Cronache del Ventennale / 4:
Vingt ans après

1) Le bombardement de la Yougoslavie : vingt ans après (Neil Clark)
2) La première Guerre Humanitaire de l’Otan (Georges Berghezan et Roland 
Marounek)
3) Vingt ans après les bombardements de l'OTAN: Le testament du Kosovo (Daniel 
Salvatore Schiffer)


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https://www.initiative-communiste.fr/articles/lunion-europeenne-cest-la-guerre-le-bombardement-de-la-yougoslavie/
 
<https://www.initiative-communiste.fr/articles/lunion-europeenne-cest-la-guerre-le-bombardement-de-la-yougoslavie/>
https://www.legrandsoir.info/le-bombardement-de-la-yougoslavie-vingt-ans-apres.html
 
<https://www.legrandsoir.info/le-bombardement-de-la-yougoslavie-vingt-ans-apres.html>

Le bombardement de la Yougoslavie : vingt ans après 
<https://www.legrandsoir.info/le-bombardement-de-la-yougoslavie-vingt-ans-apres.html>
C’est bientôt le 20ème anniversaire du bombardement de la Yougoslavie par 
l’OTAN. Il a commencé le 24 mars 1999 et a duré 78 jours. Il n’a pas connu de 
trêve, pas même pour la Pâque orthodoxe.

La guerre menée pour soi-disant empêcher le nettoyage ethnique des citoyens de 
souche albanaise du Kosovo, ne s’est pas, il faut bien le dire, heurtée au même 
niveau d’opposition que d’autres opérations militaires des États-Unis. À la 
Chambre des Communes britannique, 13 députés (dont Jeremy Corbyn, George 
Galloway et John McDonnell) ont tenté, sans succès, d’imposer un vote sur le 
sujet.

Parmi les personnalités de gauche dont on aurait tout naturellement attendu 
qu’elles s’opposent à l’agression militaire dirigée par les États-Unis, il y 
avait un certain Ken Livingstone.

Des personnes bien intentionnées craignaient que ne se produise au Kosovo ce 
qui s’était produit à Srebrenica en 1995, où environ 8.000 hommes et garçons 
avaient été massacrées par les forces serbes de Bosnie (dans ce qui a plus tard 
été qualifié de génocide par la Cour Internationale de Justice) et pendant 
l’opération “Tempête” de la même année, où environ 200.000 Serbes ont fui leur 
foyer ou en ont été chassés, dans la région de Krajina, par les Croates.

Néanmoins, comme l’invasion de l’Irak qui a suivi quatre ans plus tard, 
l’attaque contre la Yougoslavie a été un véritable forfait.

Il est amplement prouvé que cette agression a contribué à créer la crise 
humanitaire qu’elle était censée empêcher, notamment parce que des milliers de 
personnes ont été obligées fuir les bombardements. L’”Opération Force alliée”, 
comme on l’a appelée, a coûté la vie à environ 500 civils yougoslaves.

Au moins quinze personnes ont été tuées lorsque les frappes de l’OTAN ont 
touché un train de voyageurs à Grdelica. Seize sont mortes lors d’une attaque 
sur la RTS, la télévision serbe. Plus de soixante Albanais du Kosovo ont été 
tués quand un pilote de chasse étasunien a bombardé leur convoi. L’OTAN a 
d’abord prétendu que les forces yougoslaves étaient responsables de cet 
attentat.

Si les “humanitaires” de l’OTAN avaient vraiment eu l’intention de réduire les 
tensions entre Belgrade et Pristina et de protéger les civils, ils auraient pu 
négocier un véritable processus de paix. Mais ils cherchaient clairement 
l’escalade. Rappelons-nous ce qui s’est passé au Château de Rambouillet.

Une annexe a été ajoutée au document, pour autoriser l’occupation militaire de 
la Yougoslavie par l’OTAN, alors que les États-Unis et le Royaume-Uni savaient 
parfaitement que Slobodan Milosevic, le dirigeant yougoslave, ne pouvait pas 
l’accepter.

Un peu plus d’un an après, Lord Gilbert, le ministre britannique pour les 
besoins de la défense, l’admettait : « Je pense qu’à l’époque, des personnes à 
l’OTAN voulaient absolument la guerre. Je pense que les conditions imposées à 
Milosevic à Rambouillet étaient absolument intolérables : comment aurait-il pu 
les accepter ? Cela a été fait exprès. ».

Henry Kissinger, que l’on peut difficilement qualifier de “pacifiste”, a dit la 
même chose : « Le texte de Rambouillet, qui exigeait de la Serbie qu’elle 
laisse entrer les troupes de l’OTAN dans toute la Yougoslavie, était une 
provocation, un prétexte pour déclencher les bombardements ».

