Le retour du combat de l'IPoX vs PPPoX.

PPPoX :

* L'avantage de ce protocole est qu'il est lié à Radius, donc on a un nombre
important d'informations sur l'utilisateur à l'instant T : On sait (si on a
un accounting cohérent et un système de requêtage intelligent) si un client
est connecté, le moment de sa dernière coupure (que ce soit à l'initiative
de l'abonné ou celle de l'équipement de collecte). On peut faire des stats
de trafic sur les tickets d'acct stop, dégager des comportements
utilisateurs etc...

* La gestion de déménagement d'abonné n'implique pas de changer des
informations d'authentification : dans le cas du ppp, il s'agit du login qui
fera foi, tandis qu'en DHCP, ce sera l'option 82 qui est lié à l'interface
physique du DSLAM, OLT, ou autre qui fera foi. Donc en cas de déménagement,
il faut aussi prendre en compte la nouvelle option 82. En cas de déplacement
de port etc... la gestion via PPP est beaucoup plus flexible.

* Le tunneling L2TP qui permet de très facilement concentrer la collecte de
certains clients (B2B) sur des LNS dédiés ou autre.

* Le coût du PPP existe (on l'oublie souvent), car il faut bien collecter
les clients pour leur assigner une ip (et un subnet dans le cas d'offre
B2B). Il y a donc un coût financier en équipement, maintenance, humain pour
gérer ces équipements, dalles etc... Bref ce n'est pas un coût si anodin.

* La QoS qui est anecdotique sur le PPP. On en parle depuis longtemps mais
je n'ai jamais vu un équipement de type LNS faire de la QoS qui marche ou
qui lorsqu'elle fonctionne n'écroule pas les performances de la machine (on
en revient au coût).


IPoX :

* Aucune notion de session. On a aucune information sur l'utilisateur et son
état et ne récupérons pas d'informations sur sa connexion contrairement au
Radius. Ce point peut sembler anodin, il n'en est rien. Une hotline a besoin
de savoir à l'instant X si un client est connecté (et non ping n'est pas une
réponse) : Un port de dslam peut être marqué up mais ce n'est pas pour
autant que le client fonctionne. On a déjà vu des cartes de dslam en carafe
qui refusent de laisser passer un paquet tout en restant up. Le ping n'est
pas une solution car un certain nombre de gens bloquent le ping. Après il
existe peut-être une recette magique à laquelle je n'ai jamais pensé et si
elle existe je suis preneur!

Ce point de notion de session est le plus sensible à mon sens.

* QoS. La QoS est fonctionnelle, éprouvée et fonctionne chez TOUS les
constructeurs d'équipement de collecte de ligne (dslam, olt, etc..), du
moins ceux auxquels j'ai pu toucher. Il n'y a rien de sorcier pour la mettre
en place contrairement à l'expérimentation PPPoX qui est particulièrement
lourde et qui ne fonctionne pas.

* Le coût. Là où on a des équipements de collecte (BAS, LNS), ici nous
n'avons plus rien, juste un switch qui fera relay dhcp. Là où l'on avait des
radiusd, on remplace par des dhcpd. La différence de coût est grosse.

* Le coût au niveau IAD. Côté client, je pense (jamais mené de test à ce
propos mais la logique le veut) que les performances de l'équipement s'en
ressente : une encapsulation / descapsulation en moins. Et dans le cas de
petits paquets arrivant à un débit important, les performances du modem
peuvent s'en trouver TRES affecté. J'ai mené des stress test sur un certain
nombre d'équipementiers modem et il est très facile de tuer un modem avec un
"bon" débit en upstream et des paquets bien dimensionnés => la cpu de ce
dernier atteint très vite les 100% CPU


En gros, si tu n'as pas de gros besoins de support l'IPoX est LA solution à
retenir. Dans l'autre cas, à moins de trouver un paliatif à la notion de
session (ex : snmp entre les modems et une plateforme de collecte
d'information clients dans ton infrastructure, etc..) et que tu as besoin de
stats basées sur les infos terrains et fiables, alors le PPP est la solution
à retenir tout en prenant compte du fait que cette solution coute cher.


