La Tribune : Echos Par Mohamed Fouad Barrada 

  On raconte que le Premier ministre travaille 19 heures par jour ! Quel record 
! Il monte à 8 heures pour quitter son bureau à 3 du matin. Bravo, Monsieur le 
Premier Ministre ! Si les résultats pouvaient suivre, l’exemple ne serait pas 
en reste. Seulement, la paresse est notre nature à nous autres mauritaniens. 
Nous avons besoin des grands bosseurs, certes. 

Pour mettre l’appareil  étatique en marche. Ce n’est pas la quantité de 
travail, mais l’efficacité et l’efficience qui comptent. Dans les pays 
scandinaves les gens travaillent moins que les français et les marocains, par 
exemple. Ils sont plus rentables. 

En Mauritanie on se livre à une suractivité. Mais disons à monsieur le Premier 
ministre que ‘gouverner’ la Banque centrale et gérer un pays sont deux choses 
différentes. Hormis les rares restructurations financières, qui ont permis une 
stabilité monétaire, discutable du reste, et la rectification des données 
macro-économiques, qui ont donné l’occasion à notre pays de bénéficier de 
l’initiative de l’effacement de 55% de notre dette, le bilan reste mitigé. 



C’est sur le quotidien que nous devrons mettre l’accent. Ce qui ne signifie pas 
 que la capacité journalière du travail du pouvoir exécutif  sera l’équivalente 
de la somme des jours en terme d’activité. Si à titre d’illustration un seul, 
ou deux Ministères, travaille plus que les autres le résultat sera totalement 
négatif. Si par contre l’ensemble des Ministères table sur une coordination 
entre les différentes structures la rentabilité deviendra alors plus 
significative.

La formule du développement est claire : une justice sociale, un contrôle sans 
faille et  un esprit de réflexion. L’objectif est la  croissance économique. Ce 
qui sous-entend des investissements. En ce sens, savez vous monsieur le Premier 
ministre que dans une grande ville comme Kiffa les gens n’arrivent pas à finir 
le mois sans l’aide de leurs parents. 

Les causes sont flamboyantes : il n’y a pas d’activité. Les activités 
déclenchent  la relance économique. Quelqu’un  me dira que le pays ne dispose 
pas d’assez de moyens pour créer des activités  pour une telle relance et qu’il 
faut attendre la réalisation des grands équilibres macro-économiques. 
C’est-à-dire deux ans voire cinq ans. Mais le défi est énorme. Il faut juste 
activer la transparence dans des domaines tels que la  Justice, la Cour des 
Comptes, le Transport et la Police. 

En fait, en venant tout récemment d’un pays étranger,  je me suis hasardé à 
demander le prix du transport du taxi pour une destination proche de 
l’aéroport, à ma surprise le taximan m’avait fixé un prix exorbitant. J’essayai 
de m’interroger sur les raisons d’une telle tarification, il m’avait dit qu’au 
niveau de l’aéroport, il y a un nombre limité de taxis. Ces  taxis bénéficient 
des privilèges informels. Ces actes seraient le signe d’une pratique male saine 
d’abus de pouvoir. Ce qui sous-entend  que la porte d’entrée de notre pays 
(l’aéroport), nous donne une idée claire du dysfonctionnement de notre système.
 
Autre fait marquant, à l’atterrissage à l’aéroport, j’étais frappé comme 
d’habitude par son état. A coté de la piste d’atterrissage se trouvaient des 
boites troués et des ordures. Nous voyageons et nous revenons sans que les 
choses s’améliorent. Pourtant, c’est facile de veiller à la propreté de 
l’aéroport et de bien contrôler le prix des transports. Il faut juste commencer 
par le commencement : équilibrer entre le quotidien et les objectifs globaux de 
l’actuel gouvernement.  

Sur la composition du nouveau gouvernement, l’opposition formule des critiques 
sur les nominations faites suivant les anciennes bases des appartenances. A 
cela nous pouvons dire que le gouvernement est une affaire de la majorité, 
jouer sur cette optique demeure une immixtion sans fondement. Dans n’importe 
quel pays démocratique, le pouvoir exécutif est nommé selon un principe des 
appartenances politiques. La preuve en est la récente nomination du premier 
ministre français. 

Il semble cependant que nous sommes en pays fortement guidé par l’appartenance 
tribale même l’opposition n’était pas à l’abri (l’expérience des législatifs et 
des municipales renforce cette thèse). La solution devient-elle alors une 
alliance contre nature? Une telle alliance (entre une partie de l’opposition et 
les mécontents de Methaq) aura-t-elle  comme but de mettre à genoux la nouvelle 
équipe ? Laissons la nouvelle équipe montrer en quoi elle sera capable, et du 
reste l’histoire s’en chargera.

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Note: Info source : La Tribune (Mauritanie) 
              
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