La guerre contre la Yougoslavie était une guerre économique, et pas du tout une 
guerre humanitaire, on en trouve une preuve de plus dans d’autres paragraphes 
de l’Accord de Rambouillet. Comme je l’ai écrit dans le Guardian en 2005, le 
paragraphe 1 de l’Article I du chapitre quatre appelait à une “économie de 
marché” et le paragraphe 1 de l’article II à la privatisation de tous les 
actifs de l’État.

Pourquoi cela a-t-il été inclus, si l’objectif était simplement de protéger les 
civils ?

Pour le savoir, écoutons George Kenney, un ancien responsable du département 
d’État pour la Yougoslavie. « Dans l’Europe de l’après-guerre froide, il n’y 
avait plus de place pour un grand État socialiste indépendant qui résistait à 
la mondialisation », a déclaré M. Kenney, pour expliquer l’agression du pays.

Sous Milosevic, la République fédérative de Yougoslavie avait un système 
économique dans lequel les anciens modèles de propriété sociale de l’époque 
communiste prédominaient encore. De larges pans de l’économie appartenaient à 
l’État ou étaient contrôlés par les travailleurs. Et tout cela, n’oubliez pas, 
dix ans après la mort supposée du communisme en Europe.

Alors qu’il était présenté dans la propagande de l’OTAN comme « le nouvel 
Hitler », Milosevic était en fait un socialiste qui croyait à l’ancien idéal 
yougoslave de « fraternité et d’unité ». Il a été diabolisé non pas parce qu’il 
était un nationaliste serbe pur et dur, mais parce qu’il n’en était pas un. Il 
venait de la tradition politique balkanique, pas de la tradition Tchetnik.

Au moment du bombardement de l’OTAN, je vivais en Hongrie et, avec un ami qui 
venait également de Grande-Bretagne, nous avons organisé une manifestation en 
face de l’ambassade britannique à Budapest. Curieusement, la première personne 
à signer notre pétition demandant l’arrêt des bombardements était une Croate 
qui nous a parlé de la gentillesse avec laquelle les Croates comme elle étaient 
traités dans la Yougoslavie de Milosevic. L’ambassadeur britannique nous a très 
aimablement invités à l’ambassade, offert du thé et des biscuits, et essayé de 
nous “vendre” la guerre, avec les éléments de langage de Tony Blair. Mais nous 
ne sommes pas laissés duper par la rhétorique du premier ministre britannique. 
En avril, je suis rentré chez moi en Grande-Bretagne pour Pâques, et j’ai 
participé avec ma mère à une marche contre la guerre à Londres. Tony Benn, le 
député travailliste bien connu, était à la tête de la manifestation. Je lui 
demandé de signer mon exemplaire de son livre Arguments for Socialism. Il l’a 
fait et je lui ai dit que j’avais acheté le livre dans une librairie d’État du 
centre de la ville (Belgrade) que l’OTAN était en train de bombarder.

C’est pendant ce même séjour en Grande-Bretagne que j’ai vu un excellent 
documentaire télévisé contre la guerre, réalisé par le dramaturge primé Harold 
Pinter.

« L’opération militaire de l’OTAN en Serbie viole sa propre charte, déroge aux 
règles acceptées du droit international, et bafoue les Nations Unies » 
affirmait Pinter. Il a également déclaré à une manifestation contre la guerre : 
« Regardons la vérité en face. La vérité, c’est que Clinton et Blair se moquent 
pas mal des Albanais du Kosovo. Il s’agit d’une nouvelle manifestation 
flagrante et brutale de la puissance étasunienne qui utilise l’OTAN comme son 
missile. Son seul but est d’affermir la domination américaine sur l’Europe. Il 
faut en avoir pleinement conscience et résister. ».

En 1999, on pouvait estimer que Pinter exagérait. Mais pensez à ce qui s’est 
passé ensuite. Le bombardement de la Yougoslavie n’a pas été une opération 
unique, ça a été le début d’une guerre contre les pays indépendants et 
stratégiquement importants qui osaient défier l’ordre impérial des faucons de 
Washington.

L’invasion de l’Afghanistan a suivi en 2001 pour renverser un gouvernement qui 
n’était arrivé au pouvoir qu’en raison de tentatives antérieures des États-Unis 
pour renverser des gouvernements de gauche dans la région.

L’assaut illégal et catastrophique contre l’Irak a été lancé deux ans plus 
tard, au motif frauduleux que le pays possédait des armes de destruction 
massive qui pouvaient être assemblées et lancées en 45 minutes. Le bombardement 
de la Libye par l’OTAN a eu lieu en 2011, transformant un pays dont le 
développement humain était le plus élevé d’Afrique en terrain de jeu pour les 
djihadistes. En Syrie, les “rebelles” ont été soutenus dans le but de renverser 
un gouvernement laïc qui ne représentait aucune menace pour l’Occident.

Aujourd’hui, c’est le Venezuela et l’Iran qui sont dans le collimateur et, bien 
sûr, il y a les continuelles provocations contre la Russie pour intensifier les 
tensions de la guerre froide 2.0.

