Après les messages de Pascale et Bernard,
qui disent tellement bien... (quel talent !)
En vous lisant je me dis que cela confirme une chose, une des choses que nous devons avoir en tête, c'est la multiplicité des outils, des moyens, des relations ... à mettre en oeuvre pour que tous les enfants y trouvent "leur compte" qu'ils avancent pour eux-mêmes...
Alors moi-même qui ai un penchant pour les communications vivantes... et dont l'informatique n'est pas la tasse de thé...(en effet les batteries d'exos dont nous parlons je suis sceptique, m'enfin...)  j'ai toute conscience que c'est un outil (l'informatique) intéressant, que cela peut en effet être une ouverture, une aide pour certains  et qui plus est peut être indispensable pour leur avenir.
Cela dit la question de la présence nécessaire de l'adulte, rationaliser, limiter les clics pour efficacité etc. aide en fait à la "maîtrise" efficace de l'outil ou en effet le questionnement sur les milliers de clics... ;-)  dont on ne détermine pas  les dessous (ou le derrière ;-) ) me semble extrêmement important (mais je ne suis pas Thézzzzarde alors je ne vais pas faire avancer cette réflexion zut alors !)
Nous sommes encore trop souvent il me semble dans une urgence de devoir apprécier l'évolution des enfants que nous suivons trop peu de temps et parfois encore dans des craintes de ne pas "maîtriser" cette évolution. Quand nous ne le sommes pas, c'est d'abord bien sûr grâce à notre travail (travail sur nous-mêmes), mais cela peut être aussi souvent au prix d'une "bagarre" avec un entourage aux prises parfois encore avec des représentations bien "figées" très contradictoires avec notre réflexion et la pratique que nous essayons de mettre en oeuvre.
Bref encore, je vais penser à tous tes exemples
et même si tu n'as pas le prix Nobel et bien un prix du savoir rire cela me parait très très honorable...  ;-)
As-tu des contacts avec tous les "indiens" dont tu parles  ?  ;-) ;-)
 
Mireille Rousseau
CE1, Ecole Marie Curie
93000 BOBIGNY
GEPEM
 
 
 ----- Original Message -----
Sent: Friday, November 11, 2005 3:56 PM
Subject: Re: [3type] apprentissage de la lecturFLFL

