Le vendredi 25 septembre 2009 à 16:57 +0200, Alexandre Archambault a
écrit :
> Selon gui!llaume le 16/09/09 11:42:
> 
> > En effet, nous ne sommes pas dans un monde de bisounours, mais plutot
> > dans une société capitaliste, où les entreprises privées n'ont pas comme
> > objectif de fournir un service universel à tous les citoyens de France
> > et de Navarre, mais de réaliser des bénéfices sur des services vendus.
> 
> Oh le joli amalgame digne d'un vendredi. Ne pas confondre fin d'un monopole
> / privatisation et fin du service public.
> 
> Un service public peut être assuré par des personnes privées, et ce bien
> avant que Bruxelles ne vienne s'en mêler. Ca existe tous les jours dans des
> domaines tels que les transports (ramassage scolaire notamment), les
> services collectifs (gestion des déchets, eau potable, l'audiovisuel (ça
> c'est parce qu'on est vendredi)
> 

le service public : A quel cou(t/p) !  et sur le papier seulement. si il
faut prendre exemple sur l'eau, les parking,  et les autoroutes : ceux
ne sont que des exemples qui montrent bien que cela ne fonctionne pas
quand c'est géré par le privé.

La régie publique est le seul modèle qui fonctionne aujourd'hui
( exemples les régies électriques et des eaux).

> Et c'est le cas dans les télécoms depuis 1996, où le service public est
> désormais assuré collectivement par les opérateurs, initialement autorisés
> (avec cahier des charges et tout et tout en matière d'obligations) et
> déclarés depuis 2004 (avec toujours autant d'obligations, y compris pour les
> "petits" opérateurs).
> 
> Sauf que jusqu'à présent le législateur, tant au niveau national que
> communautaire, s'est toujours refusé à inclure le haut débit dans le
> périmètre du service universel.
> 
> > C'est pour cela qu'au risque de répéter ce qui est déjà passé sur cette
> > liste, seul un acteur public, qui porte un projet de service (au)
> > public, financé par l'Etat, peut et doit assurer un service public
> > universel de l'internet. Ca s'est fait il y a qq dizaines d'années, pour
> > le téléphone sur tout le territoire.
> 
> Mouaip. Le monopole public n'est nullement une garantie de parfait
> déploiement, cf. le plan câble. La réalité du terrain est qu'un réseau ne se
> déploie pas nationalement d'un claquement de doigts, monopole ou pas, public
> ou privé, ça se fera *toujours* progressivement avec une échelle de temps
> qui peut difficilement tomber en dessous de la décennie. 

Au point que sur une meme zone, le reseau est construit 3 ou 5 fois...
FT déjà là, et les opérateurs passent en suivant...  pour la meme chose.



