Mondialisation : La Mauritanie face à l’instabilité 
internationale
(CRIDEM 30/05/2007)  Par Mohamed Fouad Barrada 


« Plusieurs partis politiques et organisations ont demandé, au nouveau système 
de mettre fin aux relations diplomatiques avec l’Etat Hébreu.» (24 mai 2007 
Alkhbar via le site Cridem) 

Depuis longtemps des politiques mauritaniens ne se mobilisent que s’il y a des 
événements extérieurs. Depuis quand, ces politiques n’ont jamais organisé une 
marche contre les hausses des prix ? Depuis la mise en place du nouveau 
gouvernement, nous avons constaté que les questions sociales étaient soulevées, 
bravo ! Qu’en est-il des collectivités locales dont le bilan reste mitigé ? 

Pourtant, l’opposition est fortement représentée dans ces collectivités 
locales. Nouakchott et autres villes sont telles qu’elles étaient. 
L’autocritique devient une exigence. Le soutien de la cause palestinienne est 
indispensable, mais l’équilibre entre la vision externe et interne reste encore 
une nécessité. 


Coupons cette relation afin que nos partis, qui n’ont que les affaires 
étrangères, élaborent des tactiques internes pour le développement de leurs 
collectivités locales. Loin du pays, certains me diront c’est chez nous, le 
conflit militaire entre l’armée libanaise et la branche armée du Fatah 
al’Islaam prend malgré la récente trêve une tournure délicate. 

Dans l’autre coté de la région, l’instabilité fait rage (la guerre civile en 
Irak), c’est chez nous encore. Tout près de ce pays l’Iran (chez eux) risque de 
provoquer des alliances géopolitiques entre les européens et l’Etat Hébreux. Ce 
pays qui a vu le jour en 1948 continue d’oppresser les palestiniens au vu et au 
su de la communauté internationale. Ces palestiniens s’entretuent pour une 
cause purement politique. La trêve était à l’ordre du jour. La machine 
israélienne n’épargne personne. Interprétation de fait : entre nous, factions 
divisées en territoires occupés, nous allons entamer une trêve momentanée, une 
fois les israéliens nous laissent en paix ; on va commencer notre vraie guerre. 
C’est celle du refus de l’autre. 

Notre soutien, ainsi que les relations avec les israéliens ne sont pas si 
stratégiques (en cette période). Nos frères du territoire occupé sont divisés 
sur des questions institutionnelles et existentielles. 

L’économique essaye d’activer, par ailleurs, les procédures d’investissements. 
Cela se manifeste par le forum de 11 pays en voie de développement, bientôt le 
G8. Le groupe de onze qui vient de voir le jour représente des caractéristiques 
spécifiques. Ils sont, soit sous-développé, soit en voie de développement. Ils 
sont une composante du groupe de 77 pays non alignés. 

Nous sommes dans l’ère de la mondialisation à outrance. Il est question d’une 
décomposition (guerre civile, rejet de l’autre, etc.) alimentée par une 
composition des groupements économiques. L’écart entre les riches et les 
pauvres demeure un signe fort de la mondialisation. Les pays riches 
s’enrichissent de plus en plus, quant aux pauvres ils s’appauvrissent. Les 
acteurs de la mondialisation créent la consommation et le déséquilibre devient 
flamboyant. 

Ce déséquilibre est constaté même dans des pays dits développés. Une 
manifestation de cette crise se trouve dans le paradoxe de l’économie des Etats 
–unis d’Amérique. Ce pays est à la fois le plus endetté et le plus développé. 
Une grande partie de sa dette est détenue par des pays comme la Chine et le 
Japon. D’autant que ses citoyens vivent au dessus de leurs moyens. Ils sont les 
plus endettés de toute la planète. Les crédits à la consommation sont la force 
motrice de l’économie mondialisée. 