----- Original Message -----
Sent: Friday, November 11, 2005 2:05 PM
Subject: Re: [3type] apprentissage de la lecturFLFL
(...)
"(...) Bon, je sais, Bernard va me dire que..."
 Bernard y va rien te dire : il est pas l'Autre est t'es pas Don Camillo !!!!! (c'est d'ailleurs heureux pour toi comme pour moi !!!!)
Je suis comme toi, j'ai vérifié des milliers de fois et actuellement encore avec Martin : l'ordinateur c'est d'abord affaire de cliquage ! et quand je clique 10 fois, Martin dans le même temps clique dix mille fois ! et les logiciels que l'on trouve conçus de façon géniale pédagogiquement sont torchés en quelques milliers de clics ! Martin me fait des trucs incroyables alors qu'il ne sait pas lire (en particulier il va faire des jeux de killers sur internet que sa mère le lui a formellement interdit... et elle l'a aussi interdit à moi !). Il n'en a rien à foutre de ce que le logiciel voudrait qu'il fasse puisqu'en cliqueur fou il est immédiatement efficace et obtient les résultats qu'il cherche. Les outils de l'AFL n'avaient une efficacité que si j'étais en partie derrière pour... rationaliser et limiter les clics ! encore qu'on ne peut vraiment déterminer ce qui se passe derrière les clics et, à ma connaissance, personne n'a encore chercher à le déterminer (encore du boulot pour un thésard s'il y en a parmi vous !)
Mais aussi personne ne peut dire que les batteries d'exercices, fichiers, livrets géniaux, auto-correctifs et tuti zinzin sont d'une effcicacité quelconque ou supérieurs à leurs homoloques informatiques !
J'avais testé, ou plutôt c'était Clément, 9 ans et plutôt mou sur le langage écrit qui l'avait testé, toute une série de petits logiciels qu'un copain du mouvement freinet, Jean-Paul Blanc, avait créé selon les mêmes principes que les fichiers freinet (le mouvement freinet l'avait plus ou moins renié parce qu'il avait fait et édité ses trucs sans en référé à la sainte chapelle... et c'était pourtant un vrai grand et compagnon de Célestin !). Clément était ravi, il réussissait tout, en particulier ceux qui étaient relatifs à la conjugaison. Résultat des courses aucun effet sur son écrit ! Mais Clément était content et c'est peut-être à cause de cela qu'il a appris à écrire, qu'il a réussi dans la vie exactement ce qu'il voulait (être mécano dans une écurie de sport). Les voies de l'apprentissage sont impénétrables au moins autant que celle d'un soi disant seigneur ! Et on peut vraiment dire que les logiciels de Jean-Paul ont vraiment aidé Laetitia (5ans)  à apprendre à écrire : elle a voulu un jour écrire pour dire qu'elle aimait bien s'amuser avec les logiciels de jean-Paul (je lui avais dit, pour faire le malin, que je connaissais celui qui avait fait le logiciel avec lequel elle s'amusait). Du coup une correspondanxce très régulière s'est établi entre Jean-Paul et Laetitia qui a bien duré près de deux ans. C'est Jean-Paul qui a appris à écrire à laetitia et pas son logicie! Quand je te dis qu'il y a des voies impénétrables !
A contrario, on était accrocs à la production d'un autre copain qui s'appelait... Odilon : côté lecture, ya pas un éditeur qui était preneur d'un truc pareil (c'est d'ailleurs pour cela que les frères Varenne, Pierre étant alias Odilon, sont devenus éditeurs !). Photocopié. Des dessins sommaires. Et des histoires apparemment chiante d'un môme qui racontait aux autres quand il était sur le siège du dentiste ou quand il s'emmerdait à la maison. Et ben je peux dire là que ces petits livrets photocopiés ont aidés Jérôime, Arnaud et quelques autres. Mais c'est vrai qu'ils pouvaient écrire à Odilon... et Odilon répondait !
Dans le genre, il n'y a eu que Mathias, personnage d'un journal lyonnais distribué gratuitement à tous les mômes de la région lyonnaise aux alentours de 1974 qu'on pouvait lire et à qui on pouvait écrire et qui répercutait la réponse (il n'y a du avoir que deux numéros parce que cela avait été réellement trop subversif !). Je n'ai jamais su exactement qui avait été à l'origine de cela et je l'ai toujours regretté.
Il y a eu aussi La Hulotte qu'on pouvait lire et à qui on pouvait écrire et qui vous répondait. Et nous avions fait même mieux que ça : pendant deux ans, contactée par les mômes de Moussac, La Hulotte avait accepté d'avoir une boite aux lettres dans le réseau télématique des 200 classes (ce devait être ACTI). Dans le réseau il y avait donc Moussac, La Puye... et La Hulotte ! On a fait des tas de "coups" comme ça, jusqu'à la Calypso de Cousteau, coup qu'on avait monté avec les mômes de "la mouette bavarde" de Primelin en Bretagne... Et les histoires de dingues avec les "Mini-cracras" de Michel Barrios de Saleich ! Et la bouteille à la mer des mômes de Pollionnay ou je ne sais plus quel soldat (pas Ryan !) casque bleu en Yougo ! Et les petits indiens perdus en forêt guyannaise d'Antecum-Pata pour qui les mômes d'un bled des monts du lyonnais avaient monté une société coopérative de vente de colliers en dents de crocodiles pour leur payer un ordinateur qui devait fonctionner avec un groupe électrogène (j'ai toujours deux de leurs colliers !). Et les collégiens de Montévidéo qui occupaient une partie de leur cours de physique à écrire en français des expériences à réaliser par les petits moussacois et à leurs copains du réseau. Et les filles du lycée de Cluj, sous Caucescu, qui chaperonnaient les sections enfantines et qui écrivaient des lettres au grand qu'il fallait lire entre les lignes. Et Monique qui s'occupait avec son mari d'une entreprise de montgolfières à Tours qui est venu pendant 2 ans sur le réseau pour monter avec nous un convoi humanitaire sur Cluj parce qu'elle avit un copain là-bas. Et les mômes de Dordogne qui étaient correspondants officiels de Navajos en France et qui nous envoyaient des plumes d'indiens authentiques. Et ceux du Nord qui avaient transformé leur école en entreprise d'élevage de poulets et autres lapins avec un vrai statut de coopérative de production...  et .... et....
On ne savait pas d'ailleurs si c'était pédagogiquement plus efficace que les logiciels de Jean-Paul ou de l'AFL... mais qu'est-ce qu'on rigolait avec les uns ou les autres !
Tiens, je viens de m'apercevoir qu'en fait de pédagogie le mot d'ordre principal était "rigoler" ! jvais pas avoir le prix nobel avec ça !
 