On peut penser qu’il y aurait eu beaucoup plus de monde pour s’opposer au 
bombardement de la Yougoslavie en 1999, si on avait pu prévoir ce qui allait 
arriver !

Neil Clark

Traduction : Dominique Muselet



=== 2 ===

http://csotan.org/ao/article.php?ao_id=72&art_id=895&Mois=avril&Year=2019 
<http://csotan.org/ao/article.php?ao_id=72&art_id=895&Mois=avril&Year=2019>

La première Guerre Humanitaire de l’Otan

par Georges Berghezan et Roland Marounek

dans "Alerte OTAN !" (Bruxelles) n°72  avril 2019:

Il y a 20 ans, la guerre du Kosovo ouvrait la voie aux suivantes.
La nuit du 24 au 25 mars 1999, l’OTAN commençait une campagne de bombardement 
au-dessus de ce qui restait de la Yougoslavie. Les frappes allaient durer 78 
jours et conduire au démembrement final de ce pays. Après 20 ans, et bien 
d’autres bombes, quelles leçons tirer de cette première « guerre humanitaire » ?

A l’issue de deux semaines de négociations en trompe-l’œil à Rambouillet, 
l’OTAN prenait prétexte du refus de la partie yougoslave de signer un accord 
présenté par les Etats-Unis pour déclencher la guerre. La Yougoslavie1aurait dû 
consentir à l’occupation de tout son territoire par des troupes de l’OTAN : 
autrement dit, il était demandé à un pays souverain d’accepter des conditions 
usuellement posées au terme d’une guerre au pays vaincu. Cet « accord de paix » 
était clairement destiné à provoquer une guerre à tout prix – et pour des 
raisons tout sauf humanitaires.

Pour preuve en est, la résolution adoptée par le Conseil de Sécurité de l’ONU 
après les bombardements, si elle plaçait le Kosovo sous contrôle militaire de 
l’OTAN et civil de l’ONU, ne réclamait pas l’occupation du reste de la 
Yougoslavie par des troupes étrangères. Cette résolution, contraignante et 
toujours en vigueur en 2019, garantissait aussi que le Kosovo demeurerait une 
partie intégrante de la Yougoslavie, et de son Etat-successeur, la Serbie. On 
sait ce qu’il est advenu de cette clause : encouragé par les Etats-Unis, le 
Royaume-Uni et l’Allemagne, le Kosovo a unilatéralement proclamé son 
indépendance en 2008. Si une centaine d’Etats l’ont reconnue, le Kosovo n’est 
toujours pas membre de l’ONU, adhésion à laquelle s’opposent deux membres 
permanents du Conseil de sécurité, la Chine et la Russie, ainsi que les 
principaux Etats dits « émergents » (Inde, Brésil, Indonésie, Afrique du Sud, 
etc.). Et même au sein de l’Union européenne (UE) et de l’OTAN, plusieurs 
Etats, dont l’Espagne, refusent de reconnaître cette violation flagrante de 
l’intégrité territoriale de la Serbie.

Vers la fin du Droit international

Ainsi, les grandes puissances bafouent ou invoquent le droit international à 
leur guise. La première guerre de l’après ‘guerre froide’, la ‘Tempête du 
désert’ contre l’Irak, avait eu pour justification la défense du droit 
international : alors que le bloc soviétique s’était effondré, plus rien ne 
s’opposait à l’imposition de l’ordre mondial – fardeau dont se chargeaient 
évidemment les Etats-Unis. Aucune violation du droit international, telle que 
l’invasion du Koweït par l’Irak, ne serait désormais possible, et un avenir 
radieux de paix se dessinait devant l’humanité réconciliée. Cela fait sourire 
aujourd’hui, mais c’était l’argument massue des partisans de la première guerre 
du Golfe, en 1991. Une fois l’Irak démoli et pillé au nom des dommages de 
guerre, une fois la fumée des accords d’Oslo2 dissipée, on a rangé l’accessoire 
devenu encombrant.

La « guerre du Kosovo » a inauguré en quelque sorte une ère post-droit 
international : l’attaque contre la Yougoslavie a été menée sans mandat des 
Nations Unies, en violation flagrante des articles 2 et 3 de sa Charte. Ce qui 
a été mis en avant pour passer outre le droit international et agresser une 
nation souveraine était le devoir de la « Communauté Internationale » de 
protéger une population (présentée comme) menacée – étant bien entendu que la « 
Communauté Internationale », ce sont les Etats-Unis et les autres pays de 
l’OTAN. Un tel argument n’avait plus été utilisé depuis la veille de la 
Deuxième Guerre mondiale, quand Hitler avait justifié ses premières agressions 
en invoquant la défense des Sudètes et des minorités allemandes persécutées de 
Pologne.