> Il aura fallu près
> d'un siècle pour que 100% des communes Françaises soient raccordées à au
> moins une ligne téléphonique, et il aura fallu près de 20 ans pour rattraper
> le retard structurel en matière de service téléphonique.
> 
> Dans un contexte de concurrence, le haut débit a couvert plus de 98% de la
> population en moins de 10 ans, et on flirte désormais avec les 99,5%.
> 
> Et le service public assuré collectivement (ie dans un contexte
> concurrentiel) par des acteurs privés, ça marche plutôt bien, en tout cas
> dans le domaine qui est le nôtre. Sortez un peu le nez de vos écrans et
> allez vous balader en dehors des zones denses ou CSP++ des pays dits
> industrialisés, pour lesquels (en tout cas la plupart) péréquations
> géographique et tarifaire ne veulent rien dire. A l'inverse, les pays dans
> lesquels ça reste un monopole public sur l'ensemble des segments
> (infrastructures, services) ne sont pas vraiment les mieux lotis.
> 
> C'est la concurrence qui a poussé le FT statut privé à passer 99% de
> couverture ADSL des lignes, alors que les plans initiaux du FT public
> envisageaient de faire une pause aux alentours de 2000 NRA pour mesurer la
> demande, et en tout état de cause borner le déploiement à moins de la moitié
> des NRA. Et qu'on ne nous vienne pas parler d'opérateurs coucous, car c'est
> cette concurrence qui a financé indirectement la moitié de l'équipement en
> ADSL du pays via des tarifs de gros avec belle marge par rapport aux coûts
> réels (cf. comptes d'exploitation largement positifs du bitstream tels qu'il
> en ressort de la compta réglementaire de FT)
> 
> C'est cette concurrence qui, en investissant massivement (de grâce, qu'on
> cesse d'écrire que les alternatifs n'investissent pas en zones peu denses,
> bien installé derrière son écran en ne prenant comme référence ce qu'on peut
> lire en ligne ici ou là alors que les comptes de Free ou SFR sont tout ce
> qu'il y a de plus publics et audités, et une nouvelle fois, ce qui compte
> c'est l'efficacité de l'investissement, pas le montant du chèque), a
> contribué à ce que dégroupage ne rime pas avec écrémage. Avec 500 NRA, on
> couvre plus du tiers des lignes (ce qui permet d'atteindre déjà un beau
> niveau de rentabilité compte tenu l'effet de levier reposant sur le
> différentiel de coûts), donc si ton raisonnement était fondé (minimiser les
> coûts et les emmerdes, maximiser les profits), pourquoi diable la
> concurrence irait s'embêter à faire 2000 NRA supplémentaires, et travailler
> pour en faire autant d'ici les prochaines années ?
> 
> Car au fur et à mesure qu'on descend sur des petits sites (typiquement dès
> qu'on va taper en dessous de 5000 lignes), ça devient vraiment galère entre
> la saturation des ressources issues du temps de la puissance publique, loc
> distante où tu peux te faire mettre dehors au gré du bon vouloir d'une
> collectivité, ou les baies outdoor que plus grand monde supporte d'avoir
> près de chez soi (ou essaye de monnayer contre des prétentions financières
> délirantes) alors que ça pétitionne à tour de bras pour exiger de l'ADSL
> dégroupé au nom de l'aménagement du territoire.
> 
> 
> Ensuite, sur l'accès à l'abonné, qu'il soit cuivre ou optique, la
> superposition de réseaux d'accès ne semble pas l'option la plus pertinente
> pour maximiser la couverture et réduire les délais de déploiement, notamment
> au regard du principe d'efficacité posé par le CPCE. Plus on se rapproche de
> l'abonné, plus il semble difficile d'échapper au monopole naturel, ce qui en
> soit n'est pas monstrueux si on peut mutualiser cet accès dans des
> conditions efficaces, objectives, transparentes, non discriminatoires et
> orientées vers les coûts.
> 
> Car la concurrence, dès lors que l'infra d'accès est neutre et permet de
> répliquer une offre sur une large échelle, c'est par les services qu'elle se
> manifeste : sur le marché grand public les boxes et tout ce qui va avec en
> sont le meilleur exemple.
> 
> Pourquoi un tel modèle, qui bien qu'imparfait a fait ses preuves sur le
> cuivre, ne devrait pas être reproduit dans le principe sur le FTTH en dehors
> des zones denses, en adaptant les modalités pour éviter de reproduire les
> erreurs du passé et notamment la confusion des genres entre exploitant de
> l'infrastructure d'accès à l'abonné et fournisseur de service de détail.
> 
> Sur le FTTH où on part de 0, et pour lequel ne pèse aucune obligation de
> mutualisation ex-ante hormis - la belle affaire - sur l'opérateur
> d'immeuble, autant réparer l'erreur de l'été 1996 (pas la privatisation de
> l'exploitant public, mais le déclassement du domaine public national des
> télécommunications) et privilégier d'emblée la séparation fonctionnelle, en
> confiant au niveau national la gestion de l'infrastructure mutualisée à une
> entité neutre proposant un catalogue de services.
> 
> 
> > Ca devrait se faire pour déployer des infrastructures haut-débit cohérentes"
> > et performantes dans toutes les régions (y compris en outre-mer, souvent
> > délaissé).
> 
> A ce jour, on a pas vraiment à rougir de la desserte des régions en haut
> débit. Pas une région n'est à l'écart du dégroupage, et quasiment 100% des
> communes sont accessibles en 2 Mbps.
> 
> Pour l'outre-mer, comme l'ont montré les derniers évènements, le problème
> est plus d'ordre général et structurel que telecom, mais là aussi, on y
> travaille :-)
> 

En résumant le modèle du dégroupage est un échec, pourtant il veut etre
reproduit sur la fibre optique (on recommence la meme connerie). la
dérégulation a permis de partager un gateau non pas existant mais un
nouveau gateau.

l'idéal:
- un constructeur : la puissance public.
- Un transport neutre (plusieurs réseau, plusieurs opérateurs neutre :
des régies publiques).
- des opérateurs de services public - privé...
> 
> Alec, 


Frédéric



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