Re: [FRnOG] RFC 6301: A Survey of Mobility Support In the Internet

2011-07-12 Par sujet Guillaume Leclanche
Le 10 juillet 2011 22:40, Stephane Bortzmeyer bortzme...@nic.fr a écrit :

 Quelqu'un ici a-t-il une offre Mobile IP à son catalogue ? Je suis
 presque sûr que non.


Moi !

http://www.swisscom.ch/res/internet/mobile-unlimited/index.htm?languageId=fr

(oui c'est bien du Mobile IP, il y a seamless handover entre Wifi (EAP-SIM)
et 3G.)

Guillaume


Re: [FRnOG] RFC 6301: A Survey of Mobility Support In the Internet

2011-07-11 Par sujet Emmanuel Thierry
Bonjour,

Le 10 juil. 2011 à 23:12, Guillaume Barrot a écrit :

 Tous les opérateurs de téléphonie mobile implémentent de la mobilité via Gtp 
 (3Gpp oblige), d'où les S et Ggsn.

Ok, admettons, mais comment tu fais:
 - La mobilité inter-domaines (entre plusieurs opérateurs), bon, admettons, 
c'est peut être possible, je ne connais pas le protocole
 - La mobilité inter-technos (entre WiFi et 3g par exemple)
 - La gestion d'interfaces multiples (MCoA pour Mobile IP par exemple), pour 
par exemple balancer ta connexion IP sur WiFi et WiMAX
... sans de la mobilité au niveau IP ?


Le 10 juil. 2011 à 22:40, Stephane Bortzmeyer a écrit :

 
 D'où ce RFC qui évalue l'état 
 actuel du déploiement des techniques de mobilité sur l'Internet. 
 (Disons-le tout de suite, il est très faible.)

Déjà les implémentations sont aussi très faibles, et les protocoles (du moins 
Mobile IP), très complexes (si ce n'est pire :) ).


 Bien sûr, une telle gestion par l'application ne couvre pas tous les 
 cas. Un gros transfert de fichiers avec curl ou wget ne peut pas 
 fonctionner ainsi, puisque ce transfert utilise une seule connexion 
 TCP, donc dépend de l'adresse IP source utilisée au départ (cf. section 
 6.2). (Avec rsync, et un script qui le relance jusqu'à complétion, ça 
 marcherait.) Et, évidemment, les sessions SSH ne peuvent pas être 
 maintenues lorsqu'on change d'adresse. Mais il reste quand même 
 énormément de cas où il n'y a *pas* de vrai problème lié à la mobilité 
 et cela explique largement, à mon avis, pourquoi les techniques de 
 mobilité IP sont si peu déployées. J'arrête là les opinions 
 personnelles et je reviens au RFC.

Oui, enfin la killer app de la mobilité, ce n'est pas nécessairement le gros 
transfert de fichiers.
J'ai un meilleur exemple :
Tu te balades sur une route nationale (pas trop vite quand même, il faut que tu 
puisses capter correctement les réseaux alentours ! ;)), avec moults réseaux, 
très changeants. Tu veux discuter par skype sur ton téléphone, soit tu te mets 
sur des réseaux WiFi communautaires pour avoir un meilleur débit, mais tu seras 
coupé toutes les cinq minutes, soit tu te mets en 3g, tu n'auras pas de 
déconnexions, mais tu vas avoir un débit médiocre, voire racker sur ton forfait 
3g si tu n'as pas le forfait iphoune à 60€.

La mobilité, ce n'est pas pour garder son adresse IP de chez soi au bureau, ou 
dans le train pour pouvoir s'y connecter en SSH. Ca c'est une demandes de 
quelques geeks boutonneux. La mobilité c'est pour optimiser l'utilisation de 
ses ressources et de sa connectivité. Enfin, si tu regardes dans les auteurs de 
la RFC, il y a quelqu'un de chez ... Toyota (tiens, un constructeur automobile 
! :) ). L'une des killer app de la mobilité, et un gros sujet de recherche 
(c'est grâce à ça que j'ai pu avoir un poste dans la recherche française au 
passage :) ), c'est la mobilité dans les ITS.
De nos jours, on cherche à installer un routeur mobile dans la voiture de Mr et 
Mme Michu, de la même manière qu'ils ont leur machinbox à la maison. D'un point 
de vue technique, envoyer des RAs avec une IP stable aux ordis qui vont se 
connecter au routeur mobile, c'est tout de même plus solide qu'implémenter le 
très propre NPT66 que tu nous as présenté il y a quelques jours ! Si tu 
proposes une techno qui va engendrer un changement de préfixe (donc une 
déconnexion) toutes les deux minutes, Mr et Mme Michu ne diront qu'une seule 
chose : ça ne marche pas ! Et ils vont inonder les SAV des opérateurs de 
routeur mobile... Donc c'est justement lorsque la mobilité ne devient plus un 
souhait pour l'utilisateur mais qu'elle devient juste naturelle qu'on aura 
gagné ! 