L’OTAN, en attaquant un pays qui n’avait agressé aucun de ses membres, balayait 
aussi sa propre charte et ce qui était jusque-là sa raison officielle 
d’exister. La voie était ouverte pour les missions de l’Alliance« hors-zone » 
qui se succèdent maintenant, de l’Afghanistan à la Libye.

L’écran de fumée humanitaire

Pour faire avaler une telle atteinte au droit, une intense campagne médiatique 
compassionnelle a été lancée : ce fut sans discontinuer des femmes, des enfants 
sanglotant, des témoignages d’atrocités invérifiables..., l’objectif étant que 
l’émotion remplace toute analyse de la situation et d’empêcher moralement 
quiconque de s’opposer à une aussi juste guerre, au risque d’être stigmatisé 
comme défenseur d’un dictateur qui massacre son propre peuple. Le récit s’était 
figé à la question du « Bien luttant contre le Mal ». Et cela a très bien 
marché.

Là, à nouveau, la « guerre de Kosovo » a ouvert la voie aux agressions qui 
allaient suivre ; et le fait que les mensonges qui ont accompagné le récit 
fabuleux de la guerre n’aient pas été suffisamment mis en évidence, qu’ils ont 
été en quelque sorte oubliés, a permis la répétition du procédé. Les récits 
d’atrocités invérifiables commises par le régime de Kadhafi qui massacre son 
propre peuple, puis celles commises par le régime de Bashar El Assad qui 
massacre son propre peuple, ont à nouveau annihilé toute réflexion et toute 
critique de la part de bon nombre d’organisation progressistes et de mouvements 
de paix affolés par la propagande « humanitaire » au point d’offrir un soutien 
de « gauche » aux agressions impériales. Le Parti communiste français en a 
offert un triste exemple. Jusque-là associé au mouvement pacifiste 'radical', 
le parti écologiste allemand, retourné par la propagande humanitaire, 
inaugurait sa première participation gouvernementale en entraînant l'Allemagne 
dans sa première guerre depuis 1945.

Tant que les mouvements progressistes et pacifistes n’identifient pas 
clairement le procédé, il y a peu de chance qu’ils soient d’une grande 
efficacité dans la lutte contre les guerres impérialistes.

Le monopole des fake-news

Un conflit ouvert génère inévitablement des exactions de part et d’autre. Dans 
aucune guerre, on n’a affaire à un scénario à l’hollywoodienne, avec les bons 
d’un côté et les méchants de l’autre. C’est une raison de plus de tout faire 
pour tenter d’empêcher l’éclatement des conflits, la raison d’être du droit 
international précisément. Il est certain que des Serbes ont commis des crimes 
de guerre – mais ceux-ci se sont principalement produits après le déclenchement 
des bombardements supposés les empêcher.

D’un autre côté, l’Armée de libération du Kosovo (UÇK), financée par le trafic 
d’héroïne, qui était qualifiée en 1998 de groupe terroriste par les Etats-Unis 
eux-mêmes, devenait quelques mois plus tard des « combattants de la liberté ». 
À Rambouillet, les Etats-Unis ont ostensiblement soutenu la ligne « dure » de 
son chef, Hashim Thaçi, et mis sur la touche Ibrahim Rugova, indépendantiste, 
mais favorable à une solution pacifique.

Durant les 78 jours de bombardements, les médias occidentaux se sont faits les 
porte-paroles directs de l’OTAN ; le prétendu « quatrième pouvoir » fut le 
lecteur docile des communiqués de l’Alliance, en propageant jour après jour des 
« informations » qui se sont avérées délibérément mensongères : plan 
d'épuration ethnique « fer à cheval », imaginé par les services allemands et 
attribué à Milosevic, de 100.000 morts à 400.000 disparus3, en passant bien sûr 
par des récits invérifiables d'atrocités commises par « les Serbes » contre 
lesquels se défendaient les bons combattants de l'UÇK soutenus par l'OTAN.

Aujourd'hui les grands médias s'interrogent gravement sur la défiance dont ils 
font l’objet auprès d’une grande partie du peuple. Ils dénoncent les « fake 
news » propagées par les médias alternatifs, labellisent ceux qui peuvent ou 
non être lus ‘les yeux fermés’, et font leur auto-pub comme seuls garants de 
l'information authentique… Il y a une panique perceptible face à la perspective 
de la perte du monopole des fake-news : car elle est essentielle, en 1999 comme 
maintenant, pour assurer l’adhésion de l’opinion publique aux guerres.

Crimes de guerre passés sous silence

Au moins aussi pernicieux que le phénomène des « fake news » est celui du « no 
news » : depuis que les soldats de l’OTAN s’y sont déployés, le Kosovo est 
pratiquement ignoré des grands médias. Ont ainsi été passés sous silence 
l’expulsion la plupart des non-Albanais, en majorité des Serbes et des Roms, de 
la province par l'UÇK, l’enfermement dans des ghettos de ceux qui sont restés 
et l’élimination physique des partisans d’Ibrahim Rugova, leader incontesté des 
Albanais du Kosovo jusqu’à la montée en puissance de l'UÇK. Tout cela sous les 
yeux de dizaines de milliers de « gardiens de la paix » de l’OTAN !