Pour décoller, une économie en cette ère mondialisée, il faut créer le besoin, 
lequel implique la recherche des sources nécessaires pour le satisfaire. Il 
s’ensuit un stress permanent. Le phénomène des téléphones mobiles est un fait 
marquant en Mauritanie. 

Dans une société oratoire comme la nôtre, la consommation en terme de crédit 
téléphonique dépasse les normes. D’où le paradoxe mauritanien. Tout le monde 
cherche l’argent (les portables et leurs recharges, les télévisions numériques, 
les ordinateurs constituent entre autre des consommations supplémentaires et 
primordiales), alors que l’argent est détenu par une minorité qui n’a pas 
encore eu l’intelligence de créer les activités par les crédits à la 
consommation. 

Deux banques étrangers viennent de s’implanter, elles insistent que la justice 
soit transparente afin qu’elles commencent l’initiative des crédits pour les 
particuliers. En attendant elles refusent d’accorder la place qui sied à la 
langue Arabe, langue officielle (et première du pays). Mais le niveau de vie 
est tellement faible ce qui met en retard le déclenchement d’une telle 
démarche. Celle-ci reste essentielle pour le développement et l’urbanisation du 
pays. 

Dans ce pays, l’initiative demeure bonne car les plans de développement sont 
fortement retardés par l’absence de la bonne gouvernance et de la 
désorganisation négative. Interventionnisme, drogue, corruption, sont des 
manifestations du besoin économique. 
Le jargon familial est fortement influencé par des expressions comme «celui-ci 
a une belle voiture, l’autre a acheté une maison, celle-ci avait bénéficié 
d’une dote colossale ». 

La politique du ventre domine les attitudes d’une grande partie de nos 
citoyens. La justification implicite ou explicite demeure «qui n’a rien ne vaut 
rien». Sous l’emprise du besoin, le monde urbanisé en Mauritanie marque la 
mauvaise exploitation de l’image. Les medias renforcent l’effet de l’image sur 
la conscience des mauritaniens. « Il ne faut pas écouter la musique occidentale 
» lance une femme qui rejette les signes « civilisationnels » de l’occident, 
mais celle-ci ne rate pas les feuilletons latinos.

D’autres genres d’individus se focalisent de plus en plus sur les chaînes à 
connotation religieuse. Causes : soit une maturité sociale, soit un phénomène 
de retour à la source religieuse. Des individus se sentent menacer par le monde 
tel qu’il est. Ils n’ont pas les éléments nécessaires pour suivre le rythme de 
vie mondialisée. Dans ce cadre, chacun a son interprétation de l’existence 
humaine : Lutte contre l’ennemi et ses amis en est une.

Les pouvoirs en place sont mécréants, ils méritent la mort. L’injustice et les 
régimes policiers tortionnaires font que les hommes oppressés préfèrent la mort 
que d’être maltraités. Les bombes humaines peuvent surgir à n’importe quel 
moment. Une société comme la Mauritanie ne supporte pas de tels phénomènes. 

Le politique cherche à se prémunir contre le risque tout en appliquant 
implicitement la politique de l’autruche. Ce qui sous-entend que le risque est 
là mais nous allons faire en sorte de l’éloigner (le 3 août en est une 
explication). Ces politiques leur échappent inconsciemment que l’instabilité 
n’épargne personne. La France fait de la mondialisation, l’identité, l’emploi 
un débat central, alors nous sommes dans un stade de soumission 
incompréhensible. Il s’agit toujours du refus de l’autre. Tel refus peut être 
tribal, ethnique, sectaire ou économique. 

Les riches vont se constituer en une classe fermée leur permettant de préserver 
leurs biens tout en se créant un besoin destructif pour certains d’entre eux 
d’une part et pour le reste de la société, d’autre part. La tolérance 
mauritanienne va être un pur passage vers l’intolérance humaine. Malgré tout, 
nous appartenons à ce monde. Nous sommes des individus avec des faiblesses et 
des forces. Mais nous cherchons toujours cette force.

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Source La Tribune N° 351

  
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