 Dans le futur, toutefois, de plus en plus de machines seront mobiles et 
 il est possible que le premier choix (rendre le CN conscient que son 
 partenaire se déplace) redevienne attirant.

Si on prend toujours l'exemple de Mobile IP, je doute que cela soit 
intéressant. Il suffit de regarder la signalisation que cela engendre d'une 
part, et surtout le cache. Si Google devait mettre en cache l'adresse IP de 
chaque mobile, il lui faudrait juste doubler son parc de serveur. Faire gérer 
la mobilité par les correspondants, cela revient a faire du routage en bout de 
réseau...



Emmanuel THIERRY

---
Liste de diffusion du FRnOG
http://www.frnog.org/



[FRnOG] RFC 6301: A Survey of Mobility Support In the Internet

2011-07-10 Par sujet Stephane Bortzmeyer
Quelqu'un ici a-t-il une offre Mobile IP à son catalogue ? Je suis
presque sûr que non. Pourquoi, se demande ce RFC.

http://www.bortzmeyer.org/6301.html



Auteur(s) du RFC: Z. Zhu (UCLA), R. Wakikawa (TOYOTA ITC), L. Zhang (UCLA)




Dans le monde des réseaux informatiques, on distingue en général le 
*nomadisme* (pouvoir changer d'endroit et avoir à peu près les mêmes 
services) et la *mobilité* (pouvoir changer d'endroit en maintenant les 
sessions existantes, comme si on n'avait pas bougé). Aujourd'hui, où 
beaucoup d'équipements sont mobiles (smartphone, tablette, ...), la 
mobilité suscite beaucoup d'intérêt. D'où ce RFC qui évalue l'état 
actuel du déploiement des techniques de mobilité sur l'Internet. 
(Disons-le tout de suite, il est très faible.)

Je vais me permettre de commencer par une polémique et des opinions 
personnelles : dans la famille de protocoles TCP/IP, la mobilité, c'est 
comme le multicast. Beaucoup de RFC, très peu de paquets. Le sujet 
passionne les experts, pose plein de problèmes techniques amusants, 
permet d'écrire des algorithmes rigolos... mais touche très peu les 
utilisateurs. Comment cela, les utilisateurs ne veulent pas se 
connecter à l'Internet depuis leur maison, puis continuer au bureau ? 
Si, ils le veulent, mais il n'est pas du tout évident que la mobilité 
au niveau IP soit nécessaire pour cela. Aujourd'hui, la technique de 
mobilité la plus courante est DHCP... La machine reçoit une nouvelle 
adresse IP et ce sont les applications qui gèrent les 
déconnexions/reconnexions. Prenons l'exemple du client de messagerie 
instantanée Pidgin et supposons que je me promène avec mon ordinateur 
portable, connecté via clé USB 3G dans le train, via le Wifi au 
Starbucks, puis via un câble Ethernet au bureau. J'aurai une adresse IP 
différente à chaque fois et les sessions IRC ou XMPP seront donc 
coupées lors des changements. Est-ce grave ? Pas tellement. Pidgin se 
reconnectera automatiquement à chaque fois et la seule conséquence 
pratique sera les messages de déconnexion et de reconnexion que verront 
les abonnés de chaque canal IRC / pièce XMPP. On a là un bon exemple du 
fait qu'une gestion de la mobilité par l'application cliente (section 
5.5 de notre RFC) est suffisante et qu'il n'y a pas besoin d'un service 
réseau (compliqué et amenant des problèmes de sécurité) pour cela. Même 
chose avec une application Web : chaque requête HTTP peut utiliser une 
adresse source différente, l'utilisateur ne s'en rendra pas compte (à 
part éventuellement une obligation de se réauthentifier si le cookie 
est lié à l'adresse IP, ce qui se fait parfois pour limiter la 
réutilisation d'un cookie volé). Les applications qui reposent sur 
HTTP (les clients Twitter, par exemple) arrivent également à maintenir 
une « session » lors de changements d'adresse IP.