Les grands médias ont à peiné évoqué les allégations de trafic d’organes de 
prisonniers serbes organisé par l'UÇK. Malgré la destruction des preuves 
orchestrée à la fois par la mission de l’ONU déployée au Kosovo après la guerre 
et le Tribunal de La Haye, chargé de juger les criminels de guerre 
ex-yougoslaves, le Conseil de l’Europe a adopté, en 2010, le rapport du 
sénateur suisse Dick Marty, accusant les anciens chefs de l'UÇK d’avoir 
organisé ce trafic, impliquant aussi les autorités albanaises et des médecins 
véreux turcs et israéliens. Les principaux suspects sont actuellement les trois 
principaux personnages de l’« Etat » kosovar : Hashim Thaçi, président de la « 
république », Ramush Haradinaj, premier ministre, et Kadri Veseli, président du 
parlement. Or, depuis quelques semaines, le Tribunal spécial sur les crimes de 
l'UÇK – dont la création était la principale recommandation du Conseil de 
l’Europe – vient enfin de convoquer de premiers « témoins-suspects ». Si seuls 
des « petits poissons » sont officiellement dans le collimateur, il ne fait 
guère de doute que l’inquiétude grandit parmi les plus hauts dirigeants du 
Kosovo.

Bruxelles et Washington indisposés

Cette nervosité, de plus en plus perceptible, semble se traduire par des 
tactiques divergentes choisies par les deux principaux leaders kosovars, à la 
tête des deux plus grands partis issus de l'UÇK : d’un côté, Thaçi semble 
adopter une ligne plus modérée, notamment par rapport aux négociations – gelées 
depuis plus d’un an – avec Belgrade ; de l’autre côté, Haradinaj joue sur la 
corde nationaliste, par exemple en imposant des droits de douanes de 100 % à la 
Serbie et à la Bosnie-Herzégovine, deux pays qui n’ont pas reconnu 
l’indépendance du pseudo-Etat. L’imposition de telles taxes, condamnée par 
Thaçi, indispose profondément Bruxelles et Washington, car il s’agit d’une 
violation flagrante de l’accord de libre-échange liant le Kosovo à ses voisins 
des Balkans.

Ainsi, après vingt ans de soutien indéfectible, l’Occident semble prendre ses 
distances avec le régime de Pristina. Les négociations avec Belgrade, 
parrainées par l’UE, sont dans l’impasse, la partie kosovare refusant 
d’appliquer sa part des obligations découlant d’un accord conclu en 2013, 
principalement l’autorisation aux quelques municipalités à majorité serbe du 
Kosovo de créer une association dotée de certaines compétences. Par contre, 
Belgrade a rempli la plupart des siennes, comme la reconnaissance des documents 
de voyage émis par Pristina et le libre passage de leurs détenteurs à travers 
la Serbie.

En outre, le bilan économique et social du Kosovo est catastrophique : sa 
population, avec un PIB/habitant de 3.400 euros en 2017, est la 3ème plus 
pauvre d’Europe, après les Ukrainiens et les Moldaves, tandis que seule la 
Bosnie-Herzégovine – un autre protectorat occidental – a un taux de chômage 
plus élevé que celui du Kosovo (31 % en 2018). Il n’est dès lors pas surprenant 
que le territoire – en outre gangrené par la corruption et le crime organisé – 
se vide de ses habitants. En l’espace d’une dizaine de mois en 2014 et 2015, 
environ un dixième de la population, essentiellement de la majorité 
albanophone, a fui à la recherche d’un sort meilleur en Europe de l’Ouest.

Mais il est loin le temps où les réfugiés kosovars étaient au cœur de la 
compassion des médias : si le passeport kosovar est reconnu par la plupart des 
Etats de l’UE, il doit cependant être orné d’un visa « Schengen » pour 
permettre à son porteur de pénétrer dans la forteresse européenne. A part « nos 
» ennemis russes et bélarusses, les Kosovars sont les derniers Européens encore 
soumis à une telle obligation.

S’il n’est pas la vitrine rêvée de certains, le Kosovo a été bien utile pour 
s’affranchir des « contraintes » du droit international et montrer que la 
raison du plus fort est toujours la meilleure. Et puis, encore aujourd’hui, des 
milliers de soldats de l’OTAN quadrillent le territoire. La majorité d’entre 
eux provient des Etats-Unis, qui y disposent aussi de l’énorme base de Camp 
Bondsteel, idéalement placée au carrefour de trois ou quatre pays balkaniques, 
réputés instables et dont certains oseraient même maintenir des relations 
correctes avec Moscou. Décidément, l’humanitarisme de nos dirigeants atteint 
des profondeurs géostratégiques insoupçonnées.


