[Educasup] Séminaire (CIPh) : Phénoménologie de l'analogie et de l'instance de la technique dans la pens ée scientifique

2019-05-09 Par sujet Carlos Alberto Lobo


Chères et chers collègues,

je suis heureux de vous annoncer et de vous inviter à la prochaine séance du 
séminaire du CIPH:  Phénoménologie de l'analogie et de l'instance de la 
technique dans la pensée scientifiques. Exceptionnellement, cette séance se 
déroulera à Lisbonne

La table ronde sera ouverte par un exposé en anglais: 

Titre de l’exposé:  
Measure for Measure. Approximate knowledge and knowledge of approximation in 
Bachelard & Husserl.
(Mesure pour mesure. Connaissance approchée et connaissance de l’approximation 
chez Bachelard et Husserl)

Horaire:  14h00-17h00
Date : Vendredi  17 Mai, de 14h à 17h00.
Lieu, Centre de Philosophie des Sciences de l’Université de Lisbonne,  Salle 
6.1.27.



La séance se déroulera en anglais, mais les questions pourront être faites en 
anglais, français, portugais, ou allemand. 

Si vous souhaitez vous connecter pas skype, adressez votre pseudo et nous 
établirons la connexion. 


Argument (en français) : Dans la conclusion de son essai de 1921, Bachelard 
conclut sur un programme d’une phénoménologie profonde qui n’a pas retenu toute 
l’attention qu’il mérite et permet pourtant de mettre en perspective la 
phénoménotechnique. S’en tenir à «  la superficie du phénomène », c’est ne pas 
tenir compte de la subjectivité à l’œuvre, faire «  comme si la référence même 
n’était pas frappée de subjectivité » [1]. A la suite de Weyl auquel il se 
réfère [2], Bachelard condamne ainsi une phénoménologie pressée de déterminer 
l’essence de l’espace sur la base d’une simple intuition exemplaire. A 
contrario, il promeut une phénoménologie attentive aux médiations techniques : 
dispositifs  techniques et symboliques de détection, d’observation et de 
mesure. Tout phénomène étant « absolument inséparable des conditions de sa 
détection », c’est par les méthodes et techniques de localisation, 
d’observation et d
 e mesure qu’il faudra le caractériser. C’est là une « dimension nouvelle, en 
profondeur, à la phénoménologie » obligeant l’épistémologie à prendre en compte 
les « quanta d’interaction » (entre cette subjectivité et de son champ 
thématique). 
Or cet inflexion de la corrélation (noético-noématique) est au cœur de la 
réflexion husserlienne depuis les années 20, comme on l’a démontré récemment  
[3]. Il devient absolument central dans la Krisis [4], qu’il n’est plus 
possible de réduire à une opposition caricaturale entre science exacte et monde 
de l’à peu près, auquel il faudrait faire retour.  Bien plutôt, Husserl promeut 
une théorie de la science en tant que connaissance approchée. La quête de 
précision — qu’il faut distinguer du mythe de l’exactitude absolue – contraint 
la science à prendre en charge cet à-peu-près science et à donner une place de 
plus en plus fondamentale aux dimensions statistiques et probabilistes. Il 
incombe donc à l’épistémologie de rendre compte de cette tendance et de 
procéder pour ce faire à une clarification des concepts scientifiques exprimant 
les différentes modalités de l’à-peu-près et les coefficients de corrélation 
entre la subjectiv
 ité à l’œuvre et le domaine qu’elle construit.
Afin d’évaluer la pertinence et les limites de ce parallèle entre le projet de 
Bachelard et de Husserl, il est nécessaire d’examiner quelques questions 
particulières : typologie des formes d’induction, formation des concepts 
probabilistes et statistiques (intervalle de confiance, principe d’incertitude 
de Fourier, fonction d’erreur, mesure d’erreur, loi normal des erreurs, etc.), 
statut du possible probabiliste, sens et conditions de validité de leur 
application à des contextes expérimentaux et d’observation.
[1] Bachelard, G.  Essai sur la connaissance approchée, Alcan, 1927, p. 297. 
[2] Weyl, H. Raum, Zeit, Materie, 4e éd.,  Springer, 1921, p. 147. [3] Lobo, C. 
“Le résidu philosophique du problème de l’espace chez Weyl et Husserl », in 
Weyl and the Problem of Space, Springer, 2019 [4] Husserl, H., Die Krisis der 
europäischen Wissenschaften un, die transzendentale Phänomenologie, Eine 
Einleitung in die phanomenologische Philosophie (ed.) Walter Biemel, 
Husserliana, Vol. VI. La Haye, Martinus Nijhoff, 1950. P. 382-383


Carlos Lobo 
CIPH, CFCUL, Archives Husserl de Paris
--
Pour toute question, la FAQ de la liste se trouve ici:  
https://www.vidal-rosset.net/
















[Educasup] Séminaire (CIPh) : Phénoménologie de l'analogie et de l'instance de la technique dans la pens ée scientifique

