Bonjour,

[EMAIL PROTECTED] a écrit :
> http://laquadrature.net qui vise à informer sur les projets des
> pouvoirs publiques qui se heurtent ... au problème de la quadrature du
> net :)

Félicitiations pour cette initiative.  L'éducation des internautes est
sans doute la clef de voute de la réappropriation de l'internet par ses
usagers.

Je me permets de donner mon avis, bien qu'étant surtout hébergeur et non
fournisseur « d'accès. »  Nous savons tous que la ligne de démarcation
est une vue de l'esprit, principalement induite par la spécialisation
des activités.

Merci de garder à l'esprit que mes réponses se bornent à la faisabilité
de ces projets débiles.

> http://www.netclean.com/EN/documents/NetClean_Whitebox_EN.pdf
> http://en.wikipedia.org/wiki/Cleanfeed_(content_blocking_system)

>       Quels sont les critères pertinents permettant de déterminer le
>       nombre de serveurs/boitiers de filtrage nécessaires (et donc
>       estimer le coût en partie) ? Quelles sont les équipements
>       complémentaires nécessaires ? Quelle est la durée nécessaire
>       pour le faire ? Les ressources pour maintenir ?

Dans ces systèmes, nous avons clairement deux constituants :

- La partie BGP/tunnel

  Pour minimiser l'impact sur son réseau, il me semble que l'opérateur
  voudra établir les sessions BGP sur ses routeurs de bordure et ne pas
  réannoncer en iBGP.  C'est à dire que cela concerne une poignée
  d'équipements, quelques dizaines au plus.

  Le coût intrinsèque est à mon sens quasi-nul : c'est implémentable
  dans la journée, pour peu que cela aie été validé selon la procédure
  en vigueur chez l'opérateur.  Autrement dit : le coût se résume
  pratiquement à l'overhead administratif de la structure.

  Si ces routeurs ne savent pas faire de tunnel, il faudra ajdoindre des
  équipements supplémentaires pour cela.  Le coût dépendra du débit, du
  prix de l'hébergement des bidules, de la maintenance supplémentaire,
  etc.  Quelques dizaines de milliers d'euros par an à tout casser.

- La partie proxy filtrant

  Là, tout dépend si ces proxys sont à la charge de l'opérateur ou (plus
  probablement) d'un organisme externe.  Cela ne change pas vraiment le
  coût global, il me semble, donc je poursuis mes élucubrations dans
  cette seconde optique.

  Si le filtrage se cantonne à la pédopornographie, même en incluant les
  effets de bord, une ferme de quelques dizaines de serveurs me semble
  largement suffisant.  À la louche (encore) : 200 000 € annuels plus
  400 autres en frais de personnel.

  Trois mois pour mettre en place une telle structure "centrale" me
  semble raisonnable.

Donc en gros, le coût global au niveau français est inférieur au million
d'euros par an.

>       Quels sont les risques pour le réseau dans son ensemble (je
>       pense ici à l'affaire du youtube blackhole : ) ?

« Sed quis custodiet ipsos custodes ? » comme disait Juju.
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