1. La République fédérale de Yougoslavie était composée à l’époque des 
républiques du Monténégro et de la Serbie, cette dernière comprenant deux 
provinces autonomes, la Voïvodine et le Kosovo.


2. Face aux critiques d’évidente complaisance vis-à-vis du mépris des 
résolutions des Nations-Unies par Israël, les Etats-Unis avaient initié ce 
simulacre de négociations à l’issue de la guerre du Golfe n°1.

3. Le chiffre réel s’est établi aux alentours de 10.000 victimes au Kosovo, 
toutes ethnies confondues, civils et combattants mêlés, et d’environ 2.000 
civils tués par les bombardements de l’OTAN dans le reste de la Serbie.



=== 3 ===

https://blogs.mediapart.fr/daniel-salvatore-schiffer/blog/250319/vingt-ans-apres-les-bombardements-de-lotan-le-testament-du-kosovo
 
<https://blogs.mediapart.fr/daniel-salvatore-schiffer/blog/250319/vingt-ans-apres-les-bombardements-de-lotan-le-testament-du-kosovo>

Vingt ans après les bombardements de l'OTAN: Le testament du Kosovo

25 MARS 2019 PAR DANIEL SALVATORE SCHIFFER 
<https://blogs.mediapart.fr/daniel-salvatore-schiffer> BLOG : A L'ALARME, 
CITOYENS! <https://blogs.mediapart.fr/daniel-salvatore-schiffer/blog>
Il y a vingt ans, le 25 mars 1999, l'OTAN débutait, à l'encontre de la Serbie, 
une campagne de bombardements d'où naîtra la république du Kosovo. A sa tête, 
le chef de la guérilla kosovare, Hashim Taci, que la procureure du TPIY 
considérait comme un "criminel de guerre". A ce paradoxe s'ajoutèrent des 
milliers de morts civils. Témoin de cette tragédie, voici un extrait de mon 
"journal de guerre".

Belgrade, le 23 avril 1999. Le temps pressait si, comme convenu deux jours 
auparavant, je voulais me rendre sain et sauf (voyager de nuit étant alors, au 
vu du danger, fortement déconseillé par les autorités serbes) dans les hôpitaux 
de Djakovica et de Prizren, au chevet des blessés provenant de cette colonne de 
réfugiés kosovars prise pour cible, le 14 avril dernier, par un raid de l'OTAN 
alors qu'elle transitait, sur cette route reliant ces deux villes, en direction 
de Kukes, bourgade située quelque part derrière les premières montagnes de 
l'Albanie.

CIVILS KOSOVARS BOMBARDES PAR L'OTAN

Je me souviens, en particulier, de ces cris d'enfants en bas âge (de deux à 
cinq ans, environ) qui, semblant alors percer mon âme plus encore que mes 
tympans, me parvinrent aux oreilles, déchirants comme une lame pénétrant une 
plaie ouverte, dès que j'eus poussé la porte d'entrée... Insoutenable... 
L'expérience très certainement la plus dure, aux limites mêmes de ce qui est 
humainement tolérable, sinon moralement acceptable, de mon entière existence ! 
Et le directeur de ce modeste hôpital, plus insalubre même que le plus minable 
de nos dispensaires, de me préciser, comme pour venir renforcer davantage 
encore cette impression de me trouver soudain là au cœur même de la douleur 
universelle, qu'il n'était pas jusqu'à ce couloir où il m'accueillit qui ne 
fût, lorsque ces dizaines de blessés affluèrent en un flot quasi ininterrompu, 
une vaste mare de sang dans laquelle les chirurgiens baignaient, incrédules et 
affairés, ployant sous cette masse subite de travail, jusqu'aux genoux.

Et puis ces plaintes balbutiées du fin fond de la souffrance, ce gémissement 
continu, tel un murmure sourd et incessant, des vieillards allongés, 
impuissants et affamés, sur leur lit souillé par leurs propres excréments ; ce 
regard perdu et apeuré de bambins cherchant, sous les couvertures, leurs jambes 
amputées ; ce désespoir sans nom d'adolescents mutilés, estropiés, invalides à 
vie ou soudain aveugles ; cette jeunesse, ses joies comme ses insouciances, 
ainsi fauchée, à jamais perdue, par la cécité d'un destin aussi cruel que fatal 
; cette détresse infinie de mères pleurant, hagardes, cette mort tragique, 
quelquefois sous leurs propres yeux, de leurs enfants ; ces brûlés et ces 
écorchés vifs qui, privés d'anesthésie ou de morphine, ne cherchaient plus qu'à 
mourir, implorant la grâce du ciel et comme son pardon, pour ne plus souffrir ; 
ce mal, physique et mental, qui faisait parfois hurler jusqu'aux muets ; tout 
cet amas de chair meurtrie, cette lente et effrayante agonie de ces âmes 
flétries par le chagrin autant que par l'adversité, cette ample et abyssale 
tristesse sans larmes ni consolation possible ; et puis surtout, encore et 
toujours, ces yeux d'enfants soudain devenus vieux qui, rivés aux traits de mon 
visage comme s'ils eussent supplier, sans comprendre, la clémence de leur père, 
semblaient me demander, à moi, misérable parmi les miséreux, pitié... comme la 
rémission de fautes pourtant inexistantes et jusqu'à la rédemption de leur 
propre vie !