2019-03-08 Par sujet Carlos Alberto Lobo




Chères, chers collègues,

Vous êtes cordialement invités à la prochaine séance du séminaire 
Phénoménologie de l'analogie et de l'instance de la technique dans la pensée 
scientifique 

vendredi 15 mars 2019 
de 14h à 17h  
 Salle de réunion du  Pavillon Pasteur, 
45, rue d’Ulm, École normale supérieure Paris 5e



pour l’exposé:


L’analogie des niveaux

par Didier Vaudène 

(U. Marie-Curie, ex-DP au CIPh)

Argument: Autant nous avons fréquemment recours à la considération de niveaux, 
autant nous éprouvons quelque difficulté à les caractériser avec précision. 
Pour quelles raisons nous croyons-nous obligé, dans certaines circonstances, de 
recourir à une telle considération ? Que mettons-nous alors en jeu s’il s’agit 
d’autre chose que d’une manière de parler ? La question est d’autant plus 
délicate à aborder que nos appareils théoriques habituels – en particulier 
logiques et mathématiques – sont imaginés comme étant « plats » (l’univers des 
objets mathématiques est « plat », un alphabet et les assemblages construits à 
partir d’un alphabet sont « plats », etc.)

Si je ne connais pas « la » réponse à la question des niveaux (je n’écarte pas 
l’éventualité d’une hétérogénéité irréductible des usages du vocable « niveau 
»), je peux au moins prendre l’orientation issue d’une expérience particulière 
pour en déplier diverses ramifications. Cette expérience prend place dans un 
domaine qui fait un usage particulièrement extensif du vocable « niveau », à 
savoir l’informatique. Il n’est pas anodin de faire référence à ce domaine pour 
la question des niveaux, dans la mesure où l’informatique, comme une sorte de 
cartilage médiateur, permet d’apprécier l’articulation entre un point de vue 
physique (les ordinateurs sont des dispositifs matériels) et un point de vue 
littéral (les traitements d’information peuvent être recueillis comme des 
rapports entre des écritures).

Dans cette perspective, on pourra dire, de manière générale, qu’il y a 
différence de niveau (écart de niveau, variation de niveau, changement de 
niveau, etc.) entre deux « niveaux », relativement à l’« à-plat » constitué par 
l’un des deux « niveaux », quand on juge que l’autre « niveau », lui aussi 
constitué comme un « à-plat » relativement à ce premier « niveau », ne lui est 
pas « réductible ». En un mot, il y a différence de niveau quand je juge que je 
ne peux pas réduire les deux niveaux (les deux à-plat) à un même niveau (à un 
même à-plat). La difficulté d’une telle formulation tient au fait que les 
termes qui y interviennent se déterminent les uns les autres : il n’y a 
différence de niveau (d’à-plats) que relativement à des niveaux (des à-plats), 
mais il n’y a des niveaux (des à-plats) que s’il y a différence de niveaux, 
tandis que rien que n’est précisé concernant l’irréductibilité qui garantirait 
une t
 elle différence. 

Il s’agit moins d’une définition que d’un schéma d’interprétation, dont le sens 
dépend des traductions et des interprétations qui en sont faites, et dont la 
chair imaginaire nous est d’abord esquissée comme analogie des niveaux : 
feuilletage de la verticalité d’une différence par opposition à l’horizontalité 
de l’à-plat spatio-temporel de chaque feuillet. On appliquera ce schéma 
d’interprétation à plusieurs cas prélevés dans des domaines divers, par exemple 
: niveaux filmique et fictionnel dans le cinéma, niveaux d’écritures en 
informatique, finitude effective et ineffectivité.

———

Programme des prochaines séances:

Vendredi 26 avril,  C. Lobo (CIPh/CFCUL). L’à peu près phénoménologique, la 
connaissance approchée et les techniques d'approximation statistique
Pavillon Pasteur, salle de réunion, École normale supérieure, 45 rue d'Ulm, 
75005 Paris

Vendredi 17 mai 14h-17h.  Carlos Lobo  (CIPh/CFCUL),  Measure for Measure. 
Approximate knowledge vs knowledge of approximation. 
En raison du  Husserl Circle Meeting qui se tient à Lisbonne durant la semaine 
du 13 au 16 (http://www.husserlcircle.org/2019-meeting.html 
) cette séance aura lieu 
exceptionnellement à Lisbonne, au Centro de Filosofia das Ciências da 
Universidade de Lisboa. Pour connaître la salle et les horaires précis, 
consulter l’agenda sur le site  http://cfcul.fc.ul.pt/ 
) 

 Vendredi 14 juin, 14h-17h. Jean-Hugues Barthélémy (CIDES/MSH Paris-Nord).. 
Penser par-delà Husserl et Simondon : quelques réflexions paradoxologiques sur 
l'analogie, la science et la technique''.
 Adresse : Salle Delacommune-Orgebin, USIC, 18 rue de Varenne, 75007 Paris. 
Code porte 01563

Vendredi 28 Juin, 14h-17h:  avec Bernard Maille (Paris) & C. Lobo. 
L’individuation simondonienne et  l’interprétation de la MQ par De Broglie 
(après 1952)
Lieu à préciser. 

———
Séminaire organisé avec le soutien de l’École normale supérieure et en étroite 
relation avec le séminaire « Pensée diagrammatique, philosophie de l’espace et 
invention des formes » (Luciano Boi, Franck J