en va pas
>> nécessairement de même pour les coûts liés aux équipements actifs.
>> 
>> La transparence des coûts permet naturellement de contrecarrer toute
>> tendance opportuniste telle que décrite aux paragraphes 5 et 6 du
>> chapitre III.1 .
>> 
>> 
>> * Notion de risques
>> 
>> La sécurisation de l'opérateur d'immeuble mentionnée au P9 du III.1 ne
>> devrait pas être une préoccupation du régulateur puisque le quasi
>> monopole d'Orange sur cette activité et la nature de ses relations avec
>> les gestionnaires des copropriétés assurent déjà une parfaite sécurité.
>> Cette considération ne devrait être applicable qu'en cas de distinction
>> entre l'opérateur d'immeuble et celui du PMZ.
>> 
>> Un opérateur souscrivant à une offre à long terme, cas évoqué au P10 du
>> III.1, (co-investissement ab-initio essentiellement) le fait en
>> considérant ses parts de marchés existantes sur la boucle locale
>> obsolète. Il n'y a pas de notion de risque, donc aucun dispositif de
>> protection à envisager.
>> 
>> 
>> * Spécificités de certains technologies
>> 
>> La technologie RFoG ne devrait pas être mentionnée ou même envisagée à
>> ce stade, car elle est spécifique à un opérateur qui, par ailleurs, n'a
>> pas pris la peine d'ouvrir son réseau à des modalités acceptables.
>> 
>> Prévoir que cette technologie soit supportée, au détriment éventuel de
>> technologies remportant un plus large consensus, serait faire droit à un
>> acteur qui méprise la nécessaire ouverture du marché et abuse de
>> monopoles locaux et de terminologies trompeuses.
>> 
>> Par ailleurs, un réseau PON correctement construit est naturellement
>> compatible, et les surcouts induit par la présence d'équipements RFoG ou
>> FTTLA (activation des armoires) ne doivent être supportés que par
>> l'opérateur souhaitant imposer cette technologie. Tout dispositif
>> spécifiquement payé par la collectivité pour les besoins d'un seul
>> opérateur constituerait une subvention ou la manifestation d'un favoritisme.
>> 
>> 
>> * Coûts de collecte
>> 
>> Dans cette analyse, l'Autorité semble ignorer que la plupart des
>> opérateurs d'infrastructure proposant des collectes sur leurs réseaux le
>> font en facturant des coûts de transport variable, accessoirement
>> largement supérieur aux coûts de transit IP mondiaux.
>> 
>> Il serait pertinent d'abolir ces modèles pour forfaitiser tout type de
>> collecte activée à des tarifs correspondants aux coûts de marché, et pas
>> uniquement ceux annoncés par le-dit opérateur d'infrastructure (i.e.
>> inférieur à 0,3-0,4€/Mbps comme base de calcul, tarif actuel du transit
>> IP global chez Cogent pour des ports 10Gbps).
>> 
>> En effet, la facturation excessive des frais de transport a pour effet
>> de freiner les usages plus que de contribuer aux investissements et
>> surtout à l'innovation.
>> 
>> Par extension, et vu les profils de consommation de bande passante sur
>> les accès résidentiels, 2€/mois est déjà un tarif excessif.
>> 
>> Les livraisons nationales ne sont pas pertinentes dès lors que
>> l'objectif de la régulation est de favoriser l'aménagement numérique du
>> territoire et la décentralisation des pôles économiques, correspondant
>> aux lignes directrices de la politique gouvernementale de façon
>> consistante depuis au moins 15 ans.
>> 
>> Il est donc nécessaire de différencier une livraison régionale
>> (adjacente au point d'échange Internet le plus proche) d'une livraison
>> nationale (pas nécessairement localisée en Ile de France).
>> 
>> 
>> * Généralisation du modèle
>> 
>> Puisqu'un opérateur naissant ne peut atteindre une masse critique dans
>> des conditions équitables sans l'accès aux réseaux des zones denses, et
>> que les modalités techniques doivent être homogènes sur l'ensemble des
>> réseaux pour limiter les surcoûts artificiels et le ralentissement des
>> déploiements de nouvelles offres de service, alors les livraisons
>> actives indispensables sur les RIPs doivent aussi être rendues
>> obligatoires sur les zones AMII.
>> 
>> 
>> Questions 5 à 8 : de la variabilité des tarifs et de leur harmonisation.
>> 
>> Tout dispositif exceptionnel, limité dans le temps ou soumis à des
>> conditions particulières complique les systèmes d'information et réduit
>> la lisibilité des offres. Ils sont donc à proscrire.
>> 
>> Le seul dispositif acceptable du point de vue d'un opérateur de service,
>> que ce soit d'un opérateur de RIP ou privé, serait l'effacement des FAS
>> pour raccordement initial d'un logement, car ce cas peut être assimilé
>> d'un point de vue économique à celui d'un logement déjà équipé.
>> 
>> Plus généralement, soit le tarif est bon dès le départ, soit il est
>> structurellement mauvais et un palliatif temporellement limité ne
>> saurait y palier.
>> 
>> L'évolution des coûts d'exploitation, tels que l'indice du coût de la
>> construction, peuvent néanmoins être pris en compte, mais sur une
>> périodicité tri-annuelle, pas moins. Cette réévaluation des tarifs ne
>> pourra avoir lieu qu'une fois les réseaux susceptibles de faire l'objet
>> de maintenances significatives, c'est à dire clairement pas dans les 10
>> premières années s'ils sont correctement construits.
>> 
>> L'harmonisation des tarifs est un objectif inéluctable à long terme.
>> Celle des modalités techniques d'accès est indispensable à court terme.
>> 
>> Il est commercialement plus aisé de gérer des différentiations
>> tarifaires locales que temporelles. Il est donc souhaitable que la
>> priorité aille à l'harmonisation technique (systématisation des offres
>> activées sur tous les réseaux).
>> 
>> Si un mécanisme de compensation doit être instauré, alors il doit se
>> faire par prélèvement sur les réseaux privés en situation de monopole
>> locaux dès lors que ceux-ci ne sont pas accessibles à des conditions
>> similaires aux nouveaux RIPs visés par le présent projet.
>> """
>> 
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> Liste de diffusion du FRnOG
> http://www.frnog.org/


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