Ô, alors, le tourment, l'indicible tourment de ma conscience ! Oui : 
l'évidente, injustifiable souffrance des hommes.

CRIMES DE GUERRE DE L'OTAN

Mais, quoique bouleversé jusqu'à l'extrême, je voulus cependant saisir en 
profondeur la dynamique, les circonstances exactes et précises (hormis certes 
l'indéniable responsabilité de l'Alliance atlantique), de pareil massacre. 
Aussi, après avoir recueilli mes forces, demandai-je donc au directeur de 
l'hôpital de m'entretenir un moment, sans qu'aucun témoin serbe ne fût présent 
lors de ce dialogue, avec quelques-uns (les moins grièvement blessés et les 
plus apparemment lucides) de ces rescapés : ce qui, sans qu'il contestât un 
seul instant ma requête, me fut aussitôt accordé. Et un groupe de jeunes femmes 
kosovares parlant toutefois le serbo-croate, fût-ce maladroitement, de 
m'expliquer alors dans le détail, sans aucune pression extérieure ni crainte 
d'avoir ainsi à subir d'éventuelles représailles de la part de quelque médecin 
serbe, les véritables raisons de cet exode loin de leurs terres.

C'est de la réunion des habitants d'une dizaine de villages composés chacun 
d'environ trois cents personnes que cette colonne de réfugiés albanais (dont le 
nombre total s'élevait à trois mille âmes à peu près) était, en fait, 
constituée au départ, me confièrent-elles tout d'abord : autant de paysans, 
poursuivirent-elles sur leur lancée, qui, suite aux frappes aériennes des 
avions occidentaux, durent alors laisser immédiatement, sous cette menace 
doublée de la tout aussi condamnable vengeance qui en découla fatalement de la 
part des forces yougoslaves, leur foyer respectif. Et, pourtant, quoique ce fût 
effectivement la police serbe qui vint donc leur ordonner arbitrairement de 
quitter au plus vite leur maison ou leur ferme, ce sont les bombardements de 
l'OTAN que ces milliers de Kosovars (femmes, vieillards et enfants pour la 
plupart) fuyaient alors, paradoxalement, en premier lieu, terrorisés par cette 
soudaine mais désormais constante avalanche de feu, de bruit et de fureur, 
m'assurèrent-elles de bonne foi et, surtout, en toute liberté de pensée comme 
de parole.

Révélation pour le moins surprenante, mais d'autant plus crédible qu'elle 
émanait de la bouche même des victimes, que celle-ci, même si elle ne faisait 
que venir confirmer, en réalité, ce que l'on connaissait déjà ! A savoir : que 
la majeure partie de ces exactions que l'on imputait alors systématiquement, et 
de manière toujours trop hâtive, aux Serbes n'était, en fait, que la 
conséquence, quoique certes non moins répréhensible pour autant, de cette 
agression de l'OTAN à l'encontre de la Yougoslavie, pays pourtant souverain et 
dont cette province du Kosovo faisait en outre encore, jusqu'à preuve du 
contraire, partie intégrante, sauf bien sûr, comme c'était là le cas le plus 
flagrant, à bafouer de manière éhontée les normes du droit international le 
plus imprescriptible.

La vérité, donc ! Oui : j'étais enfin parvenu à obtenir ainsi, en cette guerre 
où les divers appareils de propagande rivalisaient d'imagination souvent aussi 
malsaine que débridée pour ourdir les mailles de ces stratagèmes destinés à 
tromper leurs opinions publiques, à une parcelle, certes toute simple mais 
néanmoins précieuse, de vérité !

UN CRIME CONTRE L'HUMANITE

J'accuse, donc ! Car il n'est point de raison diplomatique, d'argument 
politique ou de motif militaire qui puisse exister, sauf à l'inventer de toutes 
pièces et à choir ainsi dans l'arbitraire le plus infâme, pour légitimer - je 
le clame ici haut et fort pour en avoir vu dans toute son horreur et vécu dans 
toute son intensité l'indescriptible drame humain - pareil meurtre. Comme il 
n'est point non plus, sauf à verser en un prodigieux mensonge, d'un je ne sais 
quel hypocrite et absurde « devoir d'ingérence humanitaire » (...) pour, au nom 
de la paix, provoquer pareil chaos et, au nom de la vie, engendrer la mort même 
!

