David,

Le 05/11/2015 11:29, David Ponzone a écrit :
> Même en baissant, il n’y a pas énormément de clients potentiels pour de la 
> FON.
> La plupart des autres DSP vendent surtout des services L2 non ?

Il faut le voir autrement : peu importe le service attendu par le
client, c'est à l'opérateur de choisir entre L2L et FON en fonction du
modèle économique.

L'intérêt d'une livraison en FON, c'est que tu as les mêmes coûts fixes
(en tant qu'opérateur) peu importe le débit. Du coup, tu peux fournir du
gigabit à toutes les entreprises, plutôt que de leur faire crever la
dalle avec un 2 ou 10Mbps en L2L, dont on se demande bien ce qu'ils
foutent au catalogue d'un RIP.

Après tout le but d'un RIP, c'est du développement économique, pas le
racket des entreprises locales.

Sauf que le modèles économique des RIPs historiques, c'est une
tarification de la FON au linéaire, donc tarifs variables en fonction du
client, avec étude obligatoire de plusieurs semaines avant de pouvoir
répondre à ton client (sauf quand tu es pote avec le commercial du
délégataire…) et bizarrement pas toujours les mêmes tracés proposés à
tous les opérateurs sollicités.

Le modèle activé a une structure tarifaire plus équitable (sauf avec le
zonage des FAS, mais passons). Ils ont juste oublié de le moderniser et
de s'en servir comme un outil pour la compétitivité des entreprises de
leurs territoires, en proposant des débits clairement insuffisants à des
tarifs à peine moins élevés que du CELAN.

C'est sans compter que la tarification d'un L2L au proprata du débit,
sur une boucle locale PtP, ne correspond à aucune réalité technique (une
dorsale de collecte entre PoPs en giga ou 4x10G ne représente pas un
écart significatif sur un réseau bien vendu). Et donc que tous les liens
activés, peu importe le débit, devraient en réalité être facturés au
même prix, modulo un écart (généreux) de 10-15% correspondant au coût de
la collecte.

Du coup, les RIPs activés mal tarifés accroissent en réalité les
inégalités : sur les ZAC les plus denses, les opérateurs ont tout
intérêt à déployer leur propre réseau en location de génie civil, plutôt
que de passer par le RIP. Et sur les zones les plus reculés, les débits
seront 10 à 100 fois inférieurs pour des tarifs plus élevés.

Un grand bravo aux cabinets de conseil des collectivités et aux
délégataires habituels pour cette situation ubuesque.

@+

-- 
Jérôme Nicolle
06 19 31 27 14


---------------------------
Liste de diffusion du FRnOG
http://www.frnog.org/

Répondre à