Bien sûr, une telle gestion par l'application ne couvre pas tous les 
cas. Un gros transfert de fichiers avec curl ou wget ne peut pas 
fonctionner ainsi, puisque ce transfert utilise une seule connexion 
TCP, donc dépend de l'adresse IP source utilisée au départ (cf. section 
6.2). (Avec rsync, et un script qui le relance jusqu'à complétion, ça 
marcherait.) Et, évidemment, les sessions SSH ne peuvent pas être 
maintenues lorsqu'on change d'adresse. Mais il reste quand même 
énormément de cas où il n'y a *pas* de vrai problème lié à la mobilité 
et cela explique largement, à mon avis, pourquoi les techniques de 
mobilité IP sont si peu déployées. J'arrête là les opinions 
personnelles et je reviens au RFC.

La section 1 explique que ce RFC est motivé par le fait que la mobilité 
est depuis longtemps un sujet de recherche actif à l'IETF et que, 
depuis quelques années, le déploiement des engins mobiles a explosé 
(smartphones, tablettes, etc). Le besoin est donc nettement plus 
marqué maintenant que dix ans auparavant, lorsqu'un ordinateur portable 
était un machin encombrant et lent. Pourtant, les solutions normalisées 
par l'IETF ont été peu déployées.

Ces solutions utilisent un vocabulaire rappelé en section 2 et dans le 
RFC 3753. Notons notamment les termes d'*identificateur* (identifier) 
qui indique une valeur qui ne change pas lors des déplacements, de 
*localisateur* (locator), qui, lui, change lorsqu'on se déplace (en 
IP classique, c'est le cas de l'adresse IP), de *correspondance* 
(mapping), la fonction qui permet de trouver un localisateur en 
connaissant l'identificateur, de *correspondant* (CN pour 
Correspondent Node, la machine avec laquelle l'engin mobile 
communique), etc.

La section 3 expose les principes de base de la gestion de la mobilité. 
Le CN doit pouvoir, dans l'Internet actuel :
* trouver l'adresse IP actuelle du mobile (solutions dites de type 1),
* ou bien connaître un identificateur du mobile et pouvoir lui envoyer 
des données en utilisant cet identificateur (solutions de type 2), 
nettement plus fréquentes.
Un exemple de solution de 

Re: [FRnOG] RFC 6301: A Survey of Mobility Support In the Internet

2011-07-10 Par sujet Thomas Mangin
Three (hutchison 3G - UK) fournit une terminaison L2TP a certains FAI - entre 
autre nous.
La session vous suit donc on peut avoir une IP statique et un block d'IP route 
lors d'un voyage dans un train sans aucun problème.

Adrian Kennard de AAISP a parle de l'implementation du point de vu de l'ISP a 
UKNOF 19 (mais la video n'est pas - encore ?? - disponible sur le site).
Il y a beaucoup de tour de magie car évidement la session PPP n'est pas 
vraiment du dongle a l'ISP.

Alors cette RFC c'est pour quoi au fait :p

Thomas

On 10 Jul 2011, at 21:40, Stephane Bortzmeyer wrote:

 Quelqu'un ici a-t-il une offre Mobile IP à son catalogue ? Je suis
 presque sûr que non. Pourquoi, se demande ce RFC.
 
 http://www.bortzmeyer.org/6301.html
 
 
 
 Auteur(s) du RFC: Z. Zhu (UCLA), R. Wakikawa (TOYOTA ITC), L. Zhang (UCLA)
 
 
 
 
 Dans le monde des réseaux informatiques, on distingue en général le 
 *nomadisme* (pouvoir changer d'endroit et avoir à peu près les mêmes 
 services) et la *mobilité* (pouvoir changer d'endroit en maintenant les 
 sessions existantes, comme si on n'avait pas bougé). Aujourd'hui, où 
 beaucoup d'équipements sont mobiles (smartphone, tablette, ...), la 
 mobilité suscite beaucoup d'intérêt. D'où ce RFC qui évalue l'état 
 actuel du déploiement des techniques de mobilité sur l'Internet. 
 (Disons-le tout de suite, il est très faible.)
 