Il me revint alors en mémoire, au vu de cette gigantesque douleur qui 
emplissait l'hôpital de Djakovica, les mots de l'admirable Primo Levi dans 
l'enfer d'Auschwitz - même si les (dé)raisons comme l'ampleur de pareil crime, 
unique dans l'histoire de l'(in)humanité ne sont certes pas comparables - : « 
si c'est un homme ». J'eus honte pour l'Europe ! Oui : j'eus honte pour cette 
Union Européenne, l'UE, jadis tant aimée et dont je n'avais eu de cesse de 
vanter jusqu'à présent, dès l'aube de sa naissance, les valeurs morales tout 
autant que les principes philosophiques, au premier rang desquels émergent, à 
l'en croire, la tolérance, la liberté et la fraternité, nobles pivots 
conceptuels de toute démocratie correctement entendue !

TRAFIC D'ORGANES HUMAINS

Mais le pire, en ce tragique dossier, est peut-être ce que le directeur de cet 
hôpital de Djakovica, le docteur Sava Stanojevic, me confia alors, troublé et 
horrifié tout à la fois : il soupçonnait, sans donc en détenir toutefois encore 
de preuves concrètes, les milices de l'UCK, son chef de guerre en tête, Hashim 
Thaci, mafieux notoire dans les Balkans, de se livrer clandestinement à un 
trafic d'organes humains (parallèlement à celui de la drogue, des armes et de 
la prostitution) prélevés sur des prisonniers serbes et, qui plus est, civils 
pour la plupart d'entre eux. Le but, abject ? Financer ainsi, comme ils le font 
déjà avec la traite des femmes (dans de sordides bordels d'Amsterdam, d'Anvers, 
de Hambourg ou d'ailleurs), leur guérilla, non moins ignoble !

L'accusation était certes grave, surtout si ces allégations se révélaient 
fondées. Une bombe médiatique tout autant que politique ! Restait donc, bien 
sûr, avant de dévoiler ces faits à la presse mondiale comme dans les 
chancelleries internationales, à en établir, de manière irréfutable, les 
preuves tangibles et définitives, si l'on ne voulait pas se voir inculpé, par 
les tribunaux compétents, de diffamation ou simplement taxé, par nos différents 
ennemis, de conjectures purement fantaisistes, aléatoires, sinon mensongères. 
Certes souhaiterais-je enquêter plus avant sur ces faits gravissimes, mais, à 
l'évidence, je n'en possède ni l'autorité diplomatique ni le pouvoir juridique 
: « l'intellectuel est seul parce que nul ne l'a mandaté », disait déjà très 
justement à ce propos, bien qu'en un tout autre contexte historique, Jean-Paul 
Sartre dans son Plaidoyer pour les intellectuels. Ainsi d'autres que moi, j'ose 
l'espérer, s'en chargeront, de manière efficace, plus tard...


POSTFACE EN GUISE DE MISE AU POINT :

Carla Del Ponte, ancienne procureur du TPIY, a publié, en 2008, un livre choc, 
coécrit avec le reporter américain (travaillant pour le New York Times) 
d'origine croate Chuck Sudetic, intitulé « La Caccia, io et i criminelli di 
guerra » (Feltrinelli, Milan). Cette autobiographie, dont le titre français est 
« La Traque, les criminels de guerre et moi » (Paris, Héloïse d'Ormesson, 
2009), révélait notamment, parmi d'autres dossiers embarrassants pour la 
diplomatie occidentale, l'existence, dans les années 90, d'un trafic d'organes 
humains prélevés par l'UCK - et, de manière plus précise encore, le tristement 
célèbre « Groupe de Drenica » dont Hashim Thaci, futur Premier Ministre du 
Kosovo, était alors le cynique et féroce commandant - sur des civils serbes, 
des prisonniers torturés puis tués, exécutés froidement, avant que leur corps 
ne disparaisse, sans plus jamais laisser de trace, mystérieusement.

Dick Marty, citoyen suisse et membre, pour la commission des Droits de l'Homme, 
de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, a confirmé, dans un 
rapport des plus accablants, publié le 16 décembre 2010, les dires de Carla Del 
Ponte. Hashim Thaci y figure également sur la liste, tel l'un des chefs mafieux 
du crime organisé (responsable du trafic d'armes, de drogue et de la 
prostitution, finançant en grande partie, en ces sombres années-là, la guérilla 
albanaise), des suspects. Il n'a cependant jamais été inquiété par la justice 
internationale. Au contraire, protégé par les Américains, et en particulier par 
Madeleine Albright, il a été reconduit, sans qu'aucune enquête judiciaire ne 
soit diligentée à son encontre, dans son indétrônable fonction de Premier 
Ministre du Kosovo ! Intouchable, il est toujours, depuis le mois de décembre 
2014 et à l'heure même où j'écris ces lignes, le puissant et très utile 
Ministre des Affaires Étrangères dans le gouvernement d'Isa Mustafa.


DANIEL SALVATORE SCHIFFER: "LE TESTAMENT DU KOSOVO - JOURNAL DE GUERRE" 
(EDITIONS DU ROCHER)


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