Hello à tous,

Dans les années 80-90, le CCETT à Lannion avait un bulletin technique assez 
intéressant, dont j’ai des exemplaires perdus quelque part ("le bulletin des 
télécoms ?" Je ne suis pas certain du nom).

Un numéro était consacré à la protection des bâtiments critiques à la foudre, 
en particulier les centraux téléphoniques. Ils décrivaient entre autre les 
moyens mis en oeuvre pour résister à des impacts directs, et si je me souviens 
bien ils appelaient ça des bâtiments de « classe 4.

Quelqu’un saurait retrouver ça ? Je n’ai pas réussi encore. S’il y avait des 
archives ça serait juste génial.

On y retrouvait tout ce qui a déjà été dit : ceinture de terre autour du 
bâtiment, équipotentialité des baies, protection des pénétrations, etc etc. Bon 
les parafoudres de l’époque c’était plutôt exclusivement des éclateurs à gaz, 
on fait plus fin depuis, mais tout était là, et très bien étudié.

> Le 27 août 2023 à 13:09, Toussaint OTTAVI <t.ott...@bc-109.com> a écrit :
> 
> Le 27/08/2023 à 07:39, Raphaël Jacquot a écrit :
>> Raphaël
>> qui est confronté régulièrement à la foudre dans les montagnes, mais qui a 
>> rarement perdu du matériel...
> 
> Les liaisons cuivre souterraines entre bâtiments, ce sont effectivement des 
> points d'entrée de choix pour les ondes de courant en cas d'impact de foudre 
> à proximité. Et ce, plus particulièrement en courant faible, car les circuits 
> électroniques ne sont pas prévus pour encaisser de tels chocs d'une part, et 
> pas grand monde ne pense à les protéger correctement d'autre part :-)
> 
> Alors, certes, cela ne répond pas au message initial, qui concerne plus 
> l'aspect diagnostic / curatif. Mais en préventif, pour la prochaine fois, 
> voici un certain nombre de bonnes pratiques à mettre en oeuvre :
> - Beaucoup de gens pensent à protéger les arrivées EDF, mais ne pensent pas 
> toujours aux courants faibles : réseau inter-bâtiments, alarmes, caméras, 
> ADSL... Il faut protéger *toutes* les entrées filaires d'un bâtiment, sans 
> exception. Et ce d'autant plus que le bâtiment est isolé / éloigné de tout 
> autre bloc de constructions.
> - Pour les liaisons inter-bâtiments, déjà, éviter le cuivre ! Même sur des 
> courtes distances de 20m-50m, mettre de la fibre. C'est un isolant naturel :-)
> - Souvent, les installateurs d'alarme ou vidéosurveillance ont tendance à 
> faire leurs propres installations et leurs propres câblages sans forcément 
> tenir compte de l'existant ni des recommandations. Aujourd'hui, tout 
> fonctionne en IP. Donc, s'il n'est pas possible de modifier leur câblage, les 
> laisser mettre leur équipement dans un coin à part, si possible en limite de 
> bâtiment, et isoler leur interface Ethernet du reste du  réseau par une 
> longueur de fibre.
> - S'il n'est vraiment pas possible de mettre un bout de fibre, et que le 
> cuivre reste obligatoire, maximiser les protections : parasurtenseur courant 
> faible adapté (il en existe pour Ethernet, xDSL et tous types de liaisons 
> filaires série). Eventuellement, mettre un petit switch premier prix en 
> "tampon" avant le switch qui coûte un bras et un rein.
> - Et, bien entendu, respecter les règles de base en matière de protection 
> contre les surtensions : installation de terre fiable, cables de terre les 
> plus gros et les plus courts possibles, connecter tous les chassis 
> métalliques à la terre (la baie, les bandeaux RJ) et entre eux par des 
> liaisons équipotentielles. Idéalement, à faite surtout sur les équipements de 
> périmètre les plus exposés, connecter les coffrets de chacun des équipements 
> (switches, routeurs, modems...) à la terre : derrière les boîtiers, il y a en 
> général une petite vis avec un sigle de terre; c'est à cela que çà sert :-)
> - Sur les installations professionnelles en points hauts, tous les bâtiments 
> sont cerclés avec des feuillards de mise à la terre de forte section, afin de 
> constituer une sorte de "cage de Faraday" (même si ce n'est pas l'étanchéité 
> aux ondes électromagnétiques qui est recherchée ici). Toutes les pénétrations 
> de bâtiments sont également protégées (les blindages des câbles sont mis à la 
> terre). Cà permet de constituer une grosse "boite métallique équipotentielle" 
> à travers laquelle l'onde de choc peut passer, mais pas entrer.
> 
> Enfin, quelques remarques plus théoriques :
> 
