On Wed, Jan 20, 2010 at 12:48:32PM +0100, Alexandre Archambault wrote:
> Le 18 janv. 10 à 14:56, Jérémie ZIMMERMANN - La Quadrature du Net a
> écrit :

>> Un aspect en est essentiel pour moi: démontrer que le prix de la
>> bande-passante est en baisse constante, voir que cette baisse
>> compense l'augmentation de la consommation.

> Ensuite, les industries de réseaux comme les communications
> électroniques sont des industries à coûts essentiellement fixes : le
> véritable inducteur de coûts est le mix entre taux d'utilisation
> d'une ressource et son degré de mutualisation.

> Ecouler 10000 sources, (...) sur une porte (...), au niveau du
> backbone, c'est paradoxalement moins couteux au final que de le
> remplir avec un seul acteur. Bref, c'est relativement neutre (modulo
> l'amortissement des babioles en question, mais c'est gérable), les
> coûts unitaires n'ont effectivement pas trop bougé. Car c'est le
> modèle d'Internet avant le 2.0, mutualisation et foisonnement du
> trafic pour une techno qui n'était accessible que sur quelques
> points du territoire.

> Sauf qu'avec le 2.0, on a désormais près de la moitié du trafic qui
> est désormais concentré sur quelques pôles, avec très un fort niveau
> d'asymétrie, (...)

> Et là, la porte 10 Gbps qui hier écoulait 10000 sources se retrouve
> petit à petit monopolisée par le trafic d'un seul acteur. Et si en
> plus on doit répliquer les portes 10 Gbps dans chaque noeud d'accès
> dans la pampa (ce qui d'un point de vue macro est une bonne chose en
> terme d'aménagement du territoire) alors qu'elles ne servent qu'à
> 99% sur du trafic descendant avec 5 inducteurs qui accaparent 75% de
> la capa, on a beau prendre le problème par tous les côtés, mais il
> est un fait que le modèle originel (on se partage ce qui est dispo
> et on facture pas car c'est réciproque) n'est plus tenable lorsque
> quelques acteurs se retrouvent de fait avec des ressources dédiées
> sans en rémunérer l'utilisation (car la BP payée à l'hébergeur ne
> couvre que le segment hébergeur <-> opérateur de raccordement)

Il me semblait que la BP payée à l'hébergeur couvrait les segments:

 hébergeur <-> opérateur de raccordement 1 <-> opérateur de transit 1 <->

Et que la BP payée l'autre l'ISP final couvrait les segments

 <-> opérateur de transit 2 <-> opérateur de raccordement 2 <-> client final

(avec parfois un "court-circuit" économique qui ôte des segments, par
exemple quand ça passe par un peering entre opérateurs de
raccordement.)

Il me semble déformateur de dire que "quelques acteurs" disposent de
"ressources dédiées" dans ce deuxième tronçon; ces ressources sont là
pour les clients finaux, et l'usage en est vendu par l'opérateur de
raccordement 2 à ses clients. S'il se retrouve avec 10Gbps de traffic
venant de cinq acteurs, c'est qu'il a de l'ordre de 1000 clients qui
le payent pour recevoir ce traffic. Ces ressources ne sont donc en
rien dédiées aux cinq acteurs, mais bien aux 1000 clients, ou à la
rigueur aux 1005 acteurs.

> Un marché donc où il faut recouvrer les 2 utilisations possibles :
> d'un côté le fait pour les abonnés finals d'être en mesure de
> joindre la terre entière au moyen d'un accès fourni par l'opérateur,
> et de l'autre côté, un fournisseur de services / contenus IP d'être
> en mesure d'atteindre le maximum d'abonnés finals (ou eyeballs si
> vous préférez).

Et quelle est la différence entre ces deux descriptions du même
service, à part la quantité de bande passante? On parle bien de
pouvoir joindre n'importe quel nœud IP dans les deux cas...

> Si on fait un parallèle avec le service téléphonique, un abonné
> Freebox peut joindre un abonné du Guatalpata oriental, un abonné
> Orange peut être joint depuis un abonné SFR, et les abonnés NC sont
> reliés avec le reste du monde.

Exactement; et Orange / SFR / Guatalpata Telecom se contrefoutent de
si l'appel est un appel "privé j'appelle ma grand-mère" entre deux
lignes finales qui n'émettent qu'un ou deux appels simultanés ou
émanant d'un grand call-center qui émet 5000 appels simultanés. Ou que
ce soit une entreprise qui fasse un appel pour un gain commercial ou
une entreprise qui se fasse appeler pour un gain commercial. On ne
parle pas de "deux utilisations possibles" du service téléphonique,
c'est toujours une et une seule utilisation, celle de joindre (et de
pouvoir être joint par) n'importe quel terminal du monde n'importe
quand. Certes, celui qui achète beaucoup de services a un rabais et
bénéficie d'une économie d'échelle.

Pourquoi vouloir introduire cette différence dans le monde IP?

-- 
Lionel
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