Le 25/05/10, Jérôme Nicolle<jer...@ceriz.fr> a écrit :
> Le 25/05/10 14:50, Rémi Bouhl a écrit :
>> Bien vu, j'ai dit une bêtise. Ceci dit, concernant l'espace disque, le
>> non-filtrage des spams n'implique pas nécessairement de prévoir plus
>> de place: quand l'espace réservé à l'abonné est rempli, il ne reçoit
>> plus de mails, point. Pour le coup, je doute que même le gouvernement
>> américain puisse reprocher à un FAI de ne pas accepter un mail car la
>> boîte mail est pleine.
>
> Et le support généré par les appels de gens qui ne comprennent pas qu'il
> faille de temps en temps faire de la place sur la boite ? Et le fait
> que, du coup, toutes les boites soient en saturation ? Et le cout de
> traitement des bounces ?

Le fait que toutes les boîtes soient en saturation ne devrait pas être
problématique, si l'espace disque provisionné est en cohérence avec
l'espace proposé à chaque abonné.

Concernant le coût du support, je rappelle qu'on parle ici d'un FAI
dont la hotline est payante.
De plus, ce problème se posera de toute façon, quelle que soit la
taille proposée à chaque utilisateur: y'a un moment où c'est plein.
Si les gens appellent le support quand leur boîte mail est pleine, ne
pas filtrer le spam fait qu'ils appelleront au bout d'une semaine au
lieu d'appeler au bout d'un an. La réponse du support sera la même
(Faites le ménage), et normalement l'utilisateur ne rappellera pas
quand sa boîte sera de nouveau pleine.

D'ailleurs, du point de vue du FAI, il n'y a techniquement aucune
différence entre un utilisateur qui reçoit beaucoup de mails, et un
qui reçoit beaucoup de spam. La différence ne se faisant qu'au niveau
collectif (presque tout le monde reçoit du spam).

>
>> Et non, ce n'est pas méchant avec l'abonné: il est en parti
>> responsable de la quantité de spam qu'il reçoit. Entre confier son
>> adresse mail à quelques personnes de confiance, et la divulguer sur un
>> site Web, il y a tout un éventail de comportement vis-à-vis de sa
>> propre adresse mail.
>>
>> Tiens, c'est un joli troll pour vendredi, ça: madame Michu est
>> responsable du spam qu'elle envoie, mais aussi, en partie, de celui
>> qu'elle reçoit :D
>
> Ca, c'était valable quand le SPAM ne marchait que sur de la collecte
> active. Maintenant que 80% des adresses existantes chez les gros est
> dans des listings et que les 20% restants sont touchés en brute-force,
> la responsabilisation du titulaire de la boite serait stupide.

Ça ne colle pas avec mon expérience personnelle.. sur trois adresses mails:
- une publiée sur le Web,
- une diffusée largement,
- la troisième réservée à quelques personnes "de confiance" (même si
ce terme n'a pas une grande valeur technique),
- la quatrième étant celle-ci (Gmail), mais ça ne compte pas, vu
l'efficacité de Google dans le traitement du spam.

J'observe sur la première un assaut incessant de spam, sur la deuxième
quelques tentatives de spam/phising (en gros, quand un de mes contacts
se fait véroler sa machine et voler sa boîte mail), et sur la
troisième parfaitement calme (pour l'instant).

Il y a une responsabilité humaine quand un utilisateur se fait voler
la liste de ses contacts, et par extension une responsabilité en
confiant son adresse mail à un utilisateur qui risque de se la faire
voler. Même si je suis d'accord sur le fait qu'une adresse mail qu'on
ne communique qu'à des ingénieurs sécurité qui utilisent Plan 9 n'a
pas une grande utilité sociale. Mais, en ce qui me concerne, je
deviens réticent à l'idée de communiquer mon adresse mail aux
utilisateurs dont je sais qu'ils 'confondent' les champs "CC" et
"CCi", par exemple. Tout ça pour dire que, si, l'utilisateur de la
boîte mail a sa petite part de responsabilité, et la possibilité
d'agir à son niveau.

>
> A moins, peut être, de commencer par "éduquer", même si c'est un gros
> mot ici. Il ne faut _en aucun cas_ commencer par dégrader la perception
> de la qualité de service par l'utilisateur.
>
>
> --
> Jérôme Nicolle
>

On est d'accord là-dessus, d'autant plus qu'il est commercialement
très délicat d'annoncer à ses clients "On filtrait le spam, nos
concurrents aussi, et maintenant on arrête de filtrer, alors que nos
concurrents filtrent encore." Plus généralement, en l'absence de
volonté politique dans ce domaine, la gestion des nombreux problèmes
liés à l'utilisation d'Internet par le grand public se résume à une
optimisation des revenus, ce qui se comprend: il y a une façon propre
de faire les choses, et une façon rentable, les habitudes du grand
public faisant que les deux façons sont bien différentes.
C'est plus rentable de filtrer le port SMTP en sortie, que de
déconnecter des utilisateurs qui spamment alors que c'est interdit par
leurs CGV, par exemple.

Ceci dit, il n'y a "dégradation" de la qualité de service, que parce
qu'on a habitué l'utilisateur à un service qui ne va pas "de soi",
l'antispam en l'occurence. Chez Orange il n'y a pas d'antispam digne
de ce nom, les utilisateurs s'y font et trouvent ça normal.
Si demain les FAI se mettent à proposer, par défaut, de la QoS à
l'abonné, afin de privilégier ses flux rapides par rapport à ses flux
lents, dans 5 ans toute protestation contre une telle mesure sera
noyée par cette réponse: "on ne va pas dégrader la perception de la
qualité de service!". mhh.. ben oui, trop tard.

Rémi Bouhl.
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