> L'idée, c'est qu'en cas d'impact de foudre a proximité, une onde de courant 
> de très forte intensité est générée en un temps très bref. Elle cherche à 
> s'évacuer, depuis le point d'impact vers le reste de la terre. Si, sur son 
> chemin, elle rencontre un câble électrique, le cuivre étant un conducteur de 
> choix bien meilleur que le sol terrestre, elle va l'emprunter en priorité, et 
> se propager à travers lui. Elle va ainsi arriver sur l'équipement de 
> terminaison (modem, port de switch, centrale d'alarme, ...). Là, plusieurs 
> choses peuvent se passer :
> - S'il y a un parasurtenseur : celui-ci va "évacuer" tout ou partie de l'onde 
> vers la terre, en fonction d'une part de sa capacité (en schématisant, un 
> parasurtenseur de 5 kA évacuera bien un courant induit de 1 kA, mais 
> absolument pas un impact direct de 100 kA), et d'autre part de la longueur du 
> fil de terre (si c'est le conducteur de terre 2.5mm2 d'une prise de courant 
> ordinaire, qui rejoint un TGBT situé à l'autre bout du bâtiment à plus de 
> 100m de distance, il est probable qu'elle trouve un chemin plus court pour 
> s'évacuer, par exemple en "arquant" vers un équipement très cher situé juste 
> à côté). D'où l'idée de la mise à la terre des parasurtenseurs par des câbles 
> les plus gros et les plus courts possible, afin que la surtension soit tentée 
> de suivre ce chemin-là plutôt qu'un autre.
> - S'il n'y a pas de parasurtenseur, la surtension va entrer dans l'appareil, 
> et tenter d'en sortir par où elle peut, par exemple en créant un arc entre un 
> composant électronique et le boitier métallique (d'où l'intérêt, ici encore, 
> de relier les coffrets à la terre)
> - Si elle n'est toujours pas évacuée, la surtension va continuer son chemin, 
> en ressortant par tous les autres câbles disponibles, et en se propageant 
> ainsi d'appareil en appareil jusqu'à ce qu'elle soit complètement atténuée. 
> Donc, plus il y a de protections / d'obstacles à sa progression, et plus vite 
> l'onde de choc s'annulera. A l'inverse, moins il y a de protections, et plus 
> l'onde de choc détruira d'appareils sur son passage...
> - L'onde de choc, c'est un courant, qui se chiffre en dizaines ou centaines 
> de kilo-ampères, et qui doit s'évacuer. Sur son passage, si elle rencontre 
> deux appareils séparés par une résistance électrique R, une tension 
> électrique apparaît entre les deux, sa valeur est donnée par la loi d'Ohm 
> U=RI. Donc, même sur un conducteur électrique de résistance 1 ohm, 10 kA font 
> naître une tension de 10 kV. Si l'isolant n'est pas suffisant, il peut y 
> avoir création d'un arc électrique destructeur. Le concept de 
> l'équipotentielle, c'est de relier entre eux tous les chassis et toutes les 
> masses de tous les équipements par des câbles les plus courts et les plus 
> gros possibles (donc, avec la résistance électrique la plus faible). Ainsi, 
> quand une onde de choc "traverse" l'installation, le potentiel de toute 
> l'installation peut s'élever à des valeurs très importantes, mais si la 
> résistance entre les appareils est faible, la différence de potentiel entre 
> les appareils sera faible, et donc, çà ne claquera pas). C'est un peu comme 
> des pigeons posés sur une ligne haute tension : ils sont tous au potentiel de 
> 20 kV, mais comme il n'y a pas de "différence de potentiel" entre eux, il ne 
> se passe rien. Si, en revanche, ce sont deux cigognes, sur deux câbles 
> différents, et que leurs ailes se touchent...
> 
> Avec le respect de bonnes pratiques simples, on peut s'affranchir de 95% des 
> problèmes concernant les impacts de foudre dans le voisinage. Cependant, si 
> le site est exposé (rase campagne, point haut, nature géologique du sol) et 
> fait souvent l'objet d'impacts de foudre à proximité, il y a lieu de 
> s'adresser à des spécialistes qui réaliseront une étude adaptée. Par exemple, 
> il sera possible d'installer un paratonnerre (une pointe en fer placée en 
> hauteur pour tenter de "canaliser" la foudre, et espérer qu'elle tombe à cet 
> endroit et pas ailleurs). Mais dans ce cas, en cas d'impact, une onde de choc 
> induite va traverser tout le bâtiment, donc il est indispensable que toute 
> l'installation à l'intérieur soit bien réalisée et bien protégée.
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> Liste de diffusion du FRnOG
> http://www.frnog.org/


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