Merci je me sens moins seul. :)

Vous croyez vraiment un seul instant que les GAFAM ont perdu de l’argent en 
passant à IPv6 ?

Bien au contraire, ils ont investi dans l’avenir et économisent chaque jour un 
pognon monstre.

Google, Cloudflare ou Apple ont de magnifiques articles qui expliquent pourquoi 
et comment IPv6 dans leur réseau réduit la latence, les pertes de paquets, 
voire la consommation électrique, ça fait des années…
IPv6 leur offre une flexibilité et scalabilité sans commune mesure. IPv6, c’est 
comme du switching à l’échelle de la planète (je simplifie largement, quoi 
que…). 
Le NAT, c’est une latence inutile, et ça impose la torture de planifier des 
plages IP (ou de s’en procurer). Certains en vivent ? Tant mieux.

Autre exemple, quand Apple fournit des serveurs APNS pour les notifications 
push à 2 milliards de devices, plusieurs fois par seconde, vous croyez 
sincèrement que ça marcherait en IPv4 uniquement ? 
Si les plages privées en interne vous suffisent, alleluia. Mais Internet sans 
IPv6, ça n’existerait pas tel qu’on l’a aujourd’hui, faut retomber sur Terre.

Si vous pensez qu’on fait des backbones en Terabit/s avec de l’IPv4 et des 
trames de 1500 octets ou moins, il est temps de prendre votre retraite, merci 
d’avoir contribué aux glorieuses années où on cherchait à améliorer le NAT pour 
éviter de lire des RFCs sur IPv6.
Vous pensez que Starlink fonctionnerait en IPv4 ?

Franchement, faut pas s’étonner qu’on héberge nos données les plus sensibles 
sur Azure, et que nos plans nationaux de Cloud souverains tombent à l’eau… ou 
qu’on pense encore qu’un satellite géostationnaire va fournir de l’internet 
partout.
Musk (que je ne supporte pas) a commencé à dire que les numéros de téléphone, 
c’était un concept du passé. Il n’a pas tout à fait tort, c’est le début. Quand 
RCS sera interopérable iOS-Android-WhatsApp et que sais-je ? On veut contacter 
une personne ou un service, pas un numéro...
Vous avez vu que le fondateur de ChatGPT cherche à lever 5000 milliards de 
dollars pour l’IA ? 2 fois le PIB de la France…

C’est du délire, c’est éthiquement discutable, mais nous… on va former les 
dieux du NAT en IPv4. Cool. 
Et chouiner demain que les américains ont créé des industries ultra rentables 
et que nous…. Ben on sait pas faire, on n’a plus de constructeur, nos 
ingénieurs se sont barrés chez eux, et nos données sont hébergées aussi chez 
eux. 
Il faut se réveiller. 

Je suis navré de paraître énervé, mais je le suis. Moi aussi, j’ai appris IPv6 
après mon diplôme d’ingénieur, ça m’a pas toujours amusé, et j’ai l’âme d’un 
débutant, parce que je suis encore un néophyte. 
Mais je sais une chose, c’est qu’IPv4, c’est didactique, pratique pour aller 
vite à petite échelle, on en aura dans 20 ou 30 ans, mais ça ne permettra pas 
de construire l’avenir, c’est mort.


(PS: pour le post d’Emile. Les progiciels disparaissent au profit d’offres sur 
le Cloud. Les infrastructures on-prem s’effacent doucement, donc IPv6 est 
souvent très facile à faire dans les entreprises non-IT. J’ai accompagné des 
boites de plus de 3000 personnes avec des dizaines de sites dans le monde. On a 
viré les VPN, toute l’infra on-prem, leur dédiés en datacenters. Ils sont 100% 
Cloud, les sites sont juste des cyber-cafés avec des infrastructures un peu 
plus sécurisées. IPv4 ? On s’en fout, au contraire, c’est plus lent pour 
accéder aux applis Cloud…. CQFD les économies sont énormes, la flexibilité 
totale)


