Re: [OSM-talk-fr] Lot Talk-fr, Vol 81, Parution 69

2013-04-13 Par sujet Philippe Verdy
Le 12 avril 2013 23:56, Severin MENARD severin.men...@gmail.com a écrit :

 les derniers 
 bulletinshttp://reseaudesjournalistesrca.wordpress.com/2013/04/11/bangui-les-pillages-vols-a-main-armee-et-violences-entravent-laide-humanitaire/
  du
 RJDH. 
 Celui-cihttp://reseaudesjournalistesrca.wordpress.com/2013/04/06/bocaranga-la-population-terrorisee-par-le-passage-de-la-seleka/
  montre
 que les rebelles arrivent assez facilement à se localiser dans des zones où
 la cartographie libre est, disons, encore assez 
 limitéehttp://www.openstreetmap.org/?mlat=6.9116mlon=15.6195zoom=14layers=M
 .


Une zone que je suis en train de travailler justement, au Burkina Faso et
non au Mali (mais pas loin tout de même).


 Une fois sur place, ils n'ont pas trop de mal à localiser tel ou tel
 équipement à piller, l'usage de Kalachnikov dans la
 conversation favorisant la justesse des réponses.


Réponse tout à fait à propos. Et qui démontre qu'ils peuvent même obtenir
plus d'informations de cette façon que ce qu'on pourra obtenir et faire
nous-mêmes, qui malgré tout sera supérieur à ce que des humanitaires sur
place en temps de crise arriverons à obtenir (qui a de fortes chances
d'être largement déformé et de masquer des tas de choses pourtant connues
(mais ces infos sont disséminées et longues à collecter s'il faut aller
interroger des gens partout dans le monde). Les humanitaires ont besoin
d'outils de référence qui leur permettent aussi d'évaluer la fiabilité de
ce qu'on leur dit en temps de crise, car évidememnt ils ne vont pas pouvoir
utiliser la force de la même façon, et le gouvernement local fera tout pour
censurer des tas d'infos et ralentir la circulation de l'information en
temps de crise.

La crainte se situe en fait ailleurs : qu'une carte précise puisse être
utilisée pour préparer (en temps de paix) une attaque surprise ou
terroriste. Mais dans ce cas tous les pays du monde sont concernés. Si les
attaquants ont besoin de coordonnées précises, c'est malgré tout pour aller
viser un objectif très précis car ils ne vont pas pouvoir lancer une
attaque massive en tirant un peu partout au hasard.

La cartographie précise en revanche n'apportera strictement rien de plus à
un attaquant dont l'objectif est justement de tirer partout dans le tas
sans savoir qui ou quoi il vise, la seule chose qui l'importe c'est
l'attaque dans une zone donnée, assez large pour que cela se remarque, mais
sans réelle importance sur son efficacité réelle. Son arme réelle c'est
surtout le déluge d'informations et de craintes que l'acte va entraîner. La
carte précise ne lui est pas nécessaire, mais il cherchera sur le terrain
qui attaquer et ne sera jamais si pressé que ça.

Enfin il reste les combattants en déroute qui cherchent une solution
d'urgence. Là encore nos carte ne les aideront pas car autour de ces
combattants il y aura eu assez de dégats pour que des tas de choses aient
changé et ne figure pas sur nos cartes. Nos cartes ne les aideront pas,
mais en revanche leurs armes pour interroger les résidents tout autour si
(même s'il n'emploient pas la menace directe, leur seule présence dans la
zone amène les résidents à avori peur et tenter de s'enfuir par des routes
un peu plus sures et il n'y a qu'à les suivre, ou au minimum les surveiller
pour qu'elles restent comme des boucliers destinés à prévenir des attaques
de leurs ennemis qui eux ne tiennent pas à faire trop de dégâts
collatéraux !

Ensuite qui reste-t-il ? Les militaires des armées puissantes qui peuvent
faire des attaques ciblées et programmées à distance. Et là encore nos
cartes ne seront jamais assez précises ni assez actualisées pour elles.
Bref, on ne les intéresse pas du tout, ils ont déjà mieux que nous !

