Le 14/11/2014 17:52, slesimple a écrit :
> Et j'ajoute:
> - Que modifier mon message d'origine pour en expurger certains passage
> c'est pas génial.

Ben si, c'est même précisément la meilleure façon de répondre à un mail,
puisque tous les autres lecteurs ont déjà l'historique.

> - Que mon commentaire ne portait que sur le PA d'Ecouves et la
> convention d’accès aux fourreaux de la ville, qui je le rappel ne sont
> toujours pas loués a ce jour.

Comme tout plein de fourreaux dans plein d'autres villes, faute de
capillarité et parce que l'offre LGC-iBLO / LGC-RCA permet dans de
nombreux cas de déployer plus vite la capillarité puisque les adductions
existent.

> - Que nous sommes en économie de marché et qu'à tous moments un
> opérateur peut tout à fait décider de sortir une offre concurrentielle à
> celle d'un tiers déjà présent, a un cout très raisonnable, sans mettre
> en danger son business plan.

T'as pas du monter des tas de modèles économiques d'infras lourdes pour
ça. La concurrence entre infrastructures ne marche que lorsque la
densité de clients est assez importante.

La rentabilité d'un réseau se mesure au nombre de prises allumées
(considérant des recettes moyennes) par km de réseau déployé (modulo
coût moyen de déploiement au ml).

Les tarifs découlent directement de cet équilibre, puisque le coût n'est
pas proportionnel au nombre de prise.

Que donc, si tu as deux réseaux qui se partagent le marché, tu divise
par deux le ratio prise / km déployé.

C'est de là que découle l'absurdité d'un modèle de concurrence par les
infrastructures dans des zones ou la densité est trop faible pour avoir
déjà permis le déploiement d'un seul réseau. La baisse des coûts de
construction (par celle des consommables et grâce à l'accès aux
fourreaux existant) rend plus de zones rentables, mais pas au point de
pouvoir se permettre de casser le modèle en se tirant dans les pattes
entre nous.

Reste l'incitation à pratiquer des tarifs raisonnable en cas de monopole
local, et là l'équation est plus complexe pour la plupart des gens,
puisque c'est la proportion de prises allumées sur le total de prises
raccordable qui fait la différence.

Là ou la plupart des opérateurs d'infras fonctionnent prise par prise,
la différence que permet la présence d'un opérateur local est
l'exhaustivité du déploiement.

Adducter un MDU (bâtiment hébergeant plusieurs entreprises) pour un
client ou en profiter pour câbler tous les prospects présents représente
sensiblement le même coût. Mais un seul opérateur peu connu car local
n'arrivera pas à toucher l'ensemble des prises raccordables. Il doit
logiquement ouvrir son réseau à d'autres opérateurs de services pour
récupérer les marges là ou elles se trouvent : les liens existants sur
le réseau cuivre d'Orange, et s'arranger pour proposer du 100Mbps au
prix de la 2Mbps 4 paires qui est le maximum atteignable dans bon
nombres de ZAC.

Quand tu as fait le tour de ces questions et équations, en connaissant
ton territoire, alors tu te rend naturellement compte qu'un opérateur
d'infrastructure DOIT être neutre et permettre l'utilisation de son
réseau par d'autres opérateurs de service, et que la cible tarifaire
n'est que marginalement celle de C-LAN ou CELAN optique, mais plutôt
entre le bitstream ADSL et les SDSL multipaires.

Tu te rends aussi vite compte que le modèle capacitaire n'est qu'un
héritage de pratiques commerciales basées sur les réseaux cuivre, et que
vendre une fibre à 2Mbps est une idiotie. Les opérateurs d'infra locaux
peuvent proposer des offres plus conformes aux coûts réels, et du coup
proposer des niveaux de prix fonction des garanties de disponibilité
plus qu'en fonction de débits bridés artificiellement.

> - Que s'il est en mesure de le faire, le tiers présent doit être lui
> aussi en mesure de s'adapter, et dans le cas contraire ne pas atteindre
> son ROI c'est normal.

C'est sans compter les interdépendances dont je viens de te parler, qui
mette à mal ton modèle idéaliste.

Mais ça s'est vu, avec un parisien qui s'est amusé à faire du RCA sans
même s'intéresser aux réseaux existants dans certaines régions. Sans
contacter les bonnes personnes, ni même obtenir les bonnes
autorisations. Bon bah il a fait quelques prises, peut-être rentables,
et se prend des tirs de barrage des gestionnaires de domaine public à
toute nouvelle tentative.

Au final il a raté des affaires, perdu en crédibilité à cause des
retards pour ne pas avoir suivi les process réglementaires, et à cramé
plus de cash à réinventer la roue que ne lui aurait couté la location
sur les réseaux existants (sur la durée d'engagement, donc il mise sur
la reconduction, soit). Sauf que d'ici là il va devoir repayer ses poses
de câbles parce qu'il n'avait pas le droit de passer là ou il est. Il
l'aurait su s'il avait été local.

> - Que la concurrence par les infrastructures ne viens pas de l'ARCEP
> mais bien de la Commission Européenne.

OK, les crétins ne sont pas toujours où on s'y attends. Ils n'en sont
pas plus capables de comprendre les réalités du terrain.

> - Qu'a aucuns moment je n'ai calomnié AZN, car dire qu'il existe un buzz
> local autour d'AZN n'est que pure vérité (suffit de regarder la presse
> locale), et n'implique en aucune manière que l'entreprise en question ne
> soit pas compétente, ou ne fournis pas un service de qualité.

"rien de concret", "buzz" (i.e. vent), "nombriliste" (pas du tout
péjoratif hein), ça me parait un peu orienté comme propos. Mais j'ai du
lire trop vite.

> Maintenant si on veut aller sur ce terrain là, en tant que vieux (con,
> très certainement) de la vielle de l'industrie, je m'interroge.
> Comment fait-on pour fournir des services sur une capillarité type ISP,
> plus sur un DC local, avec un /24, pas d'IPv6, et un AS mono peer
> (AS199167)?
> Il doit certainement y avoir des réponses tout à fait cohérentes mais je
> ne les connais pas.
> (2x1Gig vers TH2 + IPs, le tout fournis par Axione, comme ça a vue de nez?)

Peut être que tu oublies la notion de dissociation fonctionnelle entre
leur activité d'hébergeur (ils ont un datacenter bien redondé, plusieurs
salles haute densité, mais c'est sûrement "rien de concret") qui n'a
effectivement pas besoin de plus, et des ressources qui portent peut
être un autre nom ;)

@+

-- 
Jérôme Nicolle
06 19 31 27 14


---------------------------
Liste de diffusion du FRnOG
http://www.frnog.org/

Répondre à