> Le 12 févr. 2024 à 21:35, Léo El Amri via frnog <frnog@frnog.org> a écrit :
> 
> Merci Philippe de rectifier les âneries qui ont été dites. À chaque fois 
> qu'on parle d'IPv6 c'est pareil : "l'IPv6 fait pas ceci que l'IPv4 fait", "le 
> protocole ne supporte pas telle configuration", "ouïn ouïn mon routeur 
> clic-clic ne supporte pas ce que je veux faire, c'est de la faute à IPv6".
> 
> Les gars, vous faites vraiment de l'Internet ?
> 
> ----
> 
> Maximus nous dit:
> > Dans notre cas, y’a 1 gros problème pour passer en IPv6
> > Sur le site on a 2 opérateurs, chacun donne 1 /48.
> > Comment je fait pour adresser ?
> >
> > En IPv4, suivant l’accès internet utilisé, ça sera naté par l’IP de 
> > l’interface utilisé pour soritr.
> 
> Et en IPv6 tu choisirais un préfixe ULA pour ton réseau interne et tu 
> utiliserais NPTv6 en bordure.
> 
> IPv6 n'est pas moins bien qu'IPv4 sur ce point.
> 
> Maximus nous dit:
> > Mais en IPv6, si j’adresse avec le /48 de l’opérateur 1, comment je fais 
> > pour sortir par l’opérateur 2 ?
> > Du nat ?
> 
> Depuis quand le choix du WAN dépend de l'adresse IP de l'hôte source ?
> 
> Si dans ta configuration multi-WAN tu as choisi de déléguer le préfixe 
> fournit par un de tes fournisseurs d'accès, alors oui tu vas devoir NAT. Tu 
> peux NAT 1:1 ou bien choisir une configuration plus IPv4-esque. Libre à toi 
> de te tirer une balle dans le pied si tu le souhaite.
> 
> Sur ce point IPv6 est pareil qu'IPv4.
> 
> Maximus nous dit:
> > Oh le nat évoqué en IPv6, de l’urticaire se déclenche chez certains ;)
> 
> Jorropo nous dit:
> > La réponse des puristes c'est tu à ton propre /48 et tu fait du BGP avec 
> > tes deux opérateurs.
> > Sa peut être beaucoup plus de travail et coût, si le NAT fonctionne pour 
> > toi, utilise le NAT et osef les puristes.
> 
> La solution décrite pas Jorropo serait la solution idéale, mais tout le monde 
> n'a pas accès à un bloc, ni aux possibilités de faire du BGP soi-même. En 
> effet c'est cher, et de ce point de vue, IPv6 est même beaucoup moins coûteux 
> en temps que IPv4. Un NAT 1:1 en NPT et c'est réglé, tu n'auras plus jamais 
> affaire à ton NAT.
> 
> Les puristes anti-NAT sont aussi cons que ceux qui défendent l'IPv4 pour des 
> raisons techniques.
> 
> David Ponzone nous dit:
> > Ou sinon, tu fais en sorte que:
> > -en temps normal, tous les PC obtiennent leur IP en DHCPv6 (ou autre, y a 2 
> > ou 3 moyens non ? *grin*) du /48 de l’opérateur 1
> > -en failover, tous les PC ont un renew de leur IP dans le /48 de 
> > l’opérateur 2
> >
> > Si IPv6 sait pas faire ça, c’est que c’est pas fini comme produit.
> > Tu t’en sors quand même en utilisant des leases très courtes.
> 
> Le DHCPv6 n'est pas fait pour ça. Le NPTv6 ou bien un NAT sont bien mieux 
> indiqués.
> 
> Jérôme Marteaux nous dit:
> > Tu pointe les cas bien moisis d'ipv6, en plus d'être incompatible ipv6 ne 
> > copie pas les modes de fonctionnement bien compris et efficaces d'ipv4.
> > Pour adresser un périphérique il y a n méthodes possibles dont 1 seule qui 
> > ressemble à ipv4: DHCPv6.
> > Côté ISP l'adressage des CPE c'est carrément différent, rien n'est 
> > transposable:
> > - le mec qui avait compris ipv4 peut tout ré-apprendre;
> > - l'équipementier qui avait implémenté ipv4 peut tout refaire;
> > - le SI qui savait gérer ipv4 peut tout refaire.
> > En général on essaye de valoriser l'acquis pour progresser, il n'y a pas eu 
> > cette réflexion sur IPv6, ça ne m'étonne pas qu'IPv6 soit un échec.
> 
> Incompatible avec quoi ? Quels modes de fonctionnements de l'IPv4 est-ce que 
> l'IPv6 ne supporte pas ? Pourquoi est-ce que tu te plains d'avoir trop de 
> choix, si tu aimes le DHCPv6, fais du DHCPv6.
> 
> Tout ré-apprendre c'est le métier de l'informatique. Si les pionniers de l'IT 
> ont pu le faire, il n'y a pas de raison qu'on y arrive pas nous non plus. Si 
> tu ne veux pas apprendre, il faut changer de métier.
> 
> L'équipementier qui avait implémenté l'IPv4 peut continuer de le faire (et de 
> bien le faire) tout en sortant une nouvelle ligne de produits. Tu pointes un 
> truc très juste : l'IPv6 c'est pas l'IPv4. Il faut arrêter d'essayer de les 
> comparer en 1:1.
> 
> IPv6 n'est pas né ex-nihilo. Il s'appuie beaucoup sur l'IPv4. On peut tout à 
> fait capitaliser sur nos connaissances de l'IPv4, il est illusoire de penser 
> que nos connaissances de l'IPv4 sont rendues obsolètes par l'IPv6.
> 
> Jérôme Marteaux nous dit:
> > Mais pour au final quelle valeur ajoutée ? Est-ce que ça a servi à quelque 
> > chose qu'IPv4 ne permettait pas ?
> 
> Si tu aimes le NAT alors en effet, IPv6 n'a rien apporté, excepté :
> * une taille d'adresse si grande que ça résout le problème de collision 
> d'adresses entre deux réseau privés
> * une méthode d'adressage sans état qui permet aux hôtes de réseaux de toute 
> taille d'avoir facilement des adresses
> * le multicast intégré (et sans effort)
> * des règles de traitement allégées (une seule extension à obligatoirement 
> interpréter), ce qui le rend en théorie plus rapide que l'IPv4
> * des options par noeud
> 
> Eh bien en fait il semblerait que l'IPv6 ait apporté des trucs, rien que dans 
> sa RFC cœur.
> 
> 
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> Liste de diffusion du FRnOG
> http://www.frnog.org/


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