 
Je n'osais pas entrer dans la discussion
 
1) parce que je suis un nana qui a longtemps rechigné à se mettre à l'informatique
(faute de temps sans doute, 4 loupiots, ça occupe les soirées....)
et qui a donc laissé passer ELMO, puis ELSA, puis .......
en lisant tout de même Foucambert dans le texte avec intérêt.
 
2) parce que je ne suis pas une bosseuse mais une dilettante itou.
Les batteries d'exos me gonflent profondément qu'elles viennent du Bled ou de l'AFL,
ça a un côté stakhanoviste qui m'épuise et tue le plaisir que j'ai à baguenauder entre les lignes.
Vous dire si le bouquin de Pennac " Comme un roman" m'a plu!
 
Alors j'ai fureté dans les bacs, sur les gondoles des supermarchés même
et j'ai fait quelques trouvailles parmi les trucs que les éditeurs concoctent
pour les "non-initiés"...les parents en gros.
Et bien , c'est fou ce qu'on peut trouver de simple et efficace parfois
dans ces trucs sensés être de soutien. Des outils que les gamins peuvent gérer en parfaite autonomie.
Alors dans ma classe on cause, beaucoup, beaucoup trop diront certains,
en grand, en petits groupe, en apparté, à deux dans un coin, voire tout seul si ça chante.
Et puis on écrit, beaucoup aussi, tous les jours, et depuis septembre avec des CM1
en ateliers décloisonnés. Les textes ont explosé en un mois.
Pour qu'on nous laisse gratter les cahier en paix, je tire une ou deux fiches
à l'air "normal" par semaine et je les mets dans des bacs où les gamins piochent
à leur rythme et qu'ils rangent dans une navette de travail personnel quand elles sont terminées
et à corriger. Les petits CP ont un livret plein de petits dessins et d'exos simples
qu'ils gèrent aussi comme ils veulent en classe ou chez eux avec un minimum de
deux pages par semaines dans le contrat. Il peuvent travailler seul ou à deux ou avec l'aide d'un CE1.
Il y a aussi 2 fichiers PEMF en route qui sont pris en atelier tutoré le jeudi.
Ce que je veux, c'est que les gosses parlent autour de ces écrits, pas qu'ils restent
scotchés en solitaire à un écran....ça me semble plus fructueux parce que j'ai vu des trucs
hallucinants avec ELMO en classe d'école annexe et des mômes blasés qui tapaient n'importe quoi
jusqu'à ce que l'ordi donne la correction. Tandis que quand ils se relisent à deux ou trois leurs textes
ou qu'ils demandent au copain de les aider à faire un super dragon....qu'ils apprennent du coup à
dessiner pour le même prix, y'a de l'humain dans la chose, de la re-la-tion!
 
Bon, je sais, Bernard va me dire que dans Marelle, il y en a aussi
et il aura raison, je ne veux ni généraliser, ni caricaturer des outils qui de toute façon
ont fait bouger les choses. Juste dire comme Paul: "On enseigne avec ce que l'on est."
Comment va ton jeune cheval Juliette?
 