 Je vais me permettre de commencer par une polémique et des opinions 
 personnelles : dans la famille de protocoles TCP/IP, la mobilité, c'est 
 comme le multicast. Beaucoup de RFC, très peu de paquets. Le sujet 
 passionne les experts, pose plein de problèmes techniques amusants, 
 permet d'écrire des algorithmes rigolos... mais touche très peu les 
 utilisateurs. Comment cela, les utilisateurs ne veulent pas se 
 connecter à l'Internet depuis leur maison, puis continuer au bureau ? 
 Si, ils le veulent, mais il n'est pas du tout évident que la mobilité 
 au niveau IP soit nécessaire pour cela. Aujourd'hui, la technique de 
 mobilité la plus courante est DHCP... La machine reçoit une nouvelle 
 adresse IP et ce sont les applications qui gèrent les 
 déconnexions/reconnexions. Prenons l'exemple du client de messagerie 
 instantanée Pidgin et supposons que je me promène avec mon ordinateur 
 portable, connecté via clé USB 3G dans le train, via le Wifi au 
 Starbucks, puis via un câble Ethernet au bureau. J'aurai une adresse IP 
 différente à chaque fois et les sessions IRC ou XMPP seront donc 
 coupées lors des changements. Est-ce grave ? Pas tellement. Pidgin se 
 reconnectera automatiquement à chaque fois et la seule conséquence 
 pratique sera les messages de déconnexion et de reconnexion que verront 
 les abonnés de chaque canal IRC / pièce XMPP. On a là un bon exemple du 
 fait qu'une gestion de la mobilité par l'application cliente (section 
 5.5 de notre RFC) est suffisante et qu'il n'y a pas besoin d'un service 
 réseau (compliqué et amenant des problèmes de sécurité) pour cela. Même 
 chose avec une application Web : chaque requête HTTP peut utiliser une 
 adresse source différente, l'utilisateur ne s'en rendra pas compte (à 
 part éventuellement une obligation de se réauthentifier si le cookie 
 est lié à l'adresse IP, ce qui se fait parfois pour limiter la 
 réutilisation d'un cookie volé). Les applications qui reposent sur 
 HTTP (les clients Twitter, par exemple) arrivent également à maintenir 
 une « session » lors de changements d'adresse IP.
 
 Bien sûr, une telle gestion par l'application ne couvre pas tous les 
 cas. Un gros transfert de fichiers avec curl ou wget ne peut pas 
 fonctionner ainsi, puisque ce transfert utilise une seule connexion 
 TCP, donc dépend de l'adresse IP source utilisée au départ (cf. section 
 6.2). (Avec rsync, et un script qui le relance jusqu'à complétion, ça 
 marcherait.) Et, évidemment, les sessions SSH ne peuvent pas être 
 maintenues lorsqu'on change d'adresse. Mais il reste quand même 
 énormément de cas où il n'y a *pas* de vrai problème lié à la mobilité 
 et cela explique largement, à mon avis, pourquoi les techniques de 
 mobilité IP sont si peu déployées. J'arrête là les opinions 
 personnelles et je reviens au RFC.
 
 La section 1 explique que ce RFC est motivé par le fait que la mobilité 
 est depuis longtemps un sujet de recherche actif à l'IETF et que, 
 depuis quelques années, le déploiement des engins mobiles a explosé 
 (smartphones, tablettes, etc). Le besoin est donc nettement plus 
 marqué maintenant que dix ans auparavant, lorsqu'un ordinateur portable 
 était un machin encombrant et lent. Pourtant, les solutions normalisées 
 par l'IETF ont été peu déployées.
 
 Ces solutions utilisent un vocabulaire rappelé en section 2 et dans le 
 RFC 3753. Notons notamment les termes d'*identificateur* (identifier) 
 qui indique une valeur qui ne change pas lors des déplacements, de 
 *localisateur* (locator), qui, lui, change lorsqu'on se déplace 

Re: [FRnOG] RFC 6301: A Survey of Mobility Support In the Internet

2011-07-10 Par sujet Guillaume Barrot
Tous les opérateurs de téléphonie mobile implémentent de la mobilité via Gtp
(3Gpp oblige), d'où les S et Ggsn.

Des études pour implémenter mobile ip ont été faites il y à quelques années
chez nous, avec comme conclusion qu'on ne déploierait pas mais j'ai pas le
détail du pourquoi la, si ce n'est que Gtp étant le standard de facto pour
les telcos (3gpp), être le premier (voire le seul) à partir sur mobile ip
doit poser des problèmes sur la gestion du roaming.