Le 3 octobre 2008 20:32, <[EMAIL PROTECTED]> a écrit :

>
> IPoA, une bonne architecture avec DHCP et la gestion de l'option 82 DHCP et
> une authentification radius basée sur la mac@ et sur le port. C'est plus
> simple pour les opérateurs que du PPP, le provisionning est simplifié, pas
> d'action de la part de l'utilisateur, ca marche dès la sortie du carton et
> ca ouvre les nouveaux services. L'accounting est toujours possible.
>
> Jérôme HIEZELY
> [EMAIL PROTECTED]
>
> [EMAIL PROTECTED] a écrit sur 03/10/2008 19:43:40 :
>
>
> > On Oct 3, 2008, at 4:28 PM, daren crew wrote:
>
> >
> > Bonjour à tous,
> >
> > Quelqu'un aurait-il des informations qui pourraient faire pencher la
> > balance entre IPoA et PPPoA/E, surtout dans les supports de type SHDSL...
> >
> > Avec le PPP, il est vrai que l'administration est on ne peut plus
> > aisée... il suffit d'un RADIUS bien provisionné, et le tour est
> > joué... c'est, semble-t-il, bien pour cela que nos amis opérateurs
> > ont abandonné le reste...
> >
> > Mais qui dit session dit rupture possible, mauvais comportement de
> > l'équipement de terminaison qui, par exemple, ne retente pas
> > forcément de se connecter en cas de rupture (même en mode always
> > on), MTU (pour le pppoe) et j'en passe.
> >
> > Avec l'IPoA, pas de session, donc pas les problèmes mentionnés
> > précédemment, mais pas non plus d'authentification et donc pas de
> > véritable contrôle simple du traffic et tout, ou presque est
> > configuré de manière statique... donc en facilité de gestion, il y a
> mieux...
> >
> > Alors comment se décider... Dans le cas de particuliers, il reboot
> > de temps en temps n'est pas forcément gênant, mais dans le monde des
> > entreprises (et de la VoIP) ce n'est pas forcément ce qu'il y a de
> > mieux. Et d'ailleurs, chez Nerim, comme chez Colt, à ma
> > connaissance, pour leurs SDSL, ils n'utilisent pas de PPP.... mais
> pourquoi...
> >
> >
> > J'ai tout d'abord pensé, outre les problèmes bien connus du PPP, aux
> > performances...
> > L'encapsulation ? Ce ne sont pas quelques octets de plus qui
> > constituent une différence transcendante... ni même le temps de
> > traitement, on a dépassé ce stade depuis des décénnies ;) la
> > fragmentation liée à la MTU (en pppoe)... les routeurs modernes font
> avec...
> >
> > Alors quoi? Si quelqu'un en sait plus je suis preuneur....
> >
> > Merci d'avance pour votre aide !
> >
> > Daren
> >
> > A mon sens, PPPoX est sincèrement plus complexe opérationnellement à
> > gérer que de l'IPoA.
> > IPoA se rapproche largement plus d'un modèle de leased line, qui
> > déjà est philosophiquement plus léger, sans parler du gain en perf.
> > A mon avis, PPP avait du sens en dialup et n'en a plus autant maintenant.
>
> > Surtout que je pense que PPPoX n'a été utilisé pendant longtemps que
> > pour conserver une similarité avec le dial dans les SI.
> > De nos jours, d'excellents systèmes de provisioning permettent de
> > faire aussi bien l'un que l'autre, au pire, ca ne représente pas une
> > somme monstrueuse de travail que d'en coder un. (je pensais a
> > Visionael/Comptel pour le provisioning out of the box).
> > Par contre c'est vrai que tu peux faire de l'accounting un peu
> > poussé avec les tickets RADIUS.
> > Le truc sympa aussi, c'est si un jour tu veux faire du controle
> > parental, tu peux le faire avec plusieurs sessions PPP différentes
> > pour des users différents sur la même machine (on n'y pense pas à
> > ca... mais c'est plus sain que fournir des softs mal fichus à ses
> abonnés).
> >
> > Donc d'un point de vue ingénierie, je dirais volontiers go IPoA.
> >
> > Greg
>

Répondre à