Amicalement
 
Pascale


Bernard Collot <[EMAIL PROTECTED]> a écrit :
AFL
J'ai pas mal de copains qui bossaient à l'AFL dont par exemple Vincent Freal (qui a fait partie des crepsc un moment et qui a été une des chevilles du colloque d'Autrans, qui avait fait pas mal de trucs intéressants comme dirlo dans l'école de La Villeneuve de Grenoble - ghetto aussi célèbre que les Minguettes ou les cités dont on parle -) ou Robert Caron créateur du centre de lecture de Nanterre, qui a beaucoup bossé avec Michel Authier et sur tout ce qui concerne l'utilisation des cartographies et techniques qui permettent de faire émerger une pensée collective des opinions individuelles. 
La caractéristique de ces mecs (il y a surtout des mecs, peut-être parce qu'un des gros trucs de l'AFL, dès le début, cela a été la production d'outils informatiques) c'est que ce sont des bosseurs fous !!! ils m'ont toujours impressionné, moi qui ait besoin de tout faire en dilettante !
Sur le fond, l'AFL est assez proche de ce que l'on défend quant à l'apprentissage du langage écrit au moins. Pour ce qu'ils produisent, comme le dit très justement Nicolas Servajean, il s'agit surtout "d'exercices "d'hygiène", comme un sportif qui s'entraîne, pour lire plus vite, mieux,... Pour cela, l'ordinateur (avec Idéo ou un autre logiciel d'ailleurs) est très utile..." J'ai fait partie des premiers testeurs d'elmo (une quinzaine de cassettes magnétiques qui tournaient sur T07, fallait y croire !!!). Ce type d'outil m'a servi assez efficacement pour, par exemple, un môme comme Olivier dont le père avait tenu obstinément à ce qu'il apprenne à lire tous les soirs comme lui b a ba. Il savait lire mais d'une façon linéaire, lente, donc pas très jouissive. Pour basculer assez rapidement dans un mode de lecture plus globale du sens, et casser les réflexes oculaires qu'il avait acquis pour en mettre d'autres en place, les outils AFL ou du même type (je ne me souviens plus lesquels !) ont été très efficaces. Ils en ont produit d'autres qui sont intéressants aussi pour... l'enseignant, c'est à dire pour lui faire comprendre (à l'enseignant) comment tel ou tel enfant procédait pour écrire. Les outils AFL ne sont donc pas... une méthode !
Foucambert lui est aussi un militant politique très engagé et pas seulement un ancien IEN qui vendrait de la pédagogie (tous les militants de l'AFL aussi, tout au moins à mon époque... snif !)
----- Original Message -----
Sent: Wednesday, November 09, 2005 4:09 PM
Subject: [3type] apprentissage de la lecture

Lu proposition de Foucambert, dans "la manière d'être lecteur" , première parution en 1976 ,  p. 141
" Il n'y a aucun préalable à l'apprentissage de la lecture, hors du fait d'être vivant et intégré à un groupe dans lequel la communication écrite tient une place fonctionnelle. D'ou l'importance de groupes multi-âges au sein des cycles, l'homogénéité facilite sans doute l'action d'enseignement du maître mais est une catastrophe pour l'apprentissage de l'enfant."
 
Ce livre vieux de 30 ans me semble encore d'actualité, et révolutionnaire tant les méthodes de lectures sont restées figées,
et les représentations des enseignants avec...
sans compter celles des parents qui paralysent toute révolution à ce niveau à moins d'être de masse et /ou imposée par le ministre (de préférence photogénique) de l'éduc nat sur TF1 une veille de rentrée...
 
que dites-vous des propositions de l'AFL si vous les connaissez? Pratiquez-vous Elsa ou Idéographix?
 
merci
 
 
Juliette Gasselin
Ancien Presbytère
31 350 ESCANECRABE
 
juliette.gasselin(antispam)ac-toulouse.fr
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