Mettons-nous donc à la place des populations qui subissent ces conflits, et
des humanitaires qui cherchent des solutions pour venir les aider san trop
se mettre en danger eux aussi.
___
Talk-fr mailing list
Talk-fr@openstreetmap.org
http://lists.openstreetmap.org/listinfo/talk-fr


Re: [OSM-talk-fr] Lot Talk-fr, Vol 81, Parution 69

2013-04-13 Par sujet Ista Pouss
Je vous remercie pour ces précisions. Je ne veux pas me mettre à
polémiquer, du moins pour cette fois-ci, surtout que je n'ai pas la réponse
à ces problèmes ; j'en suis seulement préoccupé. Et surtout aussi que je me
sens bien seul à y voir des problèmes potentiels, et que ce n'est quand
même pas le sujet de cette liste.

Mais attention la prochaine fois que vous proposerez de cartographier des
zones parcourues par des rebelles armés jusqu'aux dents :-)

(pour les cataclysmes naturels ou les catastrophes industrielles, c'est
bon).

Cordialement.





Le 12 avril 2013 23:56, Severin MENARD severin.men...@gmail.com a écrit :


 Message: 5

 Date: Thu, 11 Apr 2013 17:27:39 +0200
 From: Ista Pouss ista...@gmail.com
 To: Philippe Verdy verd...@wanadoo.fr,  Discussions sur OSM en
 français talk-fr@openstreetmap.org
 Subject: Re: [OSM-talk-fr] Activation HOT sur la RCA
 Message-ID:
 
 cagqaj4j21auihqh-6iqpbcerw7cstm0kmvn23_mosg41gn6...@mail.gmail.com
 Content-Type: text/plain; charset=iso-8859-1

 Je vous trouve bien angéliques.

 Et j'aurais bien aimé aussi avoir l'opinion de Severin Menard, qui a lancé
 cet appel.

 Je ne suis pas sur le même fuseau horaire, et cette discussion au sein de
 talk-fr était également intéressante à suivre

 J'imagine que HOT a réfléchi a ces questions ?

 Oui, un petit peu, quand même, je vous rassure. Une partie d'entre nous a
 une expérience de plusieurs années dans l'humanitaire, notamment la gestion
 de l'information, au sein de différentes organisations, onusiennes ou
 autres. Tous avons vécu la frustration d'un manque de données de base ou
 d'un mauvais partage de celles qui existent. Les donnés OSM et notre
 approche sont très appréciées des organisations onusiennes, des Croix-rouge
 avec qui nous travaillons de manière formelle (exemple
 http://digitalhumanitarians.com/ dont je fais un petit rapport 
 icihttp://hot.openstreetmap.org/updates/2012-11-03_digital_humanitarian_network_simulation_at_iccm_washington_dc
 )


 Ceux qui font la guerre ont déjà toute l'information nécessaire, me
 dit-on. Ah ?... Avez-vous un lien, un truc, un chose, qui valide ça ?
 Est-ce vrai, dans le cas précis de cet appel ?

 Est-ce une raison pour arrêter l'aide alimentaire, si elle profite aux
 militaires ?  Heu... oui ! Evidemment, même ! Mais là encore, quelle est
 la réflexion et la réponse de HOT ?... Si une ONG n'a que ce genre de
 réflexion et de réponse sur ce sujet, alors je réponds STOP !

 Allons bon


 Il arrive que l'aide alimentaire profite à la marge aux potentats locaux,
 c'est un phénomène marginal. Excusez, mais on n'est pas sur la même
 planète ! En cas de catastrophe naturelle, oui, vous avez raison. Mais en
 cas de conflit ouvert, non, c'est au contraire le profit au potentat
 locaux
 qui est le phénomène principal, et l'aide aux démunis le phénomène
 marginal
 !