Sur un réseau fixe (adsl, ftth) la question ne s'est jamais posée à ma
connaissance (je parle bien de mobilité pas d'ip fixe).
Le 10 juil. 2011 22:43, Stephane Bortzmeyer bortzme...@nic.fr a écrit :
 Quelqu'un ici a-t-il une offre Mobile IP à son catalogue ? Je suis
 presque sûr que non. Pourquoi, se demande ce RFC.

 http://www.bortzmeyer.org/6301.html

 

 Auteur(s) du RFC: Z. Zhu (UCLA), R. Wakikawa (TOYOTA ITC), L. Zhang (UCLA)

 


 Dans le monde des réseaux informatiques, on distingue en général le
 *nomadisme* (pouvoir changer d'endroit et avoir à peu près les mêmes
 services) et la *mobilité* (pouvoir changer d'endroit en maintenant les
 sessions existantes, comme si on n'avait pas bougé). Aujourd'hui, où
 beaucoup d'équipements sont mobiles (smartphone, tablette, ...), la
 mobilité suscite beaucoup d'intérêt. D'où ce RFC qui évalue l'état
 actuel du déploiement des techniques de mobilité sur l'Internet.
 (Disons-le tout de suite, il est très faible.)

 Je vais me permettre de commencer par une polémique et des opinions
 personnelles : dans la famille de protocoles TCP/IP, la mobilité, c'est
 comme le multicast. Beaucoup de RFC, très peu de paquets. Le sujet
 passionne les experts, pose plein de problèmes techniques amusants,
 permet d'écrire des algorithmes rigolos... mais touche très peu les
 utilisateurs. Comment cela, les utilisateurs ne veulent pas se
 connecter à l'Internet depuis leur maison, puis continuer au bureau ?
 Si, ils le veulent, mais il n'est pas du tout évident que la mobilité
 au niveau IP soit nécessaire pour cela. Aujourd'hui, la technique de
 mobilité la plus courante est DHCP... La machine reçoit une nouvelle
 adresse IP et ce sont les applications qui gèrent les
 déconnexions/reconnexions. Prenons l'exemple du client de messagerie
 instantanée Pidgin et supposons que je me promène avec mon ordinateur
 portable, connecté via clé USB 3G dans le train, via le Wifi au
 Starbucks, puis via un câble Ethernet au bureau. J'aurai une adresse IP
 différente à chaque fois et les sessions IRC ou XMPP seront donc
 coupées lors des changements. Est-ce grave ? Pas tellement. Pidgin se
 reconnectera automatiquement à chaque fois et la seule conséquence
 pratique sera les messages de déconnexion et de reconnexion que verront
 les abonnés de chaque canal IRC / pièce XMPP. On a là un bon exemple du
 fait qu'une gestion de la mobilité par l'application cliente (section
 5.5 de notre RFC) est suffisante et qu'il n'y a pas besoin d'un service
 réseau (compliqué et amenant des problèmes de sécurité) pour cela. Même
 chose avec une application Web : chaque requête HTTP peut utiliser une
 adresse source différente, l'utilisateur ne s'en rendra pas compte (à
 part éventuellement une obligation de se réauthentifier si le cookie
 est lié à l'adresse IP, ce qui se fait parfois pour limiter la
 réutilisation d'un cookie volé). Les applications qui reposent sur
 HTTP (les clients Twitter, par exemple) arrivent également à maintenir
 une « session » lors de changements d'adresse IP.

 Bien sûr, une telle gestion par l'application ne couvre pas tous les
 cas. Un gros transfert de fichiers avec curl ou wget ne peut pas
 fonctionner ainsi, puisque ce transfert utilise une seule connexion
 TCP, donc dépend de l'adresse IP source utilisée au départ (cf. section
 6.2). (Avec rsync, et un script qui le relance jusqu'à complétion, ça
 marcherait.) Et, évidemment, les sessions SSH ne peuvent pas être
 maintenues lorsqu'on change d'adresse. Mais il reste quand même
 énormément de cas où il n'y a *pas* de vrai problème lié à la mobilité
 et cela explique largement, à mon avis, pourquoi les techniques de
 mobilité IP sont si peu déployées. J'arrête là les opinions
 personnelles et je reviens au RFC.

 La section 1 explique que ce RFC est motivé par le fait que la mobilité
 est depuis longtemps un sujet de recherche actif à l'IETF et que,
 depuis quelques années, le déploiement des engins mobiles a explosé
 (smartphones, tablettes, etc). Le besoin est donc nettement plus
 marqué maintenant que dix ans auparavant, lorsqu'un ordinateur portable
 était un machin encombrant et lent. Pourtant, les solutions normalisées
 par l'IETF ont été peu déployées.

 Ces solutions utilisent un vocabulaire rappelé en section 2 et dans le
 RFC 3753. Notons notamment les termes d'*identificateur* (identifier)
 qui indique une valeur qui ne change pas lors des déplacements, de
 *localisateur* (locator), qui, lui, change