 Sans doute la communauté ouverte travaillant librement pour le bien de
 l'humanité est-il considéré comme une valeur universelle, à part quelques
 potentats locaux :-) et comme je suis pas complètement d'accord avec les
 valeurs universelles... (ni, d'ailleurs, avec les potentats locaux).


 Alors cette angoisse de la donnée libre humanitaire détournée est rare,
 mais assez récurrente (il doit être possible de monter une association du
 STOP en réunissant tout le monde) et les réponses apportées par vos
 débatteurs couvrent globalement celles que j'aurais pu vous donner. Plutôt
 que de généralités, je vais du coup rentrer dans l'exemple. Dans le cas
 d'un conflit armé et d'un pouvoir répressif bien outillé (la Syrie, au
 hasard) ou le cas spécifique de gens fuyant leur habitat originel et se
 cachant car ils sont poursuivis et leur vie menacée si retrouvés,
 rassurez-vous, nous ne mettons pas en ligne leur emplacement, si tant est
 que nous pourrions le connaitre (l'accès à une imagerie post-crise n'est
 pas un cas si courant). La rébellion de la Séleka, par contre,  est
 composée de groupes épars de mercenaires mal équipés et non payés depuis
 des semaines (d'où le racket continuel), dans un pays où la proportion de
 personnes ayant déjà touché quelques fois un ordinateur est loin
 d'atteindre la majorité de la population, dans un pays en ce moment souvent
 sans électricité et dont l'internet et les communications sont devenues
 déficientes depuis la chute de Bangui. Les imaginer à la tête d'un vaste
 système d'analyse spatiale captant toute la donnée libre créée par
 d'angéliques mais inconscients contributeurs ferait peut-être un bon
 épisode avec Jack Bauer, mais malheureusement leurs
 seules considérations sont beaucoup plus terre-à-terre, comme le montrent
 les derniers 
 bulletinshttp://reseaudesjournalistesrca.wordpress.com/2013/04/11/bangui-les-pillages-vols-a-main-armee-et-violences-entravent-laide-humanitaire/
  du
 RJDH. 
 Celui-cihttp://reseaudesjournalistesrca.wordpress.com/2013/04/06/bocaranga-la-population-terrorisee-par-le-passage-de-la-seleka/
  montre
 que les rebelles arrivent 

Re: [OSM-talk-fr] Lot Talk-fr, Vol 81, Parution 69

2013-04-12 Par sujet Severin MENARD
Message: 5

 Date: Thu, 11 Apr 2013 17:27:39 +0200
 From: Ista Pouss ista...@gmail.com
 To: Philippe Verdy verd...@wanadoo.fr,  Discussions sur OSM en
 français talk-fr@openstreetmap.org
 Subject: Re: [OSM-talk-fr] Activation HOT sur la RCA
 Message-ID:
 
 cagqaj4j21auihqh-6iqpbcerw7cstm0kmvn23_mosg41gn6...@mail.gmail.com
 Content-Type: text/plain; charset=iso-8859-1

 Je vous trouve bien angéliques.

 Et j'aurais bien aimé aussi avoir l'opinion de Severin Menard, qui a lancé
 cet appel.

Je ne suis pas sur le même fuseau horaire, et cette discussion au sein de
talk-fr était également intéressante à suivre

 J'imagine que HOT a réfléchi a ces questions ?

Oui, un petit peu, quand même, je vous rassure. Une partie d'entre nous a
une expérience de plusieurs années dans l'humanitaire, notamment la gestion
de l'information, au sein de différentes organisations, onusiennes ou
autres. Tous avons vécu la frustration d'un manque de données de base ou
d'un mauvais partage de celles qui existent. Les donnés OSM et notre
approche sont très appréciées des organisations onusiennes, des Croix-rouge
avec qui nous travaillons de manière formelle (exemple
http://digitalhumanitarians.com/ dont je fais un petit rapport
icihttp://hot.openstreetmap.org/updates/2012-11-03_digital_humanitarian_network_simulation_at_iccm_washington_dc
)


 Ceux qui font la guerre ont déjà toute l'information nécessaire, me
 dit-on. Ah ?... Avez-vous un lien, un truc, un chose, qui valide ça ?
 Est-ce vrai, dans le cas précis de cet appel ?

 Est-ce une raison pour arrêter l'aide alimentaire, si elle profite aux
 militaires ?  Heu... oui ! Evidemment, même ! Mais là encore, quelle est
 la réflexion et la réponse de HOT ?... Si une ONG n'a que ce genre de
 réflexion et de réponse sur ce sujet, alors je réponds STOP !

Allons bon


 Il arrive que l'aide alimentaire profite à la marge aux potentats locaux,
 c'est un phénomène marginal. Excusez, mais on n'est pas sur la même
 planète ! En cas de catastrophe naturelle, oui, vous avez raison. Mais en
 cas de conflit ouvert, non, c'est au contraire le profit au potentat locaux
 qui est le phénomène principal, et l'aide aux démunis le phénomène marginal
 !

 Sans doute la communauté ouverte travaillant librement pour le bien de
 l'humanité est-il considéré comme une valeur universelle, à part quelques
 potentats locaux :-) et comme je suis pas complètement d'accord avec les
 valeurs universelles... (ni, d'ailleurs, avec les potentats locaux).


Alors cette angoisse de la donnée libre humanitaire détournée est rare,
mais assez récurrente (il doit être possible de monter une association du
STOP en réunissant tout le monde) et les réponses apportées par vos
débatteurs couvrent globalement celles que j'aurais pu vous donner. Plutôt
que de généralités, je vais du coup rentrer dans l'exemple. Dans le cas
d'un conflit armé et d'un pouvoir répressif bien outillé (la Syrie, au
hasard) ou le cas spécifique de gens fuyant leur habitat originel et se
cachant car ils sont poursuivis et leur vie menacée si retrouvés,
rassurez-vous, nous ne mettons pas en ligne leur emplacement, si tant est
que nous pourrions le connaitre (l'accès à une imagerie post-crise n'est
pas un cas si courant). La rébellion de la Séleka, par contre,  est
composée de groupes épars de mercenaires mal équipés et non payés depuis
des semaines (d'où le racket continuel), dans un pays où la proportion de
personnes ayant déjà touché quelques fois un ordinateur est loin
d'atteindre la majorité de la population, dans un pays en ce moment souvent
sans électricité et dont l'internet et les communications sont devenues
déficientes depuis la chute de Bangui. Les imaginer à la tête d'un vaste
système d'analyse spatiale captant toute la donnée libre créée par
d'angéliques mais inconscients contributeurs ferait peut-être un bon
épisode avec Jack Bauer, mais malheureusement leurs
seules considérations sont beaucoup plus terre-à-terre, comme le montrent
les derniers 
bulletinshttp://reseaudesjournalistesrca.wordpress.com/2013/04/11/bangui-les-pillages-vols-a-main-armee-et-violences-entravent-laide-humanitaire/
du
RJDH. 
Celui-cihttp://reseaudesjournalistesrca.wordpress.com/2013/04/06/bocaranga-la-population-terrorisee-par-le-passage-de-la-seleka/
montre
que les rebelles arrivent assez facilement à se localiser dans des zones où
la cartographie libre est, disons, encore assez
limitéehttp://www.openstreetmap.org/?mlat=6.9116mlon=15.6195zoom=14layers=M.
Une fois sur place, ils n'ont pas trop de mal à localiser tel ou tel
équipement à piller, l'usage de Kalachnikov dans la
conversation favorisant la justesse des réponses. Par contre, une
cartographie de la ville et de ses équipements favoriserait une réponse
organisée, coordonnée (il y a encore beaucoup de choses faites en doublons
sur le terrain faute de partage de la donnée de base), des acteurs
humanitaires. D'ailleurs trêves de discours, je m'y mets.
Je tiens cependant